Critique de «The Brothers Sun» sur Netflix, Michelle Yeoh en matriarche d’une triade

Michelle Yeoh incarne une matriarche au cœur de règlements de comptes entre triades. «The Brothers Sun» avait tous les ingrédients pour être le petit plaisir sériel de ce début 2024. Moins surprenant qu’il n’y parait, on décrypte !

À Taipei, un certain Charles Sun est intercepté chez lui, en pleine pâtisserie, par une horde d’assaillants masqués. Démantelés en un tour de main, bientôt les malfrats gisent sur le sol et une question émerge : qui diable peut bien en vouloir au clan Sun? Pour y répondre, Brad Falchuk, scénariste de «Glee» et «American Horror Story», et Byron Wu, nous emmènent à Los Angeles afin que Charles Sun puisse retrouver et protéger sa mère (Michelle Yeoh) et son jeune frère (Sam Song Li), étudiant et aspirant comédien, qui ignore tout du dessein de sa famille.

Fort d’une ouverture sous stéroïdes, avec l’émission «The Great British Bake Off» en fond, «The Brothers Sun» établie rapidement sa promesse : règlements de comptes entre barons de triades taïwanaises, des scènes de combats virevoltantes et le tout saupoudré d’une bonne dose de comédie. Un projet qui sert de tribune à l’acteur Justin Chien, expert en boxe thaïlandaise et jiujitsu, qui, pour ce rôle intense, s’est assuré les services des équipes derrière notamment la chorégraphie des combats de «John Wick». Rien que ça!

«C'est vraiment une bonne histoire sur la famille (...) et ils (Brad Falchuk et Byron Wu, ndlr) en font une chevauchée complètement folle.» confie Michelle Yeoh au magazine «Tudum». L’actrice honore en effet la série de sa présence dans le rôle de la matriarche des Sun. Une partition de mère prête à tout pour sa famille qui lui sied à ravir après le rôle d’Evelyn dans «Everything Everywhere All at Once» ou Eleanor dans «Crazy Rich Asians». Expatrié dans un pavillon de la Cité des anges depuis 15 ans, elle profite d’une vie retirée avec son plus jeune fils, un candide et sympathique personnage incarné par Sam Song Li. Ils ne se sont pas vus depuis plus de 15 ans, et le retour du frère gangster promet un sacré ramdam.

Outre les sanglants vagues à l’âme familiaux, et, en substance, une réflexion toujours sensée sur la diaspora asiatique aux États-Unis, «The Brothers Sun» laisse parfois la curieuse impression de servir exclusivement de prétexte à l’élaboration de scènes de combats musclées (dans un golfe ou contre des dinosaures). Difficile alors d’ingurgiter les innombrables remplissages musicaux (la bande-originale est, par ailleurs, savamment choisie) et les dialogues qui se répètent et étirent inlassablement l’histoire. Déployée sur 8 épisodes (d’environs 50/60 minutes), «The Brothers Sun» tourne un peu en rond et peine à convaincre au-delà de son énergie initiale. Nul doute, néanmoins, que le programme servira de jolis tremplins aux nouveaux visages invités dans cette série.

2,5/5 ★

Disponible sur Netflix depuis le 4 janvier.

Bande-annonce de «The Brothers Sun»

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