Kritik29. Januar 2021 Sven Papaux
Netflix: «We Are: The Brooklyn Saints» - Héritage, transmission et football américain
La série documentaire de Rudy Valdez est une percée sociale et sportive, entre dynamique familiale et valeurs du jeu, ces 4 épisodes sont un bon remède contre la morosité actuelle.
«We Are: The Brooklyn Saints» suit de jeunes joueurs, des parents et des entraineurs dans un programme qui accompagne les jeunes de 8 à 13 ans. «Encaisse, on joue au foot, nous. File t’endurcir» sont des paroles qui résonnent dès les premières minutes pour ces apprentis joueurs de football américain. Pour jouer dans les rangs des Saints, il faut intégrer 3 choses: le foot est un amusement, rester respectueux et éviter de s’attarder sur le passé. Voilà comment ces jeunes sont formatés à travers les valeurs vertueuses du sport, pour pouvoir obtenir une bourse et se donner une chance dans la vie. La NFL (la ligue professionnelle de football américain) n’est même pas évoquée comme but ultime.
Netflix avait déjà emprunté des sentiers semblables avec «Last Chance U» et avait même conté le destin tragique d’Aaron Hernandez. Bien loin des folies d’Hernandez, il y a des jeunes qui se battent pour un avenir. Produite notamment par Brian Grazer et Ron Howard, cette série représente un discours qu’on déballe dans les vestiaires pour motiver les joueurs, pour en tirer le maximum et entrainer l’équipe vers la victoire. «We Are: The Brooklyn Saints» est une famille avec de nombreuses strates, des caractères et des rêves harnachés au spectre de la pauvreté. Sur le terrain, tout le monde tire à la même corde, tout le monde s’arrache pour donner satisfaction au coach Gawuala. Ce dernier est une pile de motivation, à la sincérité désarmante; un homme si impliqué que les jeunes lui font une confiance aveugle. On y verrait presque l’image d’un père de substitution - surtout avec le nombre de «love you» qui sortent de sa bouche.
Se donner corps et âme sur le terrain pour s’élever dans la société...
L’angle choisi par Valdez est une photographie habile et pleine de sobriété de la précarité qui rôde autour de ces jeunes. Mais il est surtout question d’un choix: se donner corps et âme sur le terrain pour s’élever dans la société. Kenan est le gamin qui occupe une bonne partie de l’histoire: talentueux et entrainé par son grand frère, il est l’incarnation de cet investissement sans faille d’un père et d’une famille. Si jeune et déjà confronté à un discours très dur, presque cruel, mais fondamental pour un gamin qui veut se tirer d’affaire, d’après son paternel. Le ballon ovale est son ticket pour une vie meilleure, aussi jeune qu’il est.
«We Are: The Brooklyn Saints», c’est une cellule familiale. Se battre, accepter les coups pour s’octroyer le droit de rêver d’une vie meilleure. Les parents, conscients de voir ce sport « s’attaquer » aux physiques de leurs rejetons, acceptent les règles - le jeu en vaut la chandelle. Si bien que la simple évocation de la commotion cérébrale - l’un des maux omniprésents dans ce football américain - n’arrive sur la table que bien plus tard. Rien que par cette constatation, une réalité nous frappe: pour ces gamins, la récompense est une bourse, même si leur corps doit en pâtir. Et c’est finalement un facteur qui régule une série documentaire bien réalisée.
3,5/5 ★
Disponible dès maintenant sur Netflix
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