Kritik27. Mai 2022 Cineman Redaktion
Cannes 2022 : «Holy Spider» d’Ali Abbasi - L'homme araignée
Présenté en Compétition Officielle à Cannes, le cinéaste irano-danois Ali Abbasi nous plonge au cœur d’une sombre affaire de meurtres en Iran.
Avec «Border» (lauréat du prix Un certain Regard à Cannes en 2018), Ali Abbasi racontait l’histoire d’une redoutable et énigmatique douanière. Un film à la croisée des genres, extrêmement original, bien qu'un peu énigmatique et légèrement grinçant. Et «Holy Spider», sa nouvelle œuvre, paraît plus conventionnelle.
En effet, le cinéaste s’inspire d'une véritable affaire criminelle : l’histoire d’un père de famille (Mehdi Bajestani) plutôt discret qui se met en tête de libérer la société iranienne de l'immoralité. L’homme entame ce qu’il appelle un «djihad contre le vice» et étrangle des prostituées dans la ville sainte de Machhad. Une journaliste interprétée par Zahra Amir Ebrahimi se charge de le coincer.
Pour conter ce fait divers, «Holy Spider» se divise en deux parties. La première se consacre à la description des meurtres et à la traque du coupable, la seconde, très intense, se penche sur la suite de son arrestation. Une première partie assez crue, dans laquelle le film n'omet aucun des visages déformés par la douleur, mais qui donne l'impression d'être plus visuelle que fondamentalement éclairante.
Un film porté par une cinématographie très film noir et capable d’émotions vénéneuses, mais ce n’est qu’à partir de son impressionnant deuxième chapitre que «Holy Spider» révèle toute la critique sociale qu'Abbasi avait en tête. Et si la thématique est profonde, sans doute aurions-nous aimé que le cinéaste s’y consacre davantage.
3/5 ★
Bande-annonce
(Un texte en allemand de Teresa Vena depuis Cannes, adapté en français par Théo Metais)
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