Artikel29. April 2022 Theo Metais
3 bonnes raisons de découvrir «The Dropout» sur Disney+
Sorte de Anna Delvey de la Silicon Valley, l’histoire d’Elizabeth Holmes est celle d’une fraude au cœur de la tech californienne. Fondatrice de la très prometteuse entreprise Theranos, elle a dupé tout le monde en promettant de révolutionner la santé. La série raconte le parcours de cette start-up et de sa CEO tombée en disgrâce.
1 - Thierry la fraude
Comme un air de « California Dreamin » ; fraichement sortie des bancs de Standford et à l’aube de ses 20 ans, Elizabeth Holmes fonde en 2003 l’entreprise Theranos qui promet de révolutionner les tests sanguins. Il suffit d’une seule goute de sang pour des diagnostics et des dépistages approfondis, bientôt il faudra « quelques goutes » ; en réalité la technologie n’est jamais en place, et l’idée, aussi brillante soit-elle, ne dépasse jamais le stade du prototype. Une vaste fumisterie au sein de l’environnement très hermétique de la Silicon Valley dont la série nous ouvre les portes à l’heure où l’éveil d’Elizabeth Holmes côtoie les premières heures de Twitter et Uber. Inculpée en 2018 pour une « fraude massive » et condamnée début 2022 pour escroquerie envers des investisseurs, au-delà du cas particulier de Theranos, «The Dropout» permet une large et passionnante digression sur le secteur ultra concurrentiel et volatil de la tech et ses sbires.
2 - A Man’s World
Étonnamment jouée par Amanda Seyfried, l’ascension d’Elizabeth Holmes raconte aussi le parcours d’une jeune femme qui a bluffé tout un parterre de politiciens grisonnants, de magnats de la santé en costumes et autres entrepreneurs en gilets Patagonia. La vie de celle que même le Président Clinton a reçu en 2015 pour une conférence alors que Theranos manipule les résultats et établit des tests sur des machines empruntées à Siemens, est certainement la quintessence de ce que cette histoire a de singulier et de particulièrement déroutant. Jusqu’à modifier le timbre de sa voix pour leur faire croire qu’elle est des leurs, elle a construit ses milliards sur un sable fait de jeunesse, d’une blondeur hollywoodienne, d’un peu de rouge à lèvres et d’un col roulé à la Steve Jobs. Épaulée par Sunny, amant et chef des opérations (Naveen Andrews), il n’en fallait pas moins pour entourlouper tout l’appareil patriarcal qui, sans le savoir, construisait un château de pierre sur un nuage. Jusqu’à expliquer à ses investisseurs qu’elle est victime de misogynie alors que le Wall Street Journal révèle au grand jour la tromperie de son entreprise ; l’aventure Theranos est complètement prise dans les frasques de son époque, pour le meilleur et pour le pire.
3 - Thriller journalistique
Si la série est aussi prenante, c’est aussi de donner à voir l’épopée journalistique qui suit les révélations de l’employé Tyler Shultz (Dylan Minnette), petit fils du politicien George Shultz, à John Carreyrou (Ebon Moss-Bachrach) journaliste au New York Times. Journal qui appartient à Rupert Murdoch qui vient justement d’investir dans l’entreprise. Éthique scientifique, liberté d’expression, indépendance de la justice et de la presse, les implications de cette affaire sont considérables et au travers de John Carreyrou en tandem avec Judith Baker (rédactrice en chef interprétée par LisaGay Hamilton), «The Dropout» est une enclave privilégiée dans un monde de lanceur d’alerte. Jeu de dupes au pays des faux-semblants de la Silicon Valley, un matériel passionnant qui n’a pas échappé au cinéaste Adam McKay qui prépare un film sur cette histoire avec Jennifer Lawrence.
Bande-annonce
Une série Hulu à découvrir sur Disney+.
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