Interview6. Juni 2019 Theo Metais
Sophie Turner sur «X-Men: Dark Phoenix» : «Les sagas super-héroïques ont une approche plus inclusive»
Icône incontestable et de passage à Berlin pour la promotion de «X-Men: Dark Phoenix», nous avons rencontré la flamboyante Sophie Turner. L’actrice vedette se confie sur la féminisation de la saga, son personnage de Jean Grey, le futur du cinéma et les réseaux sociaux.
Sophie Turner, comment ressentez-vous cette féminisation des sagas super-héroïques ?
C’est absolument formidable de faire partie de cette nouvelle dynamique. Les sagas super-héroïques ont une approche plus inclusive, c’est merveilleux. Ces dernières années, on a vu «Black Panther», «Wonder Woman» et je crois que le premier film de super-héros avec un personnage asiatique est en pré-production (NR : «Shang-Chi» de Destin Daniel Cretton). C’est juste incroyable de pouvoir contribuer, ne serait-ce que modestement et à mon niveau, à cette dynamique. D’autant plus que l’audience est non seulement réceptive mais surtout demandeuse. Les chiffres nous montrent que les films avec des personnages féminins fonctionnent mieux. Les réalisateurs sont aussi plus à l’écoute de leur public.
Vous allez être quasiment la troisième icône de cette mouvance au cinéma.
Vous savez, quand j’étais jeune fille, les films de super-héros portaient en vedette des héros exclusivement masculins et blancs. Maintenant, je me dis que les jeunes filles et les jeunes garçons de la nouvelle génération vont avoir la chance de voir une réelle inclusivité, de voir une vraie diversité avec de beaux personnages féminins, mais aussi une diversité ethnique pour enfin représenter des communautés qui jusqu’ici avaient souffert du manque de représentation. C’est tout simplement formidable. Je suis fière que des enfants puissent enfin aller au cinéma et y découvrir des personnages qui leur ressemblent, des personnages qui embrassent la diversité.
Je suis fière que des enfants puissent enfin aller au cinéma et y découvrir des personnages qui leur ressemblent...
Vous êtes-vous concertées avec Famke Janssen qui jouait Jean grey dans les précédents X-Men ?
En fait c’est une des premières choses que j’ai faites après avoir décroché le rôle, j’ai demandé son email et on a échangé. Je lui ai un peu parlé de mon parcours et je lui ai demandé de me conseiller sur les recherches, les films qui l'avaient inspirée, ou les musiques …
Qu’a-t-elle recommandé ?
Rien du tout (rires.) En réalité, elle n’avait rien utilisé de particulier et m’a simplement recommandé de faire du personnage ce qui me semblait être le plus approprié.
Est-ce que la place de votre personnage et la montée en puissance de Jean Grey dans la saga était quelque chose de nouveau pour vous ou bien c'était prévu dès le départ ?
Non, je n’en savais rien. Je connaissais évidemment « The Dark Phoenix Saga » dans les comics mais j’ignorais complètement ce qui était prévu pour le personnage de Jean Grey encore 6 mois avant le tournage. Et après évidemment Simon (NR : Simon Kinberg le réalisateur) m’a un peu parlé de la suite.
J’ignorais complètement ce qui était prévu pour le personnage de Jean Grey...
Qu’elle a été votre réaction ?
J'étais complètement terrifiée (rires), mais bon, je me suis dit que ça allait le faire. (rires)
Quelle est votre interprétation des troubles de Jean Grey ?
Nous pensions que les troubles dont elle fait l’expérience pouvaient être comparés à la schizophrénie, aux troubles de la personnalité ou encore aux addictions. Ce sont les états émotionnels que nous avions en tête pour parler de la désorientation du personnage de Jean Grey. Et puis la recherche sur ces maladies m’a beaucoup aidé à cerner la psyché du personnage. Et même au-delà de ça, je pense que le film parle de ces troubles qui traînent en chacun de nous. Si l’on prend Jessica (NR: Jessica Chastain), par exemple, son personnage ne cesse de d’interpeller Jean en lui demandant si elle préfère continuer à écouter sagement cet homme dans sa chaise (NR : James McAvoy Professor Charles Xavier), ou si elle n’a pas plutôt envie de renverser les codes et de vivre sa vie comme elle l’entend. Même si Jessica Chastain incarne l’antagoniste, son personnage évoque aussi l’émancipation féminine.
Je crois que tout le monde devrait voir un thérapeute...
Comment voyez-vous évoluer l'industrie du cinéma, la proportion, par exemple, entre art-house et blockbusters et la manière de consommer les films, sur smartphone, tablette etc ?
Je crains que la réponse soit assez triste et que le streaming devienne la maison mère de toute une industrie. Je pense que nous ne verrons plus au cinéma que des blockbusters du type «X-Men» , «Avengers» et «John Wick», ce qui implique malheureusement la triste disparition du cinéma indépendant. C’est profondément regrettable mais je ne pense pas que ça fasse encore long feu. Ça me peine beaucoup, mais internet englobe absolument tout et l’expérience magique de la salle de cinéma est très certainement amenée à disparaître. Et en même temps, il faut aussi savoir s’adapter.
Enfin, en marge de votre carrière et de votre succès, vous avez dévoilé publiquement avoir beaucoup souffert de la pression sur les réseaux sociaux, les réactions et les commentaires. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
J’essaye assez simplement de ne plus y faire attention, ou de loin, de ne jamais taper mon nom sur Google (rires), et je me fais suivre par quelqu’un (rires). C’est la seule manière je crois. On a des existences tellement étranges … Ceci dit, je crois que tout le monde devrait voir un thérapeute (rires). La santé mentale est si précieuse. Mais vous savez, c’est très bizarre, aujourd’hui certains contrats d’acteurs ou actrices stipulent littéralement qu’ils doivent assurer une promotion du film sur les réseaux sociaux, et donc poster des images sur leur page etc.
La bande-annonce de «X-Men Dark Phoenix»
Au cinéma depuis le 5 juin. Plus d'informations sur « X-Men: Dark Phoenix ».
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