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CineFiliK

il y a 7 mois

“Le cri de la forêt”

Une famille syrienne atterrit en Biélorussie avec l’espoir de franchir la frontière polonaise pour y demander l’asile européen. Leur pensum ne fait que commencer.

Accueillis par les roses épineuses de Loukachenko, les réfugiés d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient, deviennent une arme de guerre. Craignant une vague invasive, le gouvernement de Varsovie, oubliant ses préceptes catholiques, les rejettent. S’ensuit un ping-pong éreintant et cruel transformant les migrants en balles jetées sous ou sur un filet de barbelés. En cette zone d’exclusion, l’appel de la forêt devient un cri signifiant la peur, la souffrance, la faim, le froid. De quoi mourir mille fois.

Pour réveiller les consciences, Agnieszka Holland choisit de donner plusieurs visages humains à cette crise de 2021 qui, au côté du COVID, fit pour un temps la une des journaux télévisés et papier de l’époque. Un vieillard fatigué, des femmes enceintes, des enfants et un bébé sont là pour susciter l’empathie. Face à eux, les gardes-frontière tyranniques figurent l’autoritarisme aveugle, même si les états d’âme de l’un des leurs auront droit au chapitre. En parallèle, les activistes locaux s’impliquent et tentent en contournant les lois imposées de sauver ceux qu’ils peuvent. Une citoyenne émue les rejoint dans la résistance.

Si le sujet paraît essentiel, la forme choisie trouble. Le souffle glacial du noir et blanc de l’image l’esthétise également. Les parties très documentées sont parfois mises à mal par l’élan de la fiction.

Au final, la réalisatrice interroge furtivement l’accueil réservé aux Ukrainiens en comparaison de celui d’étrangers venus d’ailleurs et de plus loin. Deux poids, deux mesures que l’on peut comprendre comme un reproche et un avertissement. Personne n’est à l’abri de la contrainte du départ, alors que, dans le ciel, les oiseaux migrent aussi.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 7 mois


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