Critique de «Mars Express», un film noir spatial et robotique

Humains, robots et voyages à la vitesse de la lumière entre la Terre et Mars, l’animateur français Jérémie Périn propose avec «Mars Express» un mélange d’idées passionnantes et d’animations attrayantes.

(Un texte de Maria Engler, traduit de l'allemand)

En 2200, Aline Ruby (Léa Drucker) est une détective originaire d’une colonie Martienne. Accompagnée de son collègue Carlos Rivera (Mathieu Amalric), un androïde, elle se rend sur Terre pour arrêter une hackeuse qui tente de libérer les robots des contraintes qui leur sont imposées. De retour chez eux, ils doivent pourtant s’allier à elle afin de retrouver une étudiante disparue. Ensemble, ils mettent au jour un secret gardé par les hautes sphères d’une société qui pourrait bien finir chamboulée.

Créateur des séries d’animation pour adultes «Lastman» et «Crisis Jung», le réalisateur Jérémie Périn s’est surtout fait connaître du grand public grâce à la séquence d’ouverture du film «Gainsbourg (Vie héroïque)». Pour son tout premier long métrage, il mélange les genres avec succès. Sa protagoniste, la détective Aline, évolue dans une ambiance de film noir et se pare d’attraits typiques des personnages du genre : hantée par son passé, elle tente de noyer ses tourments dans l’alcool. Autour d’elle se construit une vision superbement fascinante de l’avenir portée par les thèmes de l’intelligence artificielle, des robots ou encore de la colonisation de la planète Mars.

Une chose est sûre, autant sur la forme que dans le fond, l’aura de science-fiction qui émane de «Mars Express» mérite grandement le détour ! Le monde futuriste, élaboré et captivant, du quotidien d’Aline laisse assez de zones d’ombre pour permettre au public de pousser la réflexion et convainc par son esthétique. Malgré un certain minimalisme des dessins, les styles des androïdes, inventifs et variés, et les expressions des personnages fonctionnent admirablement.

C’est vrai, l'atmosphère globalement froide et le personnage parfois impénétrable d’Aline ne facilitent pas toujours l'engagement émotionnel. Étonnamment, c'est avec le robot Carlos que le public réussira surtout à se connecter, grâce à la profondeur de son personnage. Mais le final, grandiose, compense ces petites faiblesses. Quelque part entre «2001 l’odyssée de l’espace» et «Les Maîtres du temps», «Mars Express» atteint alors des sommets ésthétiques. Certainement l'un des meilleurs films d'animation de 2023.

4/5 ★

Depuis le 22 novembre au cinéma.

Plus d'informations sur «Mars Express».

Bande-annonce de «Mars Express»

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