Artikel7. Juli 2023 Cineman Redaktion
Charles Burns, le plus étrange des dessinateurs hante les séances du NIFFF
Têtes décapitées, adolescents tourmentés et créatures cauchemardesques, voilà l’essence des bandes dessinées de Charles Burns, membre du jury du NIFFF.
(Kilian Junker, depuis le NIFFF 2023)
Lorsqu’on parle de dessinateurs étranges, le nom de l’américain Charles Burns revient évidemment. Et ce n’est pas un hasard si le NIFFF le voulait dans son jury international : son imaginaire a essaimé dans toute la pop-culture contemporaine. Passons sur le personnage de Charles Montgomery Burns dans «Les Simpson» (Groening l’aurait imaginé tandis qu’il étudiait aux côtés du jeune Charles Burns), le dessinateur a également collaboré avec Iggy Pop pour l’album «Brick by Brick» et a noirci les pages du magazine RAW.
S’il a commencé par être un simple illustrateur – un métier qui remplissait son assiette, mais qui ne le comblait pas complètement – Charles Burns va rapidement finir par publier ses propres albums. De véritables romans graphiques, commençant en 1988 par «Hardboiled Defective Stories», en passant par l’incontournable saga «Black Hole» et la trilogie «Dédales» dont le troisième volume ne devrait pas tarder à sortir. Tourmenté à l’idée de ne pas trouver son public, il va finir par attirer à lui autant les lecteurs de BD avertis que les néophytes achetant ses bouquins en croyant choisir un roman, selon sa description de son propre lectorat. Les méandres de l’édition américaine vont toutefois lui causer du tort, notamment en décidant de ne pas publier «Dédales» qui ne correspondrait plus au marché d’outre-Atlantique. «Si je voulais vendre», confie-t-il sarcastiquement, «je devrais faire du young adult».
Bien décidé à ne pas se soumettre aux lois économiques, il va finalement trouver l’éditeur Cornélius en France. Et Burns d’avouer : «Tant que je suis publié, peu importe où, ça me va». Pourtant, s’il reste un point noir à la carrière de Charles Burns, c’est de jamais n’avoir été adapté sur grand-écran. Il confie toutefois avoir quasiment chaque année de nouveaux potentiels réalisateurs - «des grands noms et des moins connus» - pour l’adaptation de «Black Hole», mais le projet ne s’est jusqu’ici jamais concrétisé. Et cela n’a pas l’air d’agacer le dessinateur américain, dont une adaptation sur MTV a fini par complètement dénaturer sa création «pour des questions de temps et d’argent». Une mauvaise expérience qu’il n’est donc pas prêt à réitérer. Ainsi, peut-être bien que le trait si particulier de Burns gagne à rester cloitré aux cases de ses troublants comics!
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