Artikel24. Oktober 2024 Theo Metais
Les meilleurs films d’horreur de 2024 (à ce jour)
Terrifiants, endiablés, féministes, gores ou horriblement charmants, voici une sélection des meilleurs films d’horreur découverts à ce jour par la rédaction de Cineman en 2024.
En attendant les sorties des films «Nosferatu» et «Heretic», qui pourraient d’ailleurs supplanter l’ensemble de cette liste - sauf, évidemment, l’intouchable «The Substance» de Coralie Fargeat -, et alors que «Terrifier 3» est en passe de déverser son venin dans les salles de Suisse romande, voici une liste subjective, et non exhaustive, des plus beaux frissons de notre rédaction à ce jour en 2024.
Cette sélection inclut les contributions de Maria Engler, Sarah Stutte, Maxime Maynard, Kilian Junker, Lysann Leyh, Eleo Billet et Théo Metais. L’article sera mis à jour au fur et à mesure de l’année.
«The Substance»
Après avoir défrayé la chronique au dernier Festival de Cannes (ou elle remporte d’ailleurs le prix du meilleur scénario), la cinéaste française Coralie Fargeat est rentré dans le monde du boddy-horror par la (très) très grande porte. Marchant dans les pas de «La Mouche» de David Cronenberg et de «La Métamorphose» de Kafka, elle offre à Demi Moore et Margaret Qualley des performances de hautes voltiges. «The Substance» dévoile une métaphore féministe, gore, cruelle et une poésie foudroyante sur le star-système, le culte de la jeunesse et le carcan du male-gaze. Après «Revenge» en 2017, Coralie Fargeat créée une nouvelle œuvre de référence dans son domaine. - TM
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«I Saw the TV Glow»
Lors d’une soirée électorale organisée par leur établissement, Owen (Justice Smith) et Maddy (Brigette Lundy-Paine) se rencontrent. Lié·es par une passion commune pour un programme télévisé fantastique pour enfants, «The Pink Opaque», ielles deviennent ami·es. Mais, au fil des semaines, la limite entre fiction et réalité se réduit toujours plus. Un jour, la série est annulée et Maddy disparaît…
Présentée à la dernière Berlinale après un passage remarqué à Sundance, la nouvelle œuvre de Jane Schoenbrun mêle les genres avec plaisir cinéphile et télévisuel addictif. Au rythme d’un chaos narratif soigneusement orchestré, «I Saw The TV Glow» oscille entre fantastique, horrifique et drame psychologique. Si le résultat, incroyablement chargé, n’est pas pour tous les goûts, il marque fortement les nostalgiques du «New queer cinema» du début des années 90. - MM
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«MaXXXine»
Troisième volet de la saga culte de Ti West, Mia Goth enchaine désormais les castings à Los Angeles dans l’espoir de devenir la “staaaaaaaaar” qu’elle a toujours été. Et alors que la consécration pourrait bien frapper à la porte, un tueur en série sévit dans la cité des Anges. Inégale, contagieux, débordant de cinéma et saupoudré des partitions d'Elizabeth Debicki et Kevin Bacon, «MaXXXine» régale de kitsch, de nostalgie et d'hémoglobine. La nouvelle œuvre de Ti West aurait bien mérité une distribution officielle en Suisse romande. Merci donc au Neuchâtel International Fantastic Film Festival d’avoir montré ce film.
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«Alien: Romulus»
Après «Don’t Breathe», mais surtout la prolongation ultra-sanguinolente de la saga «Evil Dead», le réalisateur uruguayen Fede Álvarez s’est attaqué cette année à une autre lignée horrifique: «Alien». Si l’apparition au générique de Ridley Scott en producteur, lui qui était le mythique réalisateur du premier volet, sonne comme une bénédiction accordée à Álvarez, le long-métrage fait en grande partie table rase du passé. Absence totale d’acteurs très identifiés, aucun personnage repris des autres films de la franchise, il semblerait qu’Álvarez souhaitait développer ex nihilo son histoire au sein de l’Univers issu des synapses désaxées de l’artiste suisse H.R. Giger. «Alien: Romulus» n’atteindra jamais les extrémités gores proposées par Álvarez dans sa relecture d’«Evil Dead», mais offre ici un (très) honnête divertissement horrifique, digne de son héritage. - KJ
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«Speak No Evil»
Pendant leurs vacances, Ben (Scoot McNairy), Louise (Mackenzie Davis) et leur fille Agnes (Alix West Lefler) font la connaissance de Patrick (James MacAvoy), Ciara (Aisling Franciosi) et leur fils Ant (Dan Hough). Rapidement amis, ils acceptent l’invitation à passer un week-end dans leur maison de campagne isolée. Mais les situations inconfortables se multiplient et les éclats émotionnels de Patrick deviennent de plus en plus violents.
Au-delà des manipulations psychologiques, «Speak No Evil» est une analyse captivante des dynamiques genrées au sein du couple. Face à l’interprétation dérangeante de McAvoy et sa masculinité toxique, Louise et Ben, en apparence plus moderne dans leur relation, ne sont pas à l'abri des mêmes conflits internes. Trop soucieux de rester civil et bien élevé, ils se retrouvent dans un enchaînement d’instants malaisants, mais fascinant, jusque dans un final grandiosement gore. - ME
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«The Deliverance»
Réalisateur de «Precious» (2009) et «The Butler» (2013), le cinéaste américain Lee Daniels s’inspire ici de la véritable histoire de Latoya Ammans. Jeune femme d’une trentaine d’années, elle emménage en 2011 avec ses enfants dans une maison à Gary, dans l’Indiana. Bientôt, elle déclare être possédée par des démons. Une affaire qui aurait pu passer inaperçue, mais qui est certifiée par des rapports officiels, des policiers et des travailleur·euses sociaux.
Carton sur Netflix à sa sortie en août dernier, avec «The Deliverance», Lee Daniels signe un film d’exorcisme teinté d’un intelligent drame social. Pareil aux démons qui le hantent, «The Deliverance» fascine et terrifie. L'occasion aussi d’y découvrir une Glenn Close tout à fait inattendue.
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«Beetlejuice Beetlejuice»
De retour dans sa maison d’enfance avec sa fille Astrid (Jenna Ortega), Lydia Deetz (Winona Ryder) essaie tant bien que mal d’améliorer sa relation avec elle. De son côté, la jeune femme découvre un jour un moyen de se rendre dans l’Au-Delà. Lydia n’a alors plus qu’une seule chose à faire pour venir en aide à sa fille : appeler le démon (Michael Keaton) qui l’avait tourmentée autrefois en scandant trois fois son nom. Beetlejuice, Beetlejuice, Beetlejuice! Présenté en grande pompe à la dernière Mostra de Venise, «Beeltejuice Beetlejuice» de Tim Burton est une œuvre à la fois malicieuse et nostalgique. Un retour inattendu, parfaitement exécuté. - DB
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«La Malédiction : l'origine»
En 1971, désireuse de consacrer sa vie à Dieu, une jeune américaine commence à travailler dans l’orphelinat Vizzadelli à Rome. Mais sa foi vacille doucement quand d’étranges événements se produisent. Et alors qu’elle mène l’enquête, elle met à jour une conspiration terrifiante. La réalisatrice californienne Arkasha Stevenson, qui nous avait offert la délicieusement sinistre série «Brand New Cherry Flavor» sur Netflix, mélange mystères et body-horror pour mettre en scène le préquel du classique de l'horreur de 1976, «La Malédiction». Et le résultat est superbement horrifique! - LL
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«Handling the Undead»
Trois familles face au cadavre mouvant de leur proche : ou comment «Handling the Undead» adapte les codes du film de zombie pour explorer l’(im)possibilité du deuil et notre propre mortalité. Un film sur les tragédies personnelles qui enchantera les amateur·rices de cinéma lent et rebutera celles et ceux venu·es trouver des effets gores. Réalisé par la scénariste et cinéaste norvégienne Thea Hvistendahl, et après un passage remarqué au Sundance Film Festival, «Handling the Undead» a été sacré meilleur film à la dernière édition du NIFFF. Une cinéaste à suivre de très près. - EB
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«Les Guetteurs»
Mina, 28 ans, (Dakota Fanning) est arrivée en Irlande après avoir quitté les États-Unis. Elle travaille actuellement dans une animalerie et alors qu’elle transporte un perroquet, sa voiture tombe en panne au milieu de la forêt. Bientôt, la nuit tombe, Mina se perd et découvre une petite cabane. Là vivent trois personnes qui, nuit après nuit, se tiennent face à un miroir sans tain de la taille d’un mur. À l’extérieur, d'étranges créatures viennent les épier le soir… Premier long-métrage de la cinéaste Ishana Night Shyamalan, fille du réalisateur M Night Shyamalan, «Les Guetteurs» offre une cinglante critique des médias. Le film tire le meilleur parti de son scénario et offre un excellent divertissement d’épouvante malgré de minces écueils. - ME
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«Longlegs»
La Scream Queen Maika Monroe, qui s'est établie dans le genre de l'horreur depuis «It Follows», rencontre dans «Longlegs» un Nicolas Cage absolument méconnaissable sous des tonnes de maquillage. Dans un jeu du chat et de la souris à la mise en scène esthétiquement brillante, un agent du FBI et un sinistre tueur en série se poursuivent.
Malgré quelques écueils et une tendance à tout vouloir nous expliquer, le cinéaste Oz Perkins (fils de l'acteur américain Anthony Perkins dont l'interprétation dans «Pshyco» est rentrée au panthéon du cinéma d'horreur), livre un thriller horrifique à l'ambiance envoûtante et qui s'est accompagné d'une campagne médiatique sensationnelle après avoir pris la tête du box-office outre-Atlantique. Assurément l'un des films marquant de 2024 dans sa catégorie. - ME
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«Smile 2»
Voilà deux ans que Parker Finn présentait son premier long métrage, «Smile». Succès dans les salles, le film avait marqué le public. Pour cette suite, le cinéaste américain dispose d’un budget plus important, grâce au soutien du studio Paramount. Une aide financière qui se ressent dans les visuels, avec un véritable jeux créatifs sur les cadrages et le montage tout le long du film.
Dans le rôle principal, Naomi Scott livre une performance convaincante, incarnant une jeune chanteuse toujours aux prises avec ses démons intérieurs. Et alors que le film ne lésine pas sur les scènes sanglantes, et les jumpscares bien dosés, le final réserve une dernière touche d’humour agréablement grinçant. - ST
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«Oddity»
Ted (Gwilym Lee) et Dani (Carolyn Bracken) filent le parfait amour en rénovant leur grande maison isolée. Mais, un soir, la jeune femme est assassinée. Pour la police, le coupable est un ancien patient de l'hôpital psy où travaille Ted. Pourtant, Darcy, la jumelle de Dani, refuse d'accepter la thèse officielle et soupçonne un autre auteur… Le réalisateur irlandais Damien Mc Carthy prouve, dans son deuxième long-métrage, sa maîtrise du suspense. Présenté en compétition officielle au NIFFF, «Oddity» instille une ambiance de terreur et de surnaturel loin du tout-venant du cinéma d’horreur. Un statut de film culte en perspective? - EB
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