Article18. Juli 2024

Los Angeles, Hollywood et ses tueurs en série, 5 références dans «MaXXXine» avec Mia Goth

Los Angeles, Hollywood et ses tueurs en série, 5 références dans «MaXXXine» avec Mia Goth
© Universal Pictures Switzerland

Portée par Mia Goth dans la peau de Maxine Minx, la saga de Ti West s’est imposée comme une référence. Avec l'arrivée le 18 juillet de «MaXXXine» sur les écrans de Suisse alémanique (et le 31 juillet en France), penchons-nous sur les clins d'œils et autres références du nouveau film de Ti West.

Des débuts X-rated (non, ça n'est pas Twitter)

Ti West! Si ce n’est pas déjà fait, retenez ce nom. Révélé au grand public avec la sortie de «X», premier volet de sa trilogie en 2022, l'américain de 43 ans est devenu le nouvel archiduc d'un genre horrifique qui retrouve ses lettres de noblesse. Entre le body-horror féministe de Julia Ducournau, Alice Birch et Coralie Fargeat, l'horreur métaphysique de Robert Eggers et Ari Aster, ou encore l'inspirant travail de Ishana Shyamalan, Arkasha Stevenson et Jane Schoenbrun, l'arrivée sur grand écran du tandem Mia Goth et Ti West s'inscrit dans une démarche et marquera la décennie à la croix blanche.

Et pourtant, diable qu’iels étaient peu en 2022 à parier sur le cheval West à la découverte de «X», ce slasher érotique vaguement inspiré de «Massacre à la tronçonneuse» trempé dans un décor à la «American Gothic»... Puis viendra «Pearl», un film sanguinolent inspiré de l'esthétique du classique «Le Magicien d'Oz» qui, faute de trouver un distributeur en Suisse, est présenté en grande pompe au Neuchâtel International Fantastic Film Festival en 2023 (lire notre critique). Et aussi singulière soit-elle, la saga de Ti West nous rappelle une chose essentielle au cinéma: qu'importe ce qu'en pensent les mauvaises langues, mais «le freak, c'est chic»!

Los Angeles, Hollywood et ses tueurs en série, 5 références dans «MaXXXine» avec Mia Goth
Mia Goth dans «MaXXXine» © IMDb

Sortie au cinéma le 5 juillet dernier aux États-Unis, Ti West récidive et fait à nouveau parler de lui. Avec «MaXXXine», le cinéaste nous livre les nouvelles aventures de Maxine Minx dans un potpourri de tout ce qui pouvait faire le charme d'un slasher dans la métropole californienne des années 80. «Los Angeles a adopté un cauchemar officiel», c'est ainsi que l'auteur californien Mike Davis identifie en 2006 la malédiction qui plombe la Cité des Anges dans son ouvrage «Los Angeles et l'imagination du désastre».

Une ville profondément ségréguée que surplombe, non sans arrogance, le gigantisme de ses lettres H.O.L.L.Y.W.O.O.D. Maintes fois fantasmé à l'écran, c'est précisément dans ce décor d'effondrement social et urbain que Maxine Minx (Mia Goth, toujours formidable) passe une audition pour enfin devenir une «vraie actrice». Elle vit sur Hollywood Boulevard (le trottoir des étoiles), et pour conter son histoire, Ti West use de tous les ressorts historiques et cinématographiques imaginables.

Les références dans «MaXXXine»:

1 - «Psychose» d'Alfred Hitchcock

Los Angeles, Hollywood et ses tueurs en série, 5 références dans «MaXXXine» avec Mia Goth
Mia Goth dans «MaXXXine» © Imdb

Alors que Maxine vient de décrocher un rôle pour jouer dans «The Puritan II», elle se promène avec la réalisatrice (incarné par Elizabeth Debicki) sur les plateaux de tournage de Universal Studios. Et devinez quoi? Elle tombe nez à nez sur le véritable décor du Bates Motel et de la maison, très Edward Hopper, qui servirent de décor au célèbre film «Psychose» d'Alfred Hitchcock en 1960. Une référence qui, au-delà du clin d'œil cinéphile cher à Ti West, juxtapose habilement la psychose d'antan à celle de la protagoniste à l'écran.

2 - Universal Studios

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Kevin Bacon dans «MaXXXine» © Imdb

Si vous avez toujours rêvé de déambuler parmi les fameux décors hollywoodiens, les studios Universal ont une place centrale dans l'intrigue de «MaXXXine». Labyrinthe métaphysique d'une héroïne devenue une proie; lieu d'extase lorsqu'il symbolise un renouveau pour Maxine et de perdition lorsqu'il devient le théâtre d'une traque et d'un duel sans merci, les plateaux d'Universal offrent une dimension touristique amusante et une double lecture passionnante au métrage. D'ailleurs, Elizabeth Debicki nous l'avait bien dit au détour d'une réplique alors qu'elle pitche «The Puritan II» à Maxine: «It's B-Movie with A-Ideas», comprenons, un film kitch avec des idées de premiers plans! Vous voilà prévenu·es!

3 - Du Night Stalker à Charles Manson

Si vous avez l'habitude de feuilleter les pages true crime du catalogue Netflix (promis, on répétera pas!), certaines références de «MaXXXine» ne vous échapperons guère. En trame de fond, il est dit qu'un maniaque rôde dans la Cité des anges. Les disparitions et les corps de jeunes femmes s'enchaînent, et bien que la LAPD (Michelle Monaghan et Bobby Cannavale) soit sur le coup, Maxine Minx et son entourage, issu du milieu du film pour adultes, se retrouve au centre de l'affaire. Cette histoire, Ti West est allé la piocher dans les archives du cas Richard Ramirez (Netflix lui a consacré un documentaire: «Le Traqueur de la Nuit : Chasse à l’homme en Californie»), tueur en série responsable d'atrocités à Los Angeles et à San Francisco en 1985. À ce sombre chapitre de la ville, les derniers instants de «MaXXXine» nous ramène aussi le souvenir des sectes des collines de Hollywood, Charles Manson et le spectre de Sharon Tate.

4 - Mia Goth une Scream Queen

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Giancarlo Esposito et Mia Goth dans «MaXXXine» © Imdb

Dans la plus pure tradition des dites «Scream Queen», Mia Goth reprend le flambeau d'une narration entamée notamment par Jamie Lee Curtis (lire notre interview), aka Laurie Strode, dans la franchise «Halloween». La menace latente qui pèse sur l'ensemble de trilogie de Ti West peut aussi évoquer l'effroi provoqué par l'antagoniste Michael Myers chez John Carpenter. «I Am A Staaaaaaaaaar !!!». Certes, Mia Goth crie, mais c'est aussi et surtout pour s'affirmer. Et elle nous le prouve chaque fois qu'un personnage entrave sa destinée. Souvenons-nous du sort réservé au projectionniste incarné par David Corenswet dans «Pearl». Ici, nous ne saurons trop conseiller à Kevin Bacon, dans le rôle du détective privé, (et au type louche au fond de l'allée) de se méfier de l'eau qui dort.

5 - De ZZ Top à Carol Burnett

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Moses Sumney dans «MaXXXine» © Imdb

Los Angeles aura inspiré certaines des plus belles chansons à Bill Withers, or c'est chez un autre disquaire que Ti West est allé se fournir pour la soundtrack de «MaXXXine». «Gimme All Your Lovin'» des ZZ Top, «Prisoner of Your Eyes» de Judas Priest, «In My House» de Mary Jane Girls; si le décorum de «MaXXXine» reflète le visage belliqueux de la ville, la musique, elle, est piochée parmi les étalages un peu nostalgiques, certes, mais ô combien efficace des années 80. L'occasion aussi de (re)découvrir le prophétique «There's No Business Like Show Business» de Carol Burnett qui nous rappelle, en substance, que la saga de Ti West est, et sera toujours, une fable sur l'émancipation de Maxine Minx et une satire de l'industrie du divertissement.

Bande-annonce de «MaXXXine»

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