Kritik28. Mai 2019 Theo Metais
« Rocketman » - Le biopic enchanteur sur la vie d’Elton John
On l’avait croisé dans « Kingsman »,« Bruno » ou encore « Tommy », sur des soundtracks célèbres chez Sidney Lumet ou encore Lars von Trier, ou à la composition, entre autres l’immense « Roi Lion » sorti en 1994, un classique pour l’éternité. Voilà des décennies que le 7ème art et Elton John s’étreignent inlassablement ; comme une énième récompense, la 72ème édition du Festival de Cannes accueillait cette année « Rocketman » en Sélection Officielle hors compétition. Un biopic porté par un impeccable Taron Egerton.
Jeune prodige du piano, enfant béni du rock & roll londonien, Elton John (Taron Egerton) est un électron libre. Si le foyer familial empeste le formica, le vernis de la mère (Bryce Dallas Howard) et l’absence du père, c’est en tournée, en back-up, dans les bars et avec son éternel acolyte Bernie (Jamie Bell) que la légende verra le jour. Elton se prend à rêver, découvre sa sexualité et à la vingtaine, le succès atomise la vie de l’artiste. Une rock star est née, parée d’une fantaisie magistrale, envoûtée par son manager (Richard Madden). Amour, sex drug and rock & roll, physiquement et sentimentalement détruit, en route vers la désintox.
Après sa performance vocale dans Sing, les Kingsman et sa réinterprétation, par ailleurs discutable, de Robin des Bois avec Jamie Foxx, Taron Egerton est un acteur hyperactif, qui manque parfois d’incarnation, mais qui déploie une armada énergétique telle que sa performance ici dans Rocketman est des plus honorables. Le 7ème art rend hommage à Elton John sous la baguette de Dexter Fletcher (Eddie the Eagle, déjà avec Taron Egerton) ; Rocketman est un biopic musical mélodramatique enchanté, pailleté, instable, imparfait, virevoltant, mais contagieux. Proche du théâtre façon Broadway, le travail à la mise en scène est d’une inventivité remarquable.
Très Elton John en somme, Rocketman se pare d’or dans chacun de ses moments dramatiques ; une mimique de Taron, une musique, un twist à la mise en scène, quelque chose de vital pour décrocher un sourire et insuffler, en dilettante, une leçon de vie au-delà d’un visuel excellent. Si Taron Egerton laissera parfois l’impression de jouer un cosplay d’Elton John, il reste une intensité à l'écran qui saura nécessairement convaincre son auditoire.
Une place de choix dans le cœur des fans...
Dans Rocketman Sir Elton, qui est aussi producteur, se flatte aussi un peu l’ego, jusque dans un diaporama final de quelques photos où l’on peut lire qu’Elton est sobre depuis 28 ans mais que le shopping … cela reste à soigner ; rien de bien dramatique. Loin de rentrer au panthéon des grands biopics musicaux, Rocketman trouvera une place de choix dans le cœur des fans et des profanes. Un film lesté par les prestations trop polies de certains de ses acteurs et actrices, on pense à Bryce Dallas Howard, mais qui succède très honorablement au récent Bohemian Rhapsody et à la prestation oscarisée de Rami Malek.
En bref !
Le biopic sur la vie d’Elton John se révèle être une ode enchanteresse et touchante, boosté par la performance sur-excitée et délicate d’un Taron Egerton à son avantage.
3/5 ★
Plus d'informations sur Rocketman.
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