Kritik29. November 2023 Maxime Maynard
Critique de «Bottoms» sur Prime Video, une comédie queer savoureusement insolente
Pour son deuxième long métrage, la jeune réalisatrice Emma Seligman signe «Bottoms», une comédie sombrement décalée sur Prime Vidéo. À ne pas mettre entre toutes les mains.
PJ (Rachel Sennott) et Josie (Ayo Edebiri) sont deux meilleures amies queers. Dans leur lycée, où le football américain est roi, elles évoluent aux plus bas de l’échelle sociale. Lors d’un événement sportif, elles manquent de renverser Jeff (Nicolas Galitzine), le joueur le plus populaire. Alors que celui-ci se dit blessé par cette altercation, des rumeurs commencent à circuler sur les deux adolescentes. Profitant d’être sous le feu des projecteurs, PJ et Josie décident de mettre en place un club de self défense, dans l’espoir de se rapprocher d’Isabel (Havana Rose Liu) et Brittany (Kaia Gerber), leurs coups de cœur respectifs.
Alors que les États-Unis et le Canada ont pu découvrir la nouvelle comédie d’Emma Seligman sur les grands écrans, c’est Prime Video qui, depuis le 21 novembre, permet au reste du monde de se plonger dans les péripéties de PJ et Josie. Après l’excellent «Shiva Baby», à déguster sur Mubi, la jeune cinéaste canadienne garde tout son mordant. Et pour «Bottoms», l’aura queer, omniprésente dans ses œuvres, se trouve saupoudrée d’un humour terriblement grinçant.
Au premier abord, le long métrage ne pourrait être qu’une banale comédie adolescente, mais une certaine violence et des répliques bien loin du politiquement correct expliquent rapidement son classement R – interdit au moins de 17 ans – aux États-Unis. Et, décomplexé à souhait, il se moque sans aucun remord des sujets les plus délicats. Ça passe ou ça casse : au public alors de se laisser porter en toute connaissance de cause.
Mélange incongru entre «Booksmart», «Fight Club» et «Heather», le scénario de «Bottoms» est le résultat de la collaboration entre la réalisatrice Emma Seligman et l’actrice Rachel Sennott («Bodies Bodies Bodies»). Anciennes camarades de classe de l’université de New York, les deux jeunes femmes y fréquentaient déjà Ayo Edebiri («The Bear»), qui complète un trio de tête ouvertement queer en pleine effervescence. Leur amitié, source d’une énergie palpable à l’écran, devient l’un des piliers du projet.
Sous leur impulsion, c’est la distribution entière qui s’amuse comme des fous dans les moindres scènes. Leurs performances flirtent joyeusement avec un ridicule assumé - mention spéciale à un Nicholas Galitzine délicieusement kitch - portées par la musique bien entrainante de l’artiste Charlie XCX. On ne s’ennuie jamais. Et si l’humour soulèvera de nombreux sourcils, «Bottoms» ne laissera personne indifférent.
«Bottoms» est à découvrir depuis le 21 novembre sur Prime Video.
Bande-annonce de «Bottoms»
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