News4. September 2024

Au cinéma: «Tatami», une rébellion sur le tapis par Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv

Au cinéma: «Tatami», une rébellion sur le tapis par Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv
© Praesens Film

Dans leur nouveau thriller dramatique, Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv illustrent avec brio le lien étroit entre sport et politique dans un État autoritaire. «Tatami» est une œuvre captivante, porté par l’interprétation passionnante de la distribution.

(Une critique de Christopher Diekhaus, adapté de l'allemand)

Aux championnats du monde de judo à Tbilissi, l'athlète iranienne Leila Hosseini (Arienne Mandi) se surpasse. Combat après combat, victoire après victoire, son rêve de podium se rapproche un peu plus. Mais le gouvernement de son pays a peur d'une défaite contre Israël. Une humiliation potentielle qu’il cherche à éviter en ordonnant à la judoka de se retirer en simulant une blessure. Au grand dam de son entraîneur Maryam Ghanbari (Zar Amir Ebrahimi), Leila ne veut pas abandonner.

Au cinéma: «Tatami», une rébellion sur le tapis par Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv
Zar Amir Ebrahimi dans «Tatami» © Praesens Film

Si la constellation de «Tatami» reste assez simple, il est remarquable de voir à quel point le long métrage sait habillement en tirer profit. La majorité des scènes plantent leurs décors au cœur des catacombes ou autour du tatami et il s’en dégage une sensation angoissante, notamment en raison du format 4:3 de l’image, presque carré. Aussi bien sur l’écran que dans l’histoire, Leila évolue alors dans un cadre étroit, écrasant, qu’elle cherche à éclater. Mais elle n’est pas le seul à bientôt devoir craindre les conséquences de ses actions. Sa famille, restée en Iran, se retrouve, elle aussi, rapidement dans le collimateur du régime.

Ce qui commence alors comme un film sur le sport se transforme rapidement en un thriller solide et énergétique. Une force incroyable émane des deux actrices principales. Dans les couloirs de l’arène, le public, au bord de son siège, les suit dans leur course effrénée. Il est d’autant plus imposant que ce plaidoyer pour l’autodétermination soit mené par des cinéastes iraniens et israéliens. Passionnant, et en noir et blanc, «Tatami» condense habilement la lutte entre l'individu et un système oppressif. Une réussite!

4/5★

Depuis le 4 septembre au cinéma.

Plus d'informations sur «Tatami».

Bande-annonce de «Tatami»

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