Review18. Februar 2023 Maxime Maynard
Berlinale 2023 : «Perpetrator» - Hémoglobine bouillonnante dans un récit horrifique décevant
La cinéaste Jennifer Reeder revient à la Berlinale dans la sélection Panorama avec un nouveau récit horrifique aux airs de série B.
Une semaine avant ses 18 ans, la jeune Jonny quitte la maison de son père malade pour s’installer chez son excentrique grande tante, Hildie. Inscrite dans un nouveau lycée, elle y apprend la disparition de plusieurs de ses camarades. Et alors que son anniversaire approche à grand pas, des événements étranges commencent à se manifester.
Les jeunes filles continuent à disparaître depuis le dernier passage de Jennifer Reeder, réalisatrice et scénariste, à la Berlinale de 2019 avec «Knives and Skin». Dans son nouveau long-métrage, «Perpetrator», Jonny, le personnage principal, est bien déterminée à élucider ce mystère à l’aide d'un don d’empathie bien particulier. Car la jeune femme et sa famille sont loin d’être des gens ordinaires. Avec une joyeuse curiosité, le public retrouve Alicia Silverstone (actrice principale du classique «Clueless» de 1995), dans la peau de Hildie, l'étrange grande tante. L’actrice semble beaucoup s’amuser ; à tel point qu’on en oublierait presque les intonations robotiques de ses réparties. Dans le rôle de Jonny, Kiah McKirman fait de son mieux, mais porte avec difficulté le poids du film sur les épaules.
L’ambiance sombre et les couleurs ternes envahissent l’écran dès les premières secondes. Le sang, mouvant, bouillant, coulant, glisse dans chaque scène et s'y fait une place de choix. Si l’enchaînement d’actions sans queue ni tête, les dialogues artificiels et les personnages en manque de rationalité peuvent surprendre, du chaos de la première partie découle un divertissement surprenant et cocasse : une frontière bien fine entre intentionnel et accidentel pour un projet qui aurait pu devenir le prochain grand nanar.
Mais rapidement, «Perpetrator» semble atteindre sa vitesse de croisière et devient terriblement monotone. Car si l’histoire commence plus ou moins à avoir du sens, ce n’est que pour en devenir quelque peu insipide. Elle se pare ainsi d’un message traité superficiellement et d’une romance queer précipitée. Pourtant, les idées sont là. Mais l’originalité du début laisse place à un ensemble de péripéties prévisibles dans un décor aux airs d’adaptation Netflix de l’univers archicomics, à la croisée entre «Riverdale» et «Les Nouvelles aventures de Sabrina». Heureusement que la musique omniprésente et ensorcelante est là pour faire passer le temps et pourrait, presque, faire oublier le reste.
2,5/5 ★
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