Critique23. Februar 2024 Maxime Maynard
Berlinale 2024 : «The Strangers’ Case», l’impact de l’horreur de la guerre
Pour son premier long métrage, le réalisateur et activiste américain Brandt Andersen se fait la voix des réfugiés pour une œuvre bien intentionnée, mais sur-dramatisée.
Amira (Yasmine Al Massri) est médecin à Alep au plus fort de la guerre civile. Lorsqu'une bombe tombe sur son appartement le soir de son anniversaire, elle décide de s’enfuir du pays avec sa fille Rasha (Massa Daoud). Une décision qui impactera le destin de quatre autres familles, de Syrie en Grèce, en passant par la Turquie.
Avant-tout producteur, Brandt Andersen se lance dans la réalisation en 2020 avec un court métrage : «Refugee». Fort du succès dans les festivals de ce premier projet, il décide de l’adapter en format long et «The Strangers’ Case» faisait sa grande première hors compétition au festival de Berlin !
En passant d’une structure de 23 minutes à une de 97 minutes, le cinéaste développe ses personnages et approfondit le périple de sa protagoniste.Omar Sy, Yasmine Al Massri, Massa Daoud, Jay Abdo ou encore Jason Beghe reprennent leur rôle et offrent des performances majoritairement poignantes, mais régulièrement noyées sous des effets dramatisants à outrance.
L’horreur de la guerre frappe le public en pleine tête. Mais Brandt Andersen semble trouver l’impact visuel insuffisant. Pour s’assurer du poids émotionnel de son œuvre, il fait appel au compositeur Nick Chuba qui propose une musique lourde et théâtralement tragique. L’overdose dramatique se fait sentir.
Pourtant, son projet est louable. Ardent activiste, Brandt Andersen avait dénoncé l’impact des guerres et des tragédies naturelles, se faisant ainsi la voix des victimes et des réfugiés. Le long des cinq chapitres de son long métrage, il continue de clamer son message en condamnant la guerre et ses conséquences sur une population au destin brisé par la violence humaine. Malgré des maladresses imposantes, «The Strangers’ Case» finit par toucher.
3,5/5 ★
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