Interview25. November 2024 Theo Metais
Benjamin Lavernhe sur «En Fanfare»: «La musique véhicule les plus belles émotions qui soient»
Le comédien français s’est mué en chef d’orchestre pour le nouveau film d’Emmanuel Courcol, «En Fanfare». Un rôle pour lequel il a pris plaisir à s’investir totalement. Rencontre sous le soleil de Cannes, en mai dernier, où le film a fait sa première mondiale.
(Propos recueillis et mis en forme par Marine Guillain)
Cineman : Qu’est-ce qui vous émeut dans la musique ?
Benjamin Lavernhe : La musique adoucit les mœurs, elle peut aussi sauver le monde, et elle est universelle. La musique m’a accompagné très tôt dans ma vie, enfant, je passais des heures planté devant la chaine hifi de mes parents à écouter tous leurs disques. C’est un art accessible à tout le monde, qui peut toucher de manière mystérieuse et inexplicable. Pour moi, la musique véhicule les plus belles émotions qui soient.
Avec quelles mélodies avez-vous grandi?
BL : Essentiellement de la folk et du rock des années 1970, c’est encore ce que j’écoute le plus souvent aujourd’hui. Mes parents écoutaient aussi Jacques Brel, Georges Brassens, et beaucoup de musique classique. Mon frère a participé à mon éducation musicale : il est musicien et lorsque j’étais ado, je passais un temps fou à l’écouter composer et jouer sur sa guitare électrique.
Et vous-même, avez-vous joué d’un instrument?
BL : J’ai pris des cours de batterie pendant six ans puis j’ai joué dans un groupe. Je ne sais pas lire une partition, mais je me suis familiarisé avec différents instruments, tels que le piano, la guitare, la basse… J’ai aussi pris des cours de chant lorsque j’étais au Conservatoire et au cours Florent. Pour «Jeanne Du Barry», j’avais même appris la viole de gambe et le violoncelle, mais c’était pour une petite scène qui a été coupée au montage, alors je me suis vraiment embêté à apprendre pour rien (rires) ! En réalité, la musique n’est jamais loin de moi, et là, le destin m’amène un rôle de chef d’orchestre, c’est génial!
Justement, en quoi votre expérience dans la musique vous a-t-elle été utile pour incarner Thibaut, illustre chef d’orchestre ?
BL : Elle m’a été précieuse pour m’aider à aborder le rôle, même si je suis loin d’être un chef d’orchestre ! La préparation a été un gros chantier ! J’ai beaucoup observé de vrais chefs, j’ai appris l’histoire de l’orchestre, sa géographie, les noms des grand.es chef.fes, des écoles… Lorsque je dirige les musiciens dans le film, mon corps entier joue, alors j’ai dû penser à comment je me tenais. À comment je tenais la baguette bien sûr : la main droite se charge du rythme, tandis que la main gauche c’est le cœur, l’intention. Et puis il y avait l’expression de mon visage… Je devais faire en sorte de trouver la plus grande crédibilité possible à tous les niveaux.
Est-ce que vous vous sentiez prêt lorsque le tournage a commencé?
BL : On ne se sent jamais vraiment prêt, j’ai toujours un peu le trac et les premiers jours, je tâtonne pour trouver mon personnage, pour me régler, je ne sais jamais vraiment ce qui va sortir. Sur «En Fanfare», on a tourné à peu près chronologiquement, ce qui aide, mais les premières scènes étaient très ambitieuses. Lorsque je me suis retrouvé face à 70 musiciens pour les diriger et qu’ils ont commencé à jouer, une grande émotion m’a envahi. Et comme mon personnage est un habitué, j’ai vraiment dû gérer ce que je ressentais pour que l’on ne voit pas qu’en réalité, j’étais complètement bouleversé.
Plus d'informations sur «En fanfare»
Au cinéma le 27 novembre.
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