Review17. August 2023 Cineman Redaktion
Critique de «Blue Beetle», un super-héros DC des temps modernes
Dernier mastodonte de la franchise DC comics, la Warner adopte la bande dessinée américaine dans sa version de 2006. Sous la carapace bleue métallisée du scarabée se cache un jeune Mexicain, attaché aux valeurs familiales. Un divertissement équilibré qui brille par l’entrelacement de son atmosphère cyberpunk édulcorée et aux enjeux sociaux de l’Amérique contemporaine.
(Une critique de Fanny Agostino)
À 22 ans, Jaime Reies (Xolo Mariduena) est de retour chez les siens après avoir obtenu sa licence de droit. Fierté de sa famille – le premier du nom à avoir entrepris de hautes études – il déchante rapidement. Son père a été victime d’un AVC, ce qui n’a pas été sans conséquence sur la stabilité financière familiale. Si le jeune homme est maintenant diplômé, le précieux sésame ne vaut rien sans expérience. Grâce à sa sœur, il se fait embaucher comme agent d’entretien dans une luxueuse villa. Il y rencontre, Jenny Kord (Bruna Marquezine) héritière de l’entreprise patronyme. Celle-ci, désireuse de réorienter la multinationale Kord dirigée d’une main de fer par sa tante (Susan Sarandon), va confier une énigmatique relique à Jaime : un scarabée bleu.
De mémoire, on aura rarement vu un blockbuster proposer une ambiance aussi foisonnante. Les espaces sont divisés. D’un côté, la périphérie et ses maisons de plain-pied sont hétéroclites, les façades colorées et les habitants latinos. De l’autre, le centre des affaires s’impose par sa verticalité. Les buildings sont rétroéclairés par des néons pastel et surplombés par des enseignes publicitaires. Le tout baigne dans une atmosphère eighties où semblent résonner les notes du tube «Blinding Lights». La dichotomie ne s’arrête pas aux territoires, puisque les dialogues évoquent les phénomènes de gentrification, tout en relativisant les promesses de l’American Dream : Jamie s’est endetté à vie pour ses études et son apparence l’ancre, aux yeux de l’Amérique blanche, en bas de l’échelle sociale.
Bien rythmé sans être révolutionnaire, «Blue Beetle» mène les codes du film de superhéros à l’ère contemporaine. La combinaison moulante est remplacée par une technologie militaire et les phases d’attaque se font à l’aide d’une intelligence artificielle vocale. Plutôt que solitaire ou orphelin, le justicier est épaulé par sa famille, de laquelle il puise son courage. Enfin, les combats toucheront le cœur des plus nostalgiques, en empruntant à l’esthétique des Power Ranger. On y croise également les blades popularisées par la saga Final Fantasy ainsi que des clins d’œil à Dragon Ball.
«Blue Beetle» est une agréable surprise qui s’apprécie grâce au renouvellement du genre, soutenu par un univers original. Loin des stéréotypes avec son casting issu des minorités, il puise, dans ses nombreuses liens avec la réalité socio-économique du pays, des références intelligentes qui insufflent un vrai renouveau.
4/5 ★
Depuis le 16 août au cinéma
Plus d'informations sur «Blue Beetle»
Bande-annonce de «Blue Beetle»
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