News2. Februar 2023 Theo Metais
Controverse à Hollywood : ces 10 films ont été snobés par les Oscars 2023
L'Académie des Oscars n’est plus à une controverse près. Entre accusations de tricheries autour de la nomination de l'actrice Andrea Diesborough et des décisions tout simplement curieuses, les nominations de la 95e cérémonie font, une fois encore, couler beaucoup d’encre.
1 - «Nope»
C’est le grand absent de cette édition qui aura préféré nommer «Top Gun: Maverick» ou «Avatar: La Voie de L'Eau» dans la catégorie du meilleur film à la place du dernier métrage de Jordan Peele. Pour ses visuels, son scénario et l’ingéniosité de sa technique, «Nope» avait cependant des airs de grand favori. Une absence d’autant plus regrettable que le reste de cette catégorie montre bien qu’il y avait la place pour un cinéma de genre, certes, mais grand public et exigeant.
De quoi ça parle? Jordan Peele nous raconte l’histoire d'un frère et d'une sœur (Keke Palmer et Daniel Kaluuya), dresseurs de chevaux pour l’industrie du cinéma. Propriétaires d’un ranch isolé, ils sont bientôt témoins d’une entité étrange qui apparaît dans le ciel.
Lire la critique de «Nope»
2 - «The Woman King»
Lors de sa présentation au festival de Zurich en septembre dernier, le film de Gina Prince-Bythewood avait été pressenti pour les catégories majeures des Oscars 2023. Pour ses costumes, ses maquillages, sa photographie et les prestations étincelantes de sa distribution, à commencer par l’incroyable Viola Davis, il y avait là l’étoffe d’un grand triomphe, et d’une nomination dans la catégorie de la meilleure actrice.
De quoi ça parle? La cinéaste Gina Prince-Bythewood nous plonge en 1823 alors que le royaume du Dahomey est au bord de la guerre contre l’empire Oyo qui attaque les villages et revend les prisonniers comme esclaves aux colons. Et pour les défendre, il faudra compter sur les Agojie, une force guerrière féminine.
Lire la critique de «The Woman King»
3 - «Till»
Le film de la cinéaste Chinonye Chukwu est pris dans la controverse autour de la nomination de l’actrice Andrea Diesborough pour le film «To Leslie». En effet, l’actrice Africaine-Américaine Danielle Deadwyler était, aux côtés de Viola Davis, l’une des favorites de la catégorie meilleure actrice. D'ailleurs, de nombreux journaux et critiques déplorent la campagne éclaire menée pour convaincre les membres de l’Académie de la nomination d'Andrea Diesborough, au détriment de prestations plus évidentes.
De quoi ça parle? Biographie sur la vie de Mamie Till-Mobley, la cinéaste Chinonye Chukwu raconte le combat de cette mère après le lynchage de son jeune fils de 14 ans, Emmett Till, dans le delta du Mississippi. Le meurtre d’Emmett Till a été l’un des évènements qui a jalonné le mouvement américain des droits civiques.
4 - «Decision To Leave»
Entrée coréenne aux Oscars 2023 sous la direction du cinéaste Park Chan-wook, «Decision To Leave» avait l’envergure pour remporter une sélection officielle dans la catégorie meilleur film international. Une absence incompréhensible pour beaucoup, tant ce thriller erotico-hitchcockien ne cesse de surprendre depuis sa présentation à Cannes en 2022 où le cinéaste remportait d’ailleurs le prix du meilleur réalisateur. Plus tard, le film décroche d’ailleurs 2 nominations aux BAFTA Film Awards 2023.
De quoi ça parle? Le corps d'un homme est retrouvé au pied d'une montagne. Et bientôt l’enquêteur (Park Hae-il) en charge de l'enquête compromet son travail, alors qu’il éprouve une attirance particulière pour la femme du défunt (Tang Wei).
Lire la critique de «Decision To Leave»
5 - «Saint Omer»
Rares ont été les films aussi acclamés que le premier long-métrage de la cinéaste Alice Diop. Drame juridique fascinant pour lequel la cinéaste profite de son excellence en matière de documentaire, «Saint Omer» était l’entrée française aux Oscars dans la catégorie meilleur film international. Pour son rythme, pour son scénario, il y aurait beaucoup à dire, mais l’Académie en a décidé autrement.
De quoi ça parle? «Saint Omer» s’inspire de l’affaire Fabienne Kabou, une mère accusée d’infanticide en 2016. Alice Diop raconte ce film du point de vue d’une romancière qui assiste au procès et dont la vie se mêle étrangement à l’histoire de celle que tout le monde accuse.
Lire la critique de «Saint Omer»
6 - «White Noise»
Adaptation du célèbre roman de Don DeLillo par Noah Baumbach, nous avions trouvé le film splendide, mais «White Noise» n’aura pas fait l’unanimité partout. Et pourtant, pour son scénario adapté, pour ses visuels, et peut-être aussi parce qu'il est porté par le tandem Gerwig-Baumbach - et les six nominations collectives du couple aux Oscars - il est assez étonnant que le film reparte sans la moindre nomination.
De quoi ça parle? Adam Driver incarne un professeur d’université dont la famille est en proie à bien des bouleversements alors qu’un nuage toxique apparaît au-dessus de la ville.
Lire la critique de «White Noise»
7 - «Retour à Séoul»
Sortie fin janvier en Suisse romande, le réalisateur franco-cambodgien Davy Chou avait stupéfait avec l’inventivité de son scénario et ses dialogues. Entrée cambodgienne aux Oscars 2023, le film fait un carton depuis sa présentation à Cannes et au TIFF. Un film remarquable, porté par une incroyable Park Ji-min, grande révélation de «Retour à Séoul».
De quoi ça parle? Le cinéaste y raconte une fable existentielle au travers de Freddie, 25 ans, qui retourne en Corée du Sud pour la première fois depuis qu'elle a été adoptée, dans l’espoir de retrouver ses parents biologiques.
Lire la critique de «Retour à Séoul»
8 - «The Menu»
À l’image de «Pearl», dont l’interprétation de Mia Goth aurait bien mérité l’attention de l’Académie, les films d’horreur ont rarement les faveurs du jury. Ainsi, «The Menu» passe lui aussi entre les mailles du filet des Oscars. Et pourtant, cette parodie gastronomique à l’humour noir avait beaucoup à offrir, tant dans son approche visuelle, qu’au travers des costumes de la célèbre Amy Westcot. Un film à l’orée de l’expérimentation qui n’a pas échappé aux très exigeants Ralph Fiennes, Anya Taylor-Joy et Nicholas Hoult.
De quoi ça parle? Le cinéaste Mark Mylod dévoile une parodie de la haute gastronomie alors que des personnalités prestigieuses sont invitées par un chef de renom. Or le chef a concocté un bien étonnant menu, exclusif et mortel.
Lire la critique de «The Menu»
9 - «Bones and All»
Réalisateur du très acclamé «Call me By Your Name» en 2017, Luca Guadagnino dévoilait à la Mostra de Venise en 2022 une superbe romance cannibale. Antichambre des Oscars, le film y décroche d’ailleurs le prix de la meilleure mise en scène. Mais rien n’y fera, ni la présence de Timothée Chalamet, ni celle de l’excellente Taylor Russell, ni les effets visuels, ni le maquillage. «Bones and All» fait partie des grands outsiders des Oscars 2023.
De quoi ça parle? Deux vagabonds amoureux se régalent de celles et ceux qu’ils croisent en chemin. Un incipit original au travers duquel Luca Guadagnino écrit une fable étonnante sur l'Amérique et la surconsommation des années 80.
Lire la critique de «Bones and All»
10 - «Armageddon Time»
Nommé pour la Palme d'or au dernier Festival de Cannes, peut-être n’y avait-il pas la place pour deux grandes œuvres autobiographiques aux Oscars, Steven Spielberg et son «The Fabelmans» étant déjà passés par là. Bien que le genre soit toujours un peu piégeant, son approche est originale lorsque James Gray met en parallèle sa propre existence avec les changements inhérents à l’Amérique avant la présidence de Ronald Reagan. Et la prestation d’Anthony Hopkins dans le rôle du grand-père aura vraisemblablement aussi échappé à l’Académie.
De quoi ça parle? Le cinéaste James Gray revisite sa propre enfance dans le New York des années 1980, avec Jeremy Strong et Anne Hathaway dans le rôle de ses parents.
La rédaction vous recommande aussi:
Sie müssen sich zuerst einloggen um Kommentare zu verfassen.
Login & Registrierung