3 raisons de regarder «The Watcher» ce week-end sur Netflix

Inarrêtables depuis «Dahmer», les showrunners Ian Brennan et Ryan Murphy viennent de dévoiler «The Watcher». Une bien intrigante mini-série avec Naomi Watts sur le véritable mystère du 657 Boulevard à Westfield dans le New Jersey.

En 2014, un couple de New-York devient propriétaire d’une somptueuse demeure au 657 Boulevard à Westfield dans le New Jersey. Les excellents Naomi Watts et Bobby Cannavale incarnent ce tandem qui entend bien proposer à leurs enfants et au couple un nouveau départ. L’investissement était risqué, Nora, artiste et sculpteuse de renom, et Dean, assureur de Manhattan, y ont mis toutes leurs économies afin de faire tourner la chance. Et alors qu’ils entreprennent les premières rénovations, une lettre bien étrange arrive au courrier.

Elle est adressée «aux nouveaux propriétaires», un courrier maladroitement dactylographié. Nora et Dean y découvrent, effarés, ces quelques mots… «Mon grand-père a surveillé la maison dans les années 1920 et mon père dans les années 1960. C'est maintenant mon tour. Connaissez-vous l'histoire de cette maison ?». Une histoire vraie tirée d’un article du New York Magazine de 2018 écrit par l'auteur Reeves Wiedeman («Me and Orson Welles») dont s’inspirent aujourd’hui les showrunners Ian Brennan et Ryan Murphy pour cette nouvelle mini-série.

1 - Comme un air d’American Gothic

Alors que cette curiosité épistolaire vient tourmenter le bonheur de la famille Brannock, doucement la présence des voisins, incarnés par Richard Kind et Margo Martindale se fait de plus en plus oppressante. Le couple est traqué de toutes parts, et il devient impossible d’échapper à leurs jumelles. Rappelant l’horreur de «Lost Highway» de David Lynch mêlée à «Fenêtre sur cour» d’Alfred Hitchcock, une question émerge, qui observe qui? Et au cirque de Westfield, tout s’évente, jusqu’au shérif curieusement impuissant. Mais la palme de l’étrange revient certainement à l’immense Mia Farrow («Rosemary's Baby») à la barre d’un personnage tout droit tiré d’une peinture de Grant Wood. Comme un air d’«American Gothic» (1930), un anachronisme pour parfaire l’ésotérisme de cette histoire. Son frère ne cesse de pénétrer dans la demeure et elle implore au couple de ne pas toucher aux chênes centenaires.

2 - L’impeccable héritage de Naomi Watts

Ayant travaillé avec certains des cinéastes les plus influents de sa génération, elle porte à elle seule cette aura singulière qui ajoute à la psychologie mystérieuse de «The Watcher». Ryan Murphy ne s’y est pas trompé. Si la série «Dahmer» est discutable, le casting d’Evan Peters est on ne peut plus probant, et il en va de même pour l’actrice britannique. Sous la morne grisaille de Westfield, et dès sa première apparition à l’écran, émergent les souvenirs de «Mulholland Drive» de David Lynch, «Les Promesses de l'ombre» de David Cronenberg et «21 Grams» d’Alejandro González Iñárritu. Et il n’en fallait pas plus pour donner en substance à cette mini-série, le charme particulier des thrillers des années 2000. Un élégant clin d’œil cinéphile au service d’une intrigue qui en valait la peine.

3 - Jennifer Coolidge

Croisée dans «Promising Young Woman» et «Swan Song» - aux côtés du tout aussi emblématique Udo Kier - elle profite une nouvelle fois d’une impeccable réalisation pour briller. Icône des années 90, actrice éclectique, versatile, alors qu’elle vient, à 61 ans, de décrocher son premier Emmy Award pour sa performance dans la série «The White Lotus», en 2022 Jennifer Coolidge est à l’honneur. Elle incarne ici l’agent immobilier en charge de la transaction pour la maison des Brannock et accessoirement amie de Nora croisée en école d’art. Au milieu d’une distribution exemplaire, l’actrice est capable de tout dire, de tout jouer. Et elle sera, à elle seule, une (excellente) raison d’aller faire un tour du côté de «The Watcher».

Depuis le 13 octobre sur Netflix.

Bande-annonce

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