«Le problème à trois corps», les créateurs de «Game of Thrones» investissent Netflix

Une science-fiction dense, mêlant jeu vidéo et étranges messagers cosmiques, par les créateurs de « Game of Thrones » : voilà la promesse de la nouvelle série blockbuster de Netflix, « Le Problème à trois corps ».

(Une critique de Kilian Junker)

Du CERN de Genève en passant par tous les autres accélérateurs de particules mondiaux, voilà que les mesures des instituts de physique commencent à débloquer complètement. Pire, une étrange vague de suicide secoue le corps scientifique, évinçant tous ses grands noms. Jin (Jess Hong), Auggie (Eiza González) et quelques autres jeunes diplômés tentent d’aborder ce mystérieux dérèglement le plus rationnellement possible tandis qu’un menaçant compte à rebours apparait dans le champ de vision de certains d’entre eux…

Les créateurs de «Game of Thrones» David Benioff et D.B. Weiss s’associent à Alexander Woo pour superviser cette série de science-fiction basée sur la trilogie de l’auteur Liu Cixin. Véritable succès littéraire qui a déjà eu droit à son adaptation en Chine, «Le Problème à trois corps» se veut être de la pure hard SF explorant autant les questions d’ «hypothèse de simulation» à la «Matrix» que de la possibilité d’une autre forme de vie dans l’Univers. Construit de manière extrêmement ludique, «Le Problème à trois corps» fait cohabiter dans son intrigue un dense échafaudage théorique avec une enquête policière plus conventionnelle, le tout en tenant les spectatrices et les spectateurs au collet grâce à son suspens tenace.

Élaborée en récit choral centré sur ce groupe de jeunes scientifiques, la série se rapprocherait de ce que nous avait offert «Sense 8» des sœurs Wachowski, les folies visuelles en moins. Car s’il y a bien quelque chose à reprocher à ce «Problème à trois corps», c’est sa facture plutôt commune, voire basique. Il faudra en effet attendre les deux ultimes épisodes pour que la caméra s’autorise plus qu’un omniprésent champ/contrechamp, illustrant des passages parfois un brin trop explicatifs. Si l’on reste sur notre faim faute à un épilogue qui soulève plus de questions qu’il n’en résout, notons tout de même que «Le Problème à trois corps» subsiste comme l’une des propositions sérielles de Netflix les plus intéressantes depuis longtemps, tout en nous offrant suffisamment de matière sur ses huit épisodes pour diluer ses parts d’ombre. Affaire à suivre !

3,5/5 ★

A partir du 21 mars sur Netflix.

Bande-annonce de la série «Le Problème à trois corps»

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