News22. Mai 2019 Boris Stock
« Once Upon a Time... in Hollywood » - Un Tarantino en demi-teinte au Festival de Cannes
Il fût un temps où aucun film (mis à part les super-héros) n’était plus attendu que ceux du réalisateur Quentin Tarantino. Une fois encore, résister au battage médiatique autour de la présentation à Cannes de « Once Upon a Time... in Hollywood », n’était pas une mince affaire et le résultat sera un poil en deçà de l‘engouement populaire.
Critique du film par Patrick Heidmann.
Sera-t-il en mesure de terminer le film à temps pour célébrer sa première au Festival de Cannes et ce 25 ans après avoir présenté Pulp Fiction ? Ce genre de questions, et d’autres bavardages autour de l’intrigue présumée de Once Upon a Time... in Hollywood, auront propulsé le métrage parmi les films les plus attendus de l’année, bien au delà des festivités cannoises.
Un film sur les meurtres de Charles Manson, oui mais pas que. Le film de Quentin Tarantino se déroule dans le Los Angeles de 1969. Nous suivrons Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), un acteur dont la notoriété s'estompe et à qui l’on n'offre plus que des rôles secondaires pour la télé ou dans des westerns italiens. Avec son acolyte, et accessoirement doublure, Cliff Booth (Brad Pitt), il passe le plus clair de son temps à s’occuper de ses fiançailles et à picoler ce qui lui reste de temps libre, tout en rêvant d’être aussi branché que ses nouveaux voisins : Roman Polanski et Sharon Tate (Margot Robbie).
Sharon Tate, une tragédie qui aura marqué toute une génération, le souvenir de son assassinat le 9 août 1969, par les partisans de la secte de Charles Manson, est dans la tête de tous les spectateurs. Mais c'est un long périple avant que Tarantino nous conduise à cette nuit fatidique. Une sordide fable hollywoodienne à moitié revisitée par le réalisateur et brutale selon les codes Tarantino. Une fois n’est pas coutume, il faudra se farcir 161 minutes de bobines et tenir la distance sera inhabituellement coriace pour un film de Tarantino.
Peu de réalisateurs pouvaient prétendre à un tel hommage au Los Angeles des années 60...
Mais ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas encore dit, Once Upon a Time... in Hollywood n’en sera pas un mauvais film pour autant, les acteurs y sont bien trop excellents pour ça, même Lena Dunham, Kurt Russell et Bruce Dern lors de brèves apparitions. Peu de réalisateurs pouvaient prétendre à un tel hommage au Los Angeles des années 60, au cinéma et à la culture pop, mais la mouture finale nous semble un peu convenue et moins raffinée que d’habitude, et ce même dans les dialogues.
Non pas que Once Upon a Time... in Hollywood n'ait rien à offrir, au contraire, loin de nous cette idée. Nous noterons de grands acteurs, jusque dans les seconds rôles, et pléthore de moments intelligents, voir inoubliables. C’est un vibrant hommage, cool et nostalgique à ce Los Angeles des années 60 tant vénéré par Quentin Tarantino. Mais au bout du « conte », plus de deux heures et demie avant un final sanglant qui laisse de côté la véracité de l'histoire. Un long-métrage qui s'estompe, parfois, lesté par un scénario qui dans l’ensemble reste un peu plat.
3,5/5 ★
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