Éric Fraticelli revient pour un second film en tant que réalisateur, en adaptant une pièce de théâtre dans sa très chère Corse natale.

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Fred, Achille, Max et Belette forment un quatuor de brigands bien décidés à se remplir les poches grâce à leurs méfaits. Malheureusement, n’est pas Al Capone qui veut ! À la suite d’un coup sur le continent qui tourne au fiasco, les quatre compères retournent sur leur Corse d’origine, déterminés à réaliser l’affaire du siècle : enlever une star et engranger le pactole grâce à une rançon… Et bien évidemment, tout ne se déroulera pas comme prévu.

Fraticelli passe pour la seconde fois derrière la caméra, lui que l’on connaissait plutôt pour son duo comique Tzek et Pido, puis en tant qu’acteur à partir de son apparition dans «L’Enquête Corse» en 2003. Sa première réalisation, «Permis de construire» (2022), n’avait pas été un franc succès : boudée par la presse et le public, son score au box-office ne rentabilisait même pas son budget de plus de cinq millions d’euros. Cette fois, le réalisateur doit se débrouiller avec un pécule divisé de plus de la moitié, en adaptant sa propre pièce de théâtre : et cela se ressent à l’écran, pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur, c’est l’esprit de camaraderie qui traverse «Le Clan». Le casting de la pièce originelle a en effet été reconduit pour son adaptation cinématographique, induisant une accointance certaine entre les acteurs et une sincérité derrière leurs prestations qui ne peut qu’être saluée. Malheureusement, cette médaille a aussi un revers : le ton théâtral a beaucoup trop déteint sur le long-métrage, faisant tomber les répliques à plat et rendant le tempo comique bancal. Pire, l’unité de lieu induit un enlisement du film, se perdant alors entre une morale mièvre et un discours réactionnaire un peu balourd. Et ce n’est certainement pas la mise-en-scène, inexistante, qui sauvera les meubles. Subsistent tout de même l’énergie communicative de Fraticelli, jouant un rôle qu’on ne peut que rapprocher des énergumènes protagonistes de Francis Veber (La Chèvre, Les Compères…), et la sincérité de ce petit projet insulaire.