Présenté au dernier festival de Toronto et supporté par les studios Blumhouse, «The Vigil» transforme la culture juive orthodoxe en un exorcisme sanglant et crispant.
Après avoir quitté la communauté juive orthodoxe, Yakov (Dave Davis) est à la peine dans sa vie. Pas de job, pas de fric: à la ramasse. Un jour, on fait appel à lui pour une veillée funèbre. Un membre de la communauté s’est éteint et Yakov doit enfiler le costume de shomer - le terme pour désigner ce veilleur de mort. Il se retrouve confronté à des situations étranges. Quelque chose s’est décidé à lui faire vivre un vrai cauchemar…
User de la religion pour en extraire la sève horrifique et en faire un véritable exorcisme sanglant. La formule paraît bien classique, mais toujours efficace. Et non, il n’est pas question de William Friedkin, mais du débutant Keith Thomas, pour son premier long métrage. Dans la culture juive, le shomer protège la dépouille des démons. Mais quand il est lui-même hanté par un démon, l’histoire tourne vite au vinaigre. Pour Yakov, la veillée se métamorphose en nuit de l’horreur, en nuit infinie jusqu'à lui briser les os. La torsion diabolique. Une entité démoniaque rôde dans les parages, se terre dans l’ombre; la même qui a eu raison du défunt.
Récit d’une véritable force maléfique...
Cette même entité malfaisante se doit de trouver un nouveau foyer pour vivre. Yacov - très bonne prestation de Dave Davis - est la proie idéale. Des failles émotionnelles, un gars endeuillé après la mort de son petit frère. Déjà un pied dans l’obscurité, le 2ème est proche de faire le même chemin. À pieds joints. La sensation d’isolement devient étouffante et Keith Thomas réussit à imprégner son récit d’une véritable force maléfique. Un silence et des craquements, le tout dans la nuit noire, commencent à trouver une certaine hauteur, une amplitude qui permet à «The Vigil» de s’enfoncer dans les tourments d’un homme déjà acculé, courbé par le chagrin.
De belles choses, visuellement surtout, qui dénotent une maîtrise pour un premier long. Des promesses pour un futur proche. Malheureusement, Thomas en veut trop, ne fait pas confiance à sa maîtrise visuelle en alourdissant son film d’envolées musicales qui brisent (les tympans) l’incertitude silencieuse. Cédant aussi à la facilité du jumpscare, Thomas n’empoigne pas complètement sa nuit de chaos. Parfois sous tension, parfois mou, «The Vigil» a les armes pour effrayer, sans pour autant pleinement nous donner la chair de poule.
3,5/5 ★
Plus d'informations sur «The Vigil».
Ceci peut aussi vous intéresser:
Sie müssen sich zuerst einloggen um Kommentare zu verfassen.
Login & Registrierung