Kritik24. Juni 2024

Critique de «Kinds Of Kindness», un triptyque amer et diabolique

Critique de «Kinds Of Kindness», un triptyque amer et diabolique
© The Walt Disney Company (Switzerland) GmbH

Ils viennent tout juste de remporter le Lion d'Or et l'Oscar avec «Pauvres Créatures». Le cinéaste Yorgos Lanthimos retrouve Emma Stone dans une nouvelle élucubration intitulée «Kinds Of Kindness». Un film présenté en Compétition à Cannes, on décrypte.

(Un texte de Patrick Heidmann depuis le Festival de Cannes 2024, adapté de l'allemand)

Dans le paysage du cinéma contemporain, les dernières œuvres du Grec Yorgos Lanthimos font toujours un drôle d'effet, continuellement en marge, baroques et curieuses. Une ambition loin des absurdités existentialistes qui faisaient le sel de ses débuts. Et c'est précisément ce territoire particulier qu'il retrouve aujourd'hui avec «Kinds Of Kindness». En effet, il y a longtemps que le cinéaste n'avait pas été aussi étrange, exempts des conventions et psychologiquement sombre. Son nouveau long-métrage dévoile un triptyque malaisant d'une imagination folle et à l'humour doux-amer, surfant sur l'idée que l'espèce humaine n'est pas aussi plaisante («kind») qu'elle ne le laisserait croire. Son film révèle au contraire des êtres profondément égoïstes et irrémédiablement perdus.

Cannes 2024: «Kinds Of Kindness», un triptyque amer et diabolique
Willem Dafoe, Jesse Plemons, et Hong Chau dans «Kinds Of Kindness» © The Walt Disney Company (Switzerland) GmbH

Alors «Kinds Of Kindness» n'est pas déroulé d'une seule traite et prend la forme de trois histoires distinctes qui s'unissent au-delà des personnages. L'une dépeint l'histoire d'un homme qui abandonne tout contrôle sur son existence, la deuxième se concentre sur un époux qui soupçonne sa femme, qu'il pensait disparue en mer, d'être une usurpatrice à son retour. Enfin, la troisième, explore l'histoire d'une jeune femme qui s'est mise au service de deux gurus en quête d'un nouveau Messie.

Le fait que «Kinds Of Kindness» soit gorgé d'idées fascinantes et fasse preuve d'une impeccable direction artistique est indéniable. Or c'est peut-être la qualité variable de ses trois chapitres qui empêchera au réalisateur d'aller chatouiller la maestria de ces œuvres passées (sans mentionner que ce film, comme nombre de ses acolytes en Compétition à Cannes, était beaucoup trop long). Néanmoins, visuellement, le travail est aussi admirable que celui de la distribution, à commencer par Jesse Plemons, prix d'interprétation cette année, Willem Dafoe, Hong Chau et Emma Stone, évidemment.

3/5 ★

Au cinéma le 26 juin.

Plus d'informations sur «Kinds Of Kindness»

Bande-annonce de «Kinds Of Kindness»

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