Artikel4. Juni 2024

Les meilleurs films de 2024 (à ce jour)

Les meilleurs films de 2024 (à ce jour)
© The Walt Disney Company (Switzerland) GmbH «Pauvres Créatures» / © Elite Film AG «Love Lies Bleeding» / © Les Films du Bal - Fanta Sy «Dahomey» / © Elite Film AG «Civil War» / © WDSMPS «All of Us Strangers»

Envoutants, émouvants, d’actualité, niche ou grand public, voici une sélection des meilleurs films découverts à ce jour par notre rédaction en 2024.

Qu’on se le dise, ce fut un casse-tête. De la Palme d’or remportée par Sean Baker avec «Anora», à l’Oscar raflé par «Pauvres Créatures» avec Emma Stone en passant par l’Ours d’or magistral remporté par Mati Diop avec «Dahomey», et quelques perles découvertes en chemin, en vrac «Civil War», «Crossing», «I Saw The TV Glow»… Six mois de l’année sont bientôt dans le rétroviseur, et 2024 a déjà été riche en cinéma. Bref, tour d’horizon. Cet article inclut les contributions de Maria Engler, Maxime Maynard, Gaby Tscharner, Kilian Junker, Lysann Leyh, Christopher Diekhaus, Eleo Billet et Théo Metais. L’article sera mise à jour au fur et à mesure de l’année.

«Love Lies Bleeding»

Romantique, cool et brutal, voilà comment nous pourrions décrire «Love Lies Bleeding» de Rose Glass. Le film révèle un excellent mélange entre thriller et romance lesbienne, où Kristen Stewart et Katy O'Brian brillent à chaque instant. Après «Saint Maud» en 2019, la réalisatrice tient ses promesses et offre une expérience visuelle exceptionnelle autour du culte du corps, du rêve américain et des familles dysfonctionnelles. - ME

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«Pauvres Créatures»

Il avait marqué l’année 2023 en remportant le Lion d’or avant de rafler les catégories majeures aux Oscar 2024. Vraisemblablement, rien n’a pu arrêter le tandem Emma Stone et Yorgos Lanthimos et leur «Pauvres Créatures». Sortie sur les écrans en janvier dernier, cette réécriture de Frankenstein est un film rare. Conte de la crypte planté entre les écrits de Mary Shelley, l’esthétique de Terry Gilliam et le brouillard de Whitechapel, «Pauvres Créatures» transpire l’excellence et l’ingéniosité. Emma Stone illumine l’ensemble de l’œuvre. - TM

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«Sans Jamais nous connaître»

Dans son nouveau long métrage, Andrew Haigh a embarqué le public pour un tour de montagnes russes émotionnel. Remarquablement interprété et mis en scène, «Sans Jamais nous connaître» («All Of Us Strangers» en VO) n’a pas la prétention de trouver des solutions aux problèmes de son protagoniste. Aussi, la douleur de la perte d’un être cher n’est en rien une phase, ni un sentiment volatil qui disparaîtrait avec le temps. Au contraire, «Sans Jamais nous connaître» nous apprendrait à vivre avec l’absence. Un message poignant, à la hauteur du film, qui envoûte le public bien longtemps après la sortie de salle. - GT

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«Challengers»

Reporté en raison de la COVID, Luca Guadagnino («Call Me by Your Name», «Bones and All») est revenu sur grand écran avec drame inhabituel et brûlant entre deux meilleurs amis qui en pincent pour la même femme (incroyablement interprétée par Zendaya). Ici, une relation amicale s'oppose à une relation romantique et déploie une dynamique de pouvoir palpitante au-delà des cours de tennis. Chapeau au cinéaste italien qui, une nouvelle fois, signe un film d'amour d’un autre genre. - LL

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«The Substance»

Coup de cœur et révélation au 77e Festival de Cannes, «The Substance» de Coralie Fargeat a pris tout le monde de cours. Elle y explore l'histoire d’une ancienne gloire de la télévision (incarnée par Demi Moore), en passe d'ingérer une curieuse substance pour retrouver les feux de la rampe et sa gloire d’antan. Un film teinté de body horror et la réalisatrice et scénariste française (qui avait déjà fait fureur avec «Revenge» en 2017) s'est imposée avec un film gore et féministe. Assurément l’une des cinéastes les plus prometteuses de sa génération et un film qui marquera l’année au fer rouge. - TM

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«Dahomey»

Récompense inattendue. Cette année au Festival de Berlin, alors que l’édition 2023 avait déjà sacré un documentaire, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop est reparti avec l'Ours d’or. Dans «Dahomey», elle suit des œuvres du Royaume de Dahomey, exposées au musée du Quai Branly à Paris, pillées du temps colonial, et qui retourne aujourd'hui au Bénin. La réalisatrice signe une œuvre à la croisée des genres, entre documentaire et surréalisme, qui redonne aussi une âme à ses statues oubliées. Une démarche hautement symbolique pour un film époustouflant. - TM

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«Civil War»

Nouveau coup de théâtre signé Alex Garland, «Civil War» offre une vision inquiétante des États-Unis brisés par des tensions sociales. L’œuvre prend la forme d’un road-movie dystopique, rythmé de décors de fin du monde et de quelques inquiétantes rencontres, et interroge sur la moralité propre au reportage de guerre. Sous la plume du cinéaste, les protagonistes se transforment en pions d’un jeu explosif. Et, sans creuser le passé, ni interroger les origines de la crise, Garland préfère suivre ses personnages au jour le jour. - CD

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«Dune : Deuxième Partie»

Reporté en raison de la COVID, la sortie de «Dune : Deuxième Partie» était attendu de pied ferme par les fans. Denis Villeneuve dribble, feinte et marque la science-fiction d'une pierre blanche. Pour conter la suite des aventures de Paul Atréides aux côtés des Fremen, le cinéaste signe une œuvre rugissante comme il en a le secret. Près de trois heures d’une technique impeccable, que ce soit sur le son ou le travail visuel, il y a là une énergie particulière. Alors tout le monde ne s’y retrouvera pas, certes, mais le Canadien rejoue les gammes (un peu nostalgiques on l'avoue) de ce qui a fait les belles heures de la science-fiction. S’il fallait encore le prouver, l’œuvre écrite par Frank Herbert dans les années 60 est plus que jamais d’actualité. - TM

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«No Other Land»

Centré sur les alentours du village qu’habite Basel Adra – un des réalisateurs palestiniens – et épaulé dans un esprit de franche camaraderie par Yuval Abraham, un israélien, ils s’en vont ensemble sillonner la région de Masafer Yatta pour filmer les raids organisés par l’État d’Israël dans le but de déloger les palestiniens. Chaque message sur leur téléphone leur indique le site d’un nouveau carnage, où des militaires armés jusqu’aux dents défendent des bulldozers dévastant des villages entiers avant de disparaitre aussi vite qu’ils sont apparus. Prix du meilleur documentaire à la Berlinale en février dernier. - KJ

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«Megalopolis»

Présenté en grande pompe au 77e Festival de Cannes, le come-back de Francis Ford Coppola a divisé la Croisette en deux camps. Quelque part entre le nanar autofinancé trop ambitieux et l’exploit pharaonique, la volte de Caesar (Adam Driver), architecte révolutionnaire, et de ses idées utopiques n’aura laissé personne indifférent. Pour avoir scindé les esprits dans un ramdam dont les festivités cannoises raffolent, «Megalopolis» méritait bien sa place sur le tapis rouge de cette sélection. La suite appartient désormais à l’histoire… - TM

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«Anora»

Succédant cette année à «Anatomie d’Une Chute» de Justine Triet, le petit prince du cinéma indépendant américain Sean Baker est reparti du 77e Festival de Cannes avec la Palme d'or. Pour son septième film, il dévoile une réinterprétation à la Baker du conte de Cendrillon dans lequel le fils pourri gâté d’un oligarque russe rencontre une escort-girl de New York. Une œuvre rocambolesque et bourrée d’humour dont la présidente du Jury Greta Gerwig a souligné la vitalité, lui rappelant, d’ailleurs, un peu de Ernst Lubitsch. - TM

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«Si seulement je pouvais hiberner»

Dans le quartier des yourtes de Oulan-Bator, Ulzii est un élève brillant. Passionné de Physique, il est déterminé à gagner un concours qui pourrait lui ouvrir les portes d’une éducation supérieure. Mais, le temps d’un hiver, sa mère le laisse seul avec son frère et sa sœur pour travailler hors de la ville. Ulzii va alors devoir se remettre en question afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. La réalisatrice Zoljargal Purevdash esquisse un portrait sensible de son pays dans son tout premier long métrage et le résultat est envoûtant. - MM

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«La Malédiction : l'origine»

En 1971, désireuse de consacrer sa vie à Dieu, une jeune américaine commence à travailler dans l’orphelinat Vizzadelli à Rome. Mais sa foi vacille doucement quand d’étranges événements se produisent. Et alors qu’elle mène l’enquête, elle met à jour une conspiration terrifiante. La réalisatrice Arkasha Stevenson, qui nous avait offert la délicieusement sinistre série «Brand New Cherry Flavor» sur Netflix, mélange ici mystères et body horror pour mettre en scène le préquel du classique de l'horreur de 1976, «La Malédiction». Et le résultat est superbement horrifique! - LL

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«The Iron Claw»

Sans aucune nostalgie cosmétique, Sean Durkin, qui avait déjà potassé le sujet des feuilletons familiaux dans les années 80 avec son dernier film «The Nest» (2020), témoigne d’un véritable sens de l’émotion et place son intrigue dans une version crédible d’une époque maintes fois fantasmées. Lui-même fan de catch, Dirkin confie d’ailleurs avoir jadis suivi les matchs des poulains Von Erich en direct à la télévision. La madeleine de l’enfance devient alors ce récit extrêmement touchant, poétique dans le déroulé de cette histoire tragique et visuellement impressionnant, bien que certaines coiffures mériteraient sans doute un petit coup de peigne. - ME

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«Crossing»

Lia (Mzia Arabuli), une professeure d’histoire à la retraite, arpente les rues de sa petite ville géorgienne de Batoumi à la recherche de sa nièce Telka. Lorsque le jeune Achi (Lucas Kankava) lui confie avoir transporté la jeune femme avec un groupe d’amies jusqu’à Istanbul, ils partent tous deux pour la capitale. Leurs chemins croisent celui d’Evrim (Deniz Dumanli), qui décide de les aider. Femme trans, comme Telka, cette dernière travaille pour une petite association queer. Et dans les rues de la métropole, ces trois âmes se rapprochent doucement. Après un petit détour télévisuel, et neuf ans après son tout premier long métrage «The Circle - Chapitre 1: Les élues, le cinéaste suédois Levan Akin dévoile avec «Crossing» un retour en force superbement envoûtant! - MM

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«I Saw The TV Glow»

Trois ans après le troublant «We’re all going to the world fair», Jane Schoenbrun dévoile «I Saw The TV Glow», un film tout à fait inattendu. Au rythme d’un chaos narratif soigneusement orchestré, «I Saw The TV Glow» oscille entre fantastique, horrifique et drame psychologique. Si le résultat, incroyablement chargé, n’est pas pour tous les goûts, il marque fortement les nostalgiques du «new queer cinema» du début des années 90 qui, hantés par l’aura hypnotisante de l’œuvre et sa fascinante mythologie, ne peuvent s’empêcher de disséquer et de creuser le récit longtemps après le générique de fin. - MM

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«Seven Veils»

Pour sa deuxième collaboration avec Amanda Seyfried, le cinéaste Atom Egoyan explore le personnage de Jeanine, qui après le décès de son mentor et amant, est chargée de reprendre la mise en scène de l’opéra Salomé. La pièce musicale de Richard Strauss devient alors le véhicule pour une étude de caractère intense et un regard audacieux sur les coulisses du monde de la culture. Bouleversant et magnifiquement mise en scène, «Seven Veils» compte parmi les meilleurs films de la Berlinale de cette année. - ME

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«Teaches Of Peaches»

Avec des chansons comme «Fuck the Pain Away» ou «Lovertits» sur son album «Teaches of Peaches», Peaches a fait sensation au début des années 2000. Une tournée anniversaire est alors l'occasion de réaliser le documentaire éponyme sur l'artiste, qui dresse aujourd'hui un portrait complexe. Mis en scène avec intelligence et sensibilité, «Teaches Of Peaches» permet aussi de découvrir une artiste flamboyante qui luttait déjà pour la libération sexuelle et l'abandon du regard masculin à une époque où peu s’en souciaient. - ME

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«Dieu est une femme»

Sur les îles San Blas, au Panama, vivent les Kuna. Dans les années 70, Pierre-Dominique Gaisseau, légendaire explorateur et documentariste oscarisé grâce à son «Le Ciel et la Boue», décide de passer un an à leurs côtés pour son nouveau projet cinématographique. Mais une fois ce dernier achevé, le film disparaît. Cinq décennies plus tard, les membres de la communauté se souviennent encore du Français, déçus de n’avoir toujours pas pu voir les bobines sur lesquelles ont été capturés les souvenirs de leur histoire et de leurs familles. Un jour, une copie est retrouvée. - MM

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«Inshallah a Boy»

À la mort de son mari, Nawal (Mouna Hawa) découvre que l’appartement où elle élève sa fille pourrait lui être retiré par son beau-frère, dans le cadre des lois sur l’héritage en Jordanie. En effet, sans héritier garçon, Nawal ne peut prétendre à l’entièreté du legs. Désespérée, la jeune veuve se tourne vers Lauren (Yumna Marwan), la fille de sa patronne, pour qu’elle l’aide à se faire passer pour enceinte, afin de repousser l’échéance. Choisi par la Jordanie pour représenter le pays aux Oscars, le film d’Amjad Al Rasheed a conquis la critique lors de la dernière édition du FIFF, après son passage par Cannes et par le programme Industrie à Venise. L’actrice palestinienne Mouna Hawa est exceptionnelle dans son rôle de veuve prête à tout pour protéger sa fille et à tenir tête à sa belle-famille. - EB

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