Kritik12. September 2024 Cineman Redaktion
Critique de «Zorro» sur Paramount+, et Jean Dujardin surgit hors de la nuit
Le héros masqué revient sous les traits d’un Jean Dujardin fringuant pour venger les pauvres et les opprimés dans une série à découvrir depuis le 6 septembre sur Paramount+ et en fin d’année sur France 2.
(Une critique d'Emma Raposo)
1821, voici 20 ans que Don Diego de la Vega (Jean Dujardin) a rangé son costume de justicier et coule des jours paisibles aux côtés de son épouse Gabriella (Audrey Dana) à Los Angeles en Californie, province du Mexique. Il n’attendait que le jour où son père, Don Alejandro (André Dussolier), lui remettrait les clés de la ville afin de la gouverner. Désormais maire de Los Angeles, Don Diego récupère un domaine en mauvaise santé financière, la faute à 48 années de gestion chaotique des comptes. Il doit aussi composer avec Don Emmanuel (Eric Elmosnino), un homme d’affaires peu scrupuleux, qui sème le chaos dans la ville. Tout cela pousse finalement Don Diego à ressortir la cape et l’épée. Mais le retour de Zorro n’est pas sans risque pour Don Diego, qui devra lutter contre son alter ego pour récupérer les faveurs de sa femme, séduite par le justicier au masque noir.
Imaginé en 1919 par Johnston McCulley, le personnage de Zorro en a inspiré plus d’un. Romans, films ou séries, les fictions mettant en scène le vengeur masqué se comptent par dizaines. Pour cette nouvelle mouture, c’est une équipe française à l’œuvre. cocréée et coécrite par Noé Debré et Benjamin Charbit, et réalisée par Emilie Noblet et Jean-Baptiste Saurel, la série en 8 épisodes suit un héros vieillissant et pas franchement enthousiaste à l’idée de renfiler la cape et manier l’épée. Hommage aux multiples références, la série comique est une réussite du point de vue des décors, des lieux, des ambiances et des costumes.
Quant à son intrigue, Zorro innove. Au placard le récit d’aventure. Les 8 épisodes se concentrent sur le couple formé par Jean Dujardin et Audrey Dana, traitant d’une passion qui s’essouffle pour mieux céder sa place à la routine. En focalisant l’histoire sur ce couple en perte de vitesse et le triangle amoureux formé avec Zorro, les scénaristes prennent le parti de s’éloigner des codes usuels propres aux héros, modernisant au passage la figure du justicier masqué. Zorro à la sauce 2024 est un anti-héros. Ni téméraire, ni vigoureux, comique à ses heures, il rend hommage à la figure mythique du justicier vieille de plus d’un siècle, tout en opérant un virage à 180 degrés.
Côté casting, une brochette d’actrices et d’acteurs bien connus du grand public se donnent la réplique. Dans la peau du vengeur masqué, Jean Dujardin campe un rôle taillé sur mesure pour lui. Paradoxalement, la série trouve un élan comique bien plus intéressant dans les personnages secondaires. Ainsi, peuplée d’une myriade de seconds rôles plutôt bien ficelés, à l’image d’un Sergent Garcia qui a en gros sur la patate incarné par Grégory Gadebois, d’un Don Emmanuel tête à claques joué par Eric Elmosnino, et d’une Gabriella féministe avant l’heure interprétée par Audrey Dana, la série dépoussière le genre et divertit à souhait.
4/5★
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