Kritik7. September 2020 Sven Papaux
«The Personal History of David Copperfield» - La patte d'Armando Iannucci et un excellent Dev Patel
Tiré du livre de Charles Dickens, «The Personal History of David Copperfield» extrait l’essence stylistique de l’auteur. L’ensemble est élégamment porté par un très bon Dev Patel. La patte d’Armando Iannucci fait le reste.
Une trajectoire digne des plus grandes montagnes russes (émotionnelles) possibles et inimaginables, celle de David Copperfield. Enfant maltraité et envoyé par son beau-père dans une fabrique de bouteille en verre, le jeune Copperfield pique la mouche et fuit vers sa tante, le jour où il apprend le décès de sa mère, sans être invité aux funérailles. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. De cette colère indicible, démarre une épopée unique. Une enfance dans la pauvreté qui l’emmène jusqu’au statut d’auteur à succès.
Armando Iannucci et son acolyte Simon Blackwell ont une gamme variée en ce qui concerne la satire politique. Entre la série «Veep», «The Thick of it» et «The Death of Stalin», le duo réussit à jumeler humour et thèmes sociétaux récurrents - la dernière création de Iannucci, «Avenue 5» en est une bonne illustration. Avec «The Personal History of David Copperfield», il est question d’une relecture d’un temps révolu pour répondre aux goûts contemporains. Juxtaposer la littérature victorienne à notre époque, tout en maintenant les thèmes intacts. Une adaptation qui s’effondre derrière l’un des maux de notre ère: l’anxiété liée au statut social.
Un conte rocambolesque...
Une œuvre qui fonctionne en pièce de théâtre, qui s’ouvre comme un long flashback sur la vie de l’auteur à succès qu’il est et qu’il deviendra. Des décors qui s’envolent au gré du vent et des personnages singuliers qui parsèment un conte rocambolesque: le sadique Murdstone (Darren Boyd), Betsey Trotwood (Tilda Swinton), Dick (Hugh Laurie) ou encore Micawber (Peter Capaldi) pour ne citer qu’eux; l’excentricité est à son paroxysme. Outre Copperfield, un autre réussit à se démarquer de cette belle valse d’acteurs aguerris, qui plus est dans un rôle secondaire: Ben Wishaw, dans la peau de Uriah Heep, aussi dérangeant que malicieux. L’escroc de l’histoire à la coupe de cheveux sinistre. Délicieux.
Du comique vivant, qui renvoie à l’écriture incisive de Dickens. Du cynisme pour un divertissement - visuel et narratif. Armando Iannucci dépoussière Dickens, l’adapte en une grande pièce, où les sentiments souffrent et s’extasient. Il y a, au milieu des situations humoristiques, une vraie douleur: une enfance complexe et la pauvreté en héritage. Et ça, Dev Patel réussit à le faire transpirer à travers l’écran grâce à une élégance qu’on ne lui connaissait pas. Le gamin de «Slumdog Millionaire» et de «Skins» a pris de la bouteille. On ne peut que se réjouir de le voir prochainement chez David Lowery, dans «The Green Knight».
3,5/5 ★
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