Au menu de «The One», l’amour rythmé par les algorithmes. Une série qui pique notre curiosité, tirée du roman de John Marrs et adaptée par Howard Overman, mais elle rate pleinement sa cible.
À Londres, la firme baptisée The One révolutionne l’amour grâce à une technologie basée sur les phéromones des fourmis pour bâtir une application qui vous fera rencontrer votre âme sœur grâce à votre ADN. Votre seul et véritable amour réside dans votre ADN, il coule dans votre sang. À la tête de cette société, Rebecca Webb (Hannah Ware), l’intraitable, la femme à la main ferme et aux cadavres dans le placard. Là est le mystère autour d’une femme, adulée ou méprisée, surtout quand son ancien colocataire, Ben Naser (Amir El-Masry) est retrouvée mort dans la Tamise.
Curieuses de connaître l’identité de leur âme sœur, de nombreuses personnes vont faire le test pour connaître leur partenaire parfait. La curiosité est un vilain défaut et ces recherches donnent lieu à des divorces et des séparations. Des cœurs brisés et nécrosés, des êtres dévastés par notre obsession pour la perfection. La technologie pour remettre tout en cause et délaissant le facteur humain, la chimie humaine qui fait le charme de la spontanéité. Overman a entre ses mains un matériau de base intéressant, mais préfère laisser le personnage de Rebecca écraser le récit et ses bonnes idées. Le côté «Black Mirror» est abandonné pour opter pour un thriller où les secrets de Rebecca sont prêts à jaillir pour l’embourber dans les sables mouvants du mensonge.
La technologie révolutionnaire semble être une distraction pour construire le personnage machiavélique de Rebecca Webb...
Dans la veine de la série «Soulmates» (série AMC et diffusée dernièrement sur Amazon Prime), voire du métrage «Ich bin dein Mensch» décoré à Berlin, «The One» n’aura pas la même richesse narrative. Le hic pour «The One» est avant tout lié au manque de profondeur concernant le fonctionnement des matchs. La technologie révolutionnaire semble être une distraction pour construire le personnage machiavélique de Rebecca Webb. Facteur corollaire, autour d’elle fleurit un patchwork de personnages: l’officier de police Kate Saunders (Zoë Tapper), l’associé James Whiting (Dimitri Leonidas), le couple Mark (Eric Kofi-Abrefa) et Hannah (Lois Chimimba) ou encore le «match» de Rebecca, Matheus Silva (Albano Jerònimo). Un festival de visages et tous sont reliés directement ou indirectement à la boss de The One.
Un panel de personnages aussi important engendre un manque d’explication à propos du fonctionnement de l’application et les différentes questions en suspens: est-il possible que l’application se trompe sur l’orientation sexuelle? N’y a-t-il vraiment qu’un seul match possible? Si la dernière est évoquée timidement vers la fin, la série «The One», dévoilée en huit épisodes, nous dépeint les erreurs de Rebecca et son caractère manipulateur. Le socle étant bon, mais l’histoire de Rebecca l’est moins. Les étincelles de «The One» brillent un peu tardivement et notamment grâce à deux derniers épisodes plutôt convaincants. Overman décide enfin d'intensifier (un peu) les travers de la romance scientifique, pour enfin nous évoquer cette question qui nous taraude: est-ce que le fait de penser que nous sommes faits l’un pour l’autre suffit à notre bonheur? L’amour semble être une faiblesse.
3/5 ★
«The One» est à découvrir sur Netflix.
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