Kritik17. April 2020 Theo Metais
Netflix: «La terre et le sang» - Prêt à tout pour sauver sa fille
Il avait réalisé «The Bouncer» avec Jean-Claude Van Damme, Julien Leclercq reprend ici les rênes d’un cinéma qu’il connait bien. En tête d’affiche, Sami Bouajila devra remuer ciel et terre pour protéger sa fille alors qu’une patrouille armée jusqu’aux dents vient fouiner dans les entrailles de sa scierie. Un thriller percutant aux airs de «Taken». À découvrir dès aujourd’hui sur la plateforme Netfix.
Saïd (Sami Bouajila) est gérant d’une maigre scierie. Les affaires ont le souffle court et l’homme aussi. Prêt à vendre pour enfin offrir à sa jeune fille sourde-muette Sarah (Sofia Lesaffre) un nouvel avenir, le cloitre reculé au milieu des arbres touche à sa fin quand l’un de ses jeunes employés Yanis (Samy Seghir) se fait piéger par son frère et se retrouve contraint de planquer de la cocaïne volée. Armé jusqu’aux dents, bientôt le gang à qui appartient la marchandise frappe à la porte et la visite dérape. Saïd connait les lieux comme personne. L’heure est à la vengeance. Saïd fait tout pour protéger sa fille.
Dans un commissariat, 4 gueules cagoulées viennent récupérer 8 kilos de cocaïne. L’affaire fait la une des chaînes d’informations, l’or blanc est âprement recherché, les malfrats aussi. Yanis (Samy Seghir), en sursis et alors qu’il tente de s’en sortir avec son emploi à la scierie, se retrouve malgré lui impliqué dans les malversations de son demi-frère, lui qui troquait les goupilles et la dope pour la promesse d’un rêve au soleil. Une promesse faite à leur mère, jadis, pour sortir de la misère. Yanis planquera la marchandise dans l’une des voitures de son patron, puis se fait rouler par son ainé, «t’es mon demi-frère tu peux bien me rendre un service, t’es mon sang, c’est la famille!» lui avait-il pourtant dit. Point d’orgue du nouveau long-métrage de Julien Leclercq, la famille est capable de bontés et merveilles et des pires desseins. Leclercq lui tordra gentiment le coup au milieu des bois.
«Une traque à l’homme injectée de belles séquences...»
Quand le gang mené par Adama (interprété par un Eriq Ebouaney terrifiant de bout en bout) frappe à la porte de la scierie pour récupérer ce qui lui est dû, bientôt les choses s’enrayent et les premiers cadavres commencent à tomber. Saïd n’a plus qu’une seule idée en tête, protéger sa jeune fille des rafales de tires et transforme sa scierie en un véritable camp retranché dont lui seul connait les moindres recoins. Si le scénario écrit conjointement par Julien Leclercq, Jérémie Guez (même duo aux manettes de «The Bouncer») manquera de rythme quand il met son histoire en place, la véritable attraction de leur nouveau métrage sera ce huis-clos quasi suicidaire à la scierie.
Le titre du roman éponyme du grand écrivain algérien Mouloud Feraoun en garde-fou et des dilemmes insondables; «La terre et le sang» conjugue la nature et les éléments à la sève des familles. À la fois violente et tapie dans l’ombre des pins, si l’histoire assez classique de «La terre et le sang» manquera un peu d’envergure, le métrage se rattrape avec une cinématographie brumeuse dans les décors à la française d’une commune presque à la Twin Peaks et une traque à l’homme injectée de belles séquences. Inspirée d'un cinéma d'action déjà très étudié à l'écran, prévisible quand elle n’est pas trop en surface, la narration va droit au but, sans atour ni détour. Finalement assez frontal, le métrage de Julien Leclercq sent la poudre, la terre et le sang. La fable amère d’une revanche familiale au milieu des bois, un père n’a plus rien à perdre sinon sa fille, et les walkyries de picorer au buffet.
En bref!
Un thriller français efficace et gonflé d’une belle cinématographie pour colmater une histoire un brin classique.
3/5 ★
«La terre et le sang» est à découvrir dès aujourd'hui sur Netflix.
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