Review28. Juni 2023

Critique de «Ruby, l'ado kraken», un récit d’apprentissage monotome des studios DreamWorks

Critique de «Ruby, l'ado kraken», un récit d’apprentissage monotome des studios DreamWorks
© Universal Pictures International Switzerland

Les studios d’animation DreamWorks plongent au plus profond de l’océan et présentent «Ruby, l'ado kraken», un ravissant, mais terriblement monotone, récit d’apprentissage.

Les Gillman auraient pu former une famille parfaitement normale, si ses membres n’avaient pas été des monstres marins. Voilà plusieurs années, Agatha, la mère, s’est décidé à quitter les profondeurs océaniques pour s’installer dans la petite bourgade d’Oceanside et interdit depuis à sa fille, Ruby, de s’approcher de l’eau. Mais le jour où l’adolescente plonge entre les vagues déferlantes pour sauver Connor, son coup de cœur, de la noyade, elle découvre soudain les raisons des restrictions maternelles. Car Ruby est un kraken et la petite-fille de la reine des océans.

Depuis leur création en 1994 par le trio Jeffrey Katzenberg, David Geffen et Steven Spielberg, les studios DreamWorks sont à l’origine d’une multitude de titres devenus des classiques du cinéma d’animation. Mais ces trente ans de succès s’entrecoupent régulièrement d’inconsistances qualitatives. Et si, l’année dernière, «Le Chat potté 2 : La Dernière Quête» était une superbe réussite, autant dans sa forme que dans son fond, «Ruby, l'ado kraken» offre un divertissement plat et conventionnel, malgré un univers intrigant et séduisant.

© Universal Pictures International Switzerland

Première histoire originale des Studios depuis «Abominable» en 2019, le long-métrage s’empare d’une créature mythique remaniée sous les traits d’une sympathique famille de monstres marins. De Victor Hugo à Jules Verne, en passant par H. P. Lovecraft : le kraken est apparu pour la première fois dans les histoires nordiques du Moyen Âge et a depuis enflammé l’imaginaire collectif. Gigantesque et monstrueux céphalopode, il serait à l’origine d’attaques de navires. Mais loin de cette image démoniaque, Ruby et sa famille n’aspirent qu’à un semblant de normalité et à se fondre dans la masse humaine de la population de la ville de Oceanside.

Pour la première fois à réalisation, Faryn Pearl tient la barre du projet. Elle est accompagnée de Kirk DeMicco, nommé aux Oscars en 2014 pour «Les Croods», qui s’occupe également du scénario avec l’aide d’Elliott DiGuiseppi et Pam Brady. Une équipe composite qui, malgré la diversité de leurs expériences respectives, plonge la tête la première dans un enchaînement de facilités scénaristiques. Les relations sont rebattues, les péripéties prévisibles, les personnages secondaires sous-développés et l’humour simpliste, pour un récit aux airs de croisement mutant entre «Lucas», «Princesse Malgré elle» et «La Petite sirène».

Malgré tout, l’esthétique particulièrement recherchée d’Oceanside, proposée par le chef décorateur Pierre-Olivier Vincent, fascine par ses constructions atypiques. Les créations architecturales somptueuses séduisent et donnent des envies de voyages. Mais une parfaite esthétique reste malheureusement amplement insuffisante pour faire de «Ruby, l'ado kraken» un long-métrage abouti. Et si le public s’attachera à Ruby, son histoire aura bien du mal à intriguer.

3/5 ★

Le 28 juin au cinéma

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Bande-annonce de «Ruby, l'ado kraken»

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