L’auteure de Fifi Brindacier a vécu une vie compliquée, dans une ferme, avant d’être envoyée en ville pour parfaire son activité de secrétaire. Dans son long-métrage « Astrid », la cinéaste danoise Pernille Fischer Christensen capture un moment tendre, crève-cœur et poignant.
Une douce voix enfantine, une grand-mère plongée dans l’obscurité qui découvre des lettres envoyées par ses jeunes admirateurs. Astrid Lindgren, une écrivaine suédoise pour enfants, n’a pas vécu une vie aussi innocente et lisse que les premiers pas d’un enfant. Une vie semée d’embûches, dès son plus jeune âge, à la ferme pour aider sa famille, et à 16 ans quand il a fallu étouffer une grossesse en prenant le large. De son poste de stagiaire à sa nouvelle vie d’étudiante à Stockholm, Astrid va se démener corps et âme avant de pondre des héroïnes légendaires, à son image.
Enceinte, célibataire, âgée de 16 ans. La jeune Astrid Ericsson (avant de devenir Lindgren) ne peut compter que sur elle. Tombée sous le charme de Blomberg (Henrik Rafaelsen), son patron dans le journal local, la jeune fille, au talent d’écriture et de narration, amorce une nouvelle liberté avec ses peines et ses joies. Un regard doux, tendre, posé par Pernille Fischer Christensen sur une jeune fille qui deviendra une grande dame.
Une ode à la liberté, dont on ressort touché.
Liberté, une répartie unique, une grinta virale ; une fraîcheur incarnée par Alba August - aperçue dans la série Netflix The Rain. Un tout, un duo Christensen/August pour extraire l’essence d’une artiste, d’une mère courbée par la dureté de la vie, sans jamais fléchir totalement. Un caractère, une vitalité qui vous éclabousse, qui vous enchante et vous touche en plein coeur. August est un magma de sentiments.
Astrid déjoue les pièges du biopic classique, en passant par une relecture des différentes péripéties d’Astrid. Le film démontre avant tout l’envie débordante de liberté, de folie d’une jeune fille - et femme par la suite - décidée à s’affranchir des cases réservées aux femmes de l’époque. Prendre son courage à deux mains, croquer la vie à pleines dents, se laisser porter par les vents tempétueux de la vie. Une ode à la liberté, dont on ressort touché.
En bref !
Un moment capturé de manière authentique, sans verser dans le pathos. Une chevauchée à travers la rudesse des années 20, avant de découvrir l’éclosion d’une écrivaine à la vision exaltée (de la vie), au besoin contagieux de vivre comme elle l’entend.
4/5 ★
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