Kritik2. Juli 2024 Cineman Redaktion
Critique de «L’Imaginaire», une tendre production Netflix dans les pas du Studio Ghibli
Au-dessus d’une petite librairie, dans une ville en Angleterre, vivent Amanda, sa mère, et Rudger, son meilleur ami. Leur existence bascule le jour où débarque l’inquiétant Bunting, qui en veut après Rudger. Portée à l’écran par un héritier du Studio Ghibli, cette histoire redonne la juste place à nos amis imaginaires.
(Un texte de Laurine Chiarini, depuis le Festival d’animation d’Annecy)
3 mois, 3 semaines et 3 jours: c’est le jour de création du jeune Rudger (prononcer Rodger) dans l’esprit d’Amanda, sa meilleure amie humaine. Ensemble, ils se lancent dans de folles cavalcades, survolent des forêts féériques et échappent de justesse à un yéti guitariste. Aussi prodigieuses qu’elles paraissent, toutes ces aventures sont vraies : elles se déroulent dans l’imagination d’Amanda, qui n’a pas de limites. Un jour, l’inquiétant Bunting débarque dans la librairie familiale: pour survivre, il se nourrit des amis imaginaires des autres. Tentant désespérément de sauver son ami, Amanda, blessée, se retrouve à l’hôpital. Commence alors une course contre-la-montre pour Rudger, dont la survie dépend de celle de sa créatrice.
«Quoi qu’il arrive, ne disparais jamais, protège l’autre et ne pleure jamais». À la vie, à la mort, tel est le mot d’ordre entre Rudger et Amanda. Le petit garçon doit néanmoins composer avec un gros inconvénient : existant uniquement dans l’imagination d’Amanda, les autres humains ne le voient pas, et ne croient donc pas à son existence. Prenant joliment le contrepied de «voir pour le croire», le film dévoile comment, au contraire, il faut d’abord croire à quelque chose pour avoir la chance de le voir. Vivant dans une bibliothèque, au milieu des lecteurs, mais invisibles à l’œil humain, nos compagnons imaginaires ont leur propre vie, dans des paysages qui, chaque jour, varient au gré des histoires sur les pages des livres qui les entourent.
Jaillis de la plume talentueuse des animateurs du Studio Ponoc, petit frère du Studio Ghibli, les dessins raviront à coup sûr les amateurs d’un trait fidèle à celui de Hayao Miyazaki. Production Netflix, «L’Imaginaire» est basé sur le livre pour enfants «Amanda et les amis imaginaires», publié en 2015. Mais l’histoire n’est pas une plaidoirie d’une vision nostalgique vers un retour à l’enfance. Tout comme leurs inventeurs humains, nos amis imaginaires ont droit à la reconnaissance de leur propre existence, à leur place parmi nous. Converser avec un ami imaginaire est, pour un enfant, tout à fait normal. Un adulte, en revanche, risque fort de voir son état mental remis en question. Il n’en est rien, nous dit en substance le film. Toute amitié est une belle histoire, parmi les vivants comme les imaginés.
3/5 ★
Disponible le 5 juillet 2024 sur Netflix:
Bande-annonce de «L’Imaginaire»
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