Kritik12. Juni 2024 Maxime Maynard
Critique de «Paradis Paris», la vie et la mort d'après Marjane Satrapi
Cinq ans après avoir mis en scène la vie de Marie Curie dans «Radiocactive», la réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi revient avec «Paradis Paris».
Dans la capitale française, les destins s’entremêlent: une ancienne cantatrice faussement déclarée morte, une adolescente dépressive après la diffusion d’une vidéo intime ou encore un jeune maquilleur amoureux du cascadeur anglais dont il s’occupe. Confrontés de près ou de loin à la mort, ils vont re-apprendre à vivre.
En 2007, Marjane Satrapi présente l’adaptation cinématographique de «Persépolis», sa bande dessinée autobiographique. Avec ce premier long métrage, elle se retrouve adoubée par les critiques et le public. Spécialiste d’un humour aux nuances sombres, elle conte en 2014, dans «The Voices», le récit d’un jeune homme devenu tueur sous les encouragements de ses animaux de compagnies. C’est ce comique décalé et funeste qu’elle tente une nouvelle fois d’infuser à «Paradis Paris», un nouveau film chorale sur le caractère éphémère du genre humain.
Depuis toujours, la mort inspire l’art. Et le cinéma n’échappe pas à la règle. À son tour, Marjane Satrapi tente d’ajouter sa pierre à l’édifice. Aidée au scénario de Marie Madinier, elle cherche à confronter le public à la fragilité de son existence pour mieux lui apprendre à vivre. Et, accompagnées de la voix vibrante d’André Dussollier et du charisme de Monica Belluci, les quelques premières minutes de «Paradis Paris» promettent une œuvre délicieusement décalée, hantée par la présence latente de la grande faucheuse. Les spectatrices et les spectateurs, alors confiants, se préparent déjà aux rires.
Malheureusement, le long métrage se perd bien rapidement dans les crevasses d’une construction trop éclatée. À vouloir jouer à l’extrême la carte à de l’œuvre chorale, Marjane Satrapi embourbe son film sous une avalanche de saynètes superficielles à l’intérêt limité, portées par un excédent étouffant de personnages que la distribution cinq étoiles peine à sauver. Malgré leur talent, Alex Lutz, Roshdy Zem ou encore Rossy de Palma traversent alors le récit insipide sans jamais marquer les esprits. Et si l’humour et la sincérité sont bien présents, ils manquent d’un panache nécessaire à contrebalancer une overdose de bons sentiments débordant de mièvrerie. Quel dommage!
2,5/5 ★
Depuis le 12 juin au cinéma.
Plus d'informations sur «Paradis Paris»
Bande-annonce de «Paradis Paris»
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