News27. Januar 2023 Cineman Redaktion
K-dramas, dorama : 8 séries à découvrir absolument sur Netflix
Connus sous les termes de “K-dramas”, “dorama”, les drames venus de Corée et du Japon sont légion et trouvent de plus en plus de succès dans le paysage occidental. Un choc culturel passionnant et intriguant à découvrir dans 8 séries.
(Un article de Teresa Vena)
«Midnight Diner : Tokyo Stories»
Japon | 2009 - 2019 | 5 saisons de 10 épisodes | 30 min
Un homme mystérieux et discret possède un petit restaurant dans un quartier central et vivant de la capitale japonaise. L’établissement n’est ouvert qu’entre minuit et sept heures du matin et accueille une clientèle locale et diverse. Ainsi, s’y retrouvent des hommes d’affaires aux horaires tardifs, des travailleurs de nuit et parfois même des personnages louches, membres de la pègre. Pourtant, et sans qu’ils n’en soient conscients, ils partagent souvent tous les mêmes sentiments de solitude et de tristesse. La plupart ne cherchent qu’un simple contacts humains. D’une sensibilité particulière aux besoins de ses clients, le patron veille à leur bien-être et réussit, sans aucune indication, à lire dans leurs yeux leurs goûts et préférences culinaires. Ses plats sont tout autant de «nourriture pour l'âme» qui parviennent à les réconcilier entre eux et avec la vie.
Le ton de la série est harmonieux, sans jamais devenir trop sentimentales ou trop kitch. Le propriétaire, fil rouge de la série, chaleureux, mais énigmatique, veille sur le monde grâce ses plats. Il est comme une présence divine qui guide le destin de ses clients, sans se faire remarquer ni être envahissant. Des histoires hors normes, représentatives de la société japonaise et de ses valeurs, dans un décor culinaire ravissante, qui donne une idée de la place de la gastronomie au Japon et présente au public occidental certains plats traditionnels.
«Giri/Haji»
UK | 2019 | 1 saison de 8 épisodes | 50-60 min.
Kenzo Mori (Takehiro Hira), un policier japonais, se rend à Londres. Son frère, qu’il croyait mort, serait responsable du meurtre d’un membre puissant des yakuzas. Bien décidé à élucider cette affaire, dont l’influence sur l'équilibre au sein du crime organisé tokyoïte est considérable, il plonge dans le monde, tout aussi dangereux, de la pègre londonienne. Sur place, il rencontre une enquêtrice locale (Kelly Macdonald). Si les barrières linguistiques et culturelles compliquent la communication, les deux agents finissent par se rapprocher, au grand dam de Kenzo, qui a une famille au Japon.
Production anglaise, la série mélange le thriller japonais et le traditionnel film policier d’outre-Manche en gardant un humour typiquement britannique. Une combinaison originale est convaincante, dont l’histoire suit pourtant un schéma narratif plutôt classique. Malgré tout, les quelques moments de suspens et les aspects culturels traités sont particulièrement attrayants. À travers le personnage d’un jeune prostitué anglo-japonais, magnifiquement interprété par Will Sharpe («The White Lotus» saison 2), la série s’intéresse au statut social des personnes aux origines multiculturelles et parle d'intégration, de racisme ou du concept de patrie.
«The Journalist»
Japon | 2022 | 1 saison de 6 épisodes | 45 min.
Anna Matsuda (Ryoko Yonekura), journaliste dans un grand quotidien japonais, met à jour un scandale impliquant la corruption de l'État. Pour le bien de la société, elle est déterminée à aller au fond des choses. Mais ses employeurs sont prêts à tout pour freiner son enquête, et ils ne sont pas les seuls. Rapidement, ses recherches deviennent de plus en plus risquées. L'enjeu est grand : Anna menace de secouer un ordre social établi depuis des générations qui repose sur une hiérarchie très stricte.
La série est dérivée du long métrage éponyme de 2019 du réalisateur Michihito Fujii. Les personnages sont similaires, mais les histoires divergent. Tous deux s’inspirent du roman de la journaliste Isoko Mochizuki, paru en 2017. Si l’ouvrage est de fiction, l'autrice s’appuie sur les véritables valeurs et mentalités de la société japonaise. Ainsi, si elles ne sont pas ouvertement restreintes, les libertés d’expression et de la presse souffrent face à une certaine tendance à la soumission envers les autorités et une politique d'harmonie collective, qui consolident les rapports de force existants et la position des personnes en pouvoir.
«Misaeng»
Corée du Sud | 2014 | 1 saison de 20 épisodes | 65 min.
Geu-rae (Im Si-wan) est joueur de go professionnel et a renoncé à un parcours universitaire classique pour y consacrer toute sa vie. Mais lorsque son père meurt subitement, il doit abandonner sa carrière et trouver un travail pour aider sa mère. Mais son parcours inhabituel freine ses recherches et, sans diplôme, il lui semble presque impossible de se faire embaucher. Grâce à la faveur d’un amateur de go, directeur d'une grande entreprise, le jeune homme parvient pourtant à obtenir une position de stagiaire. Loin d’avoir les connaissances universitaires et linguistiques de ses collègues, il n’est pas pris au sérieux et est mis de côté. Conscient de ses faiblesses, il est prêt à se donner corps et âmes. Mais Geu-rae apprend très vite et se distingue surtout par une grande loyauté. Peu à peu, il montre que les performances scolaires ne sont pas la seule chose qui compte.
Inspirée par un «webtoon», une bande dessinée pour le web, la série a connu un très grand succès en Corée où elle a gagné plusieurs prix et dépeint, de façon particulièrement réaliste, le monde du travail coréen. Si, dans son pays d’origines, nombreux sont ceux qui peuvent s’identifier aux personnages, les différences avec le rythme professionnel occidental sont grandes et fascinent. Ainsi, certains comportements irritants sont juste représentatifs de cette société et permettent de pénétrer plus profondément sa structure. La série, riche en intrigues, est portée par l’excellente prestation de la distribution et évite les rebondissements trop extrêmes. Une fable socio-politique captivante.
«Graceful Friends»
Corée du Sud | 2020 | 1 saison de 17 épisodes | 70 min.
Un meurtre a été commis. Si peu d’informations sont connues sur les circonstances du crime, les rumeurs vont bon train. Lorsque l’un d’entre eux se trouve suspecté, les membres d’un groupe d'amis entre deux âges commencent à se suspecter les uns les autres. Ils se connaissent depuis l’adolescence et pensent être soudés ?. Mais leur amitié n’est pas indestructible, et d’anciennes querelles, de vieux non-dits, refont peu à peu surface. Et alors que l’enquête avance, les masques finissent par tomber.
Outre un thriller passionnant, la série met en avant des personnages d’un âge rarement représenté aussi intensément et se concentre sur des thèmes sociaux importants et typiques du pays. Ainsi, les rangs sociaux dictent les vies, les amours. Car le mariage, acte fonctionnel, préserve ou améliore les statuts au sein de la société. Une intéressante étude des mœurs.
«Itaewon Class»
Corée du Sud | 2020 | 1 saison de 16 épisodes | 70 min.
Sae-ro-yi (Park Seo-joon) ouvre un restaurant dans le quartier animé d’Itaewon, à Séoul. Car pour venger la mort de son père, tué accidentellement par le fils du directeur d’une compagnie gastronomique, il espère construire un empire et détruire son concurrent. Ce dernier essaie de boycotter les plans de Sae-ro-yi, mais se voit confronté à sa remarquable détermination.
Le quartier d’Itaewon a dernièrement fait la une des journaux internationaux suite à la catastrophe d'Halloween, où un mouvement de panique a causé la mort de 158 personnes. Mais, lieu de sorties nocturnes, le quartier est connu depuis quelques décennies déjà pour sa grande densité de bars et d’établissements. Plusieurs thématiques sont explorées le long de la série : d’abord la corruption des grands de la société est abordée, sujet populaire dans les séries et les films ; ensuite les relations amoureuses, aussi particulièrement présent dans les K-dramas avec un enchaînement de péripéties romanesque ; enfin, plutôt inhabituel dans ce pays, la transsexualité. Un sujet tabou et discret dans le paysage coréen, traité ici avec beaucoup de respect.
«Something in the Rain»
Corée du Sud | 2018 | 1 saison de 16 épisodes | 70 min.
Jin-ah (Son Ye-jin) et Joon-hee (Jung Hae-in) tombent amoureux. Elle est environ dix ans plus âgé que lui, situation impensable en Corée, où une femme est en permanence jugée pour être en couple avec un homme plus jeune. De plus, il est inconcevable qu’un homme d’un rang social modeste se mette en couple avec une femme d’une classe supérieure, même s’il a du succès et gagne beaucoup d’argent. Pour ces raisons, la famille de Jin-ah, qui vit encore chez ses parents, s'oppose à cette relation. Elle doit alors choisir, rompre le contacte avec eux ou céder à leurs exigences.
La série raconte une belle et tendre histoire d'amour confrontée à de nombreux obstacles. Pour nos conceptions occidentales, les conflits présentés pourront sembler exagérés, voire incompréhensibles. Pourtant, le sujet est très proche de la réalité. En Corée, les interactions sociales suivent des règles de politesse et de respect en fonction du genre, de l’âge et de la classe sociale des personnes. Une société très hiérarchisée, qui impose des règles strictes et toujours formelles.
«My Mister»
Corée du Sud | 2018 | 1 saison de 16 épisodes | 80 min.
Trois frères de la cinquantaine se retrouvent dans des situations financières précaires. Dong-hun (Lee Sun-kyun), le frère cadet, travaille pour une entreprise de construction, non comme architecte, comme il l'aurait souhaité, mais comme inspecteur sur les chantiers. Un travail qu’il n’aime pas particulièrement. En raison de son caractère calme, mais inflexible, il n'est pas très apprécié de ses supérieurs. L'un d’entre eux, qui le déteste profondément, essaie de se débarrasser de lui et engage une jeune employée, Ji-an (IU), pour l’espionner et le séduire afin de l’accuser ensuite de corruption et provoquer un scandale. À cause de problème d’argent, celle-ci accepte la tâche, mais se rapproche de plus en plus de Dong-hun.
La série a connu un grand succès en Corée, élue meilleure série de l'année, et décrit de manière impressionnante le monde du travail. Elle met en scène des personnages torturés, qui souffrent de leur échec professionnel et du jugement de la société, mais qui, malgré tout, tentent de garder leur dignité. Souvent dures et tristes, le programme propose de-ci de-là un peu la légèreté et d’humour. La performance d'acteur de Lee Sun-kyun, dont la voix exceptionnellement grave vibre dans les cœurs, est à cet égard remarquable. La musique triste et mélodieuse qui accompagne le tout, n’est pas à négliger.
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