Critique31. Oktober 2022

«Mascarade»: Arnaques sans scrupules sur la Côte d'Azur

«Mascarade»: Arnaques sans scrupules sur la Côte d'Azur
© Pathé Films AG

Film de clôture du dernier Festival de Cannes, le nouveau film de Nicolas Bedos débarque sur nos écrans, raccourci de huit minutes.

(Critique de Marine Guillain)

À Nice, Adrien (Pierre Niney) se fait entretenir par Martha, une actrice égocentrique richissime sur le déclin (Isabelle Adjani). Le gigolo tombe alors sous le charme de Margot (Marine Vacth), une arnaqueuse séduisante qui manipule les hommes riches. Ensemble, ils vont pousser l'arnaque et la manipulation à leur paroxysme. Alors qu'Adrien tente de convaincre Martha de la véracité de ses sentiments en allant toucher ses failles, Margot jette son dévolu sur un agent immobilier (François Cluzet), qui bien que marié (sa femme est incarnée par Emmanuelle Devos) et père de famille, aura du mal à ne pas craquer pour la jeune femme aux yeux perçants, au sourire ravageur et au faux accent british.

Casting 5 étoiles donc, pour ce nouveau film de Nicolas Bedos, après le génial «Monsieur et Madame Adelmann», le sublime «La belle époque» et le dispensable «OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire». Le cinéaste ne le cache pas: son scénario est inspiré de sa propre vie, à une période où il «se noyait dans l’oisiveté et l'argent des autres». Même si le long métrage a été bien reçu à Cannes (avec une standing ovation de 13 minutes), le réalisateur admet ne pas en garder un bon souvenir: «C’est la première fois que je le voyais depuis le montage et il m’a paru évident que le film nécessitait des coupes et des améliorations notables», a-t-il confié. Résultat: Huit minutes ont disparu (le film dure désormais 2h14) entre la version festival et la version salles.

Cocktail satirique et thriller sentimental entre passion, trahison, désir, névroses et cupidité, «Mascarade» se révèle fort racoleur, «trop facile» même, ainsi que légèrement grossier et prétentieux. Adjani fait du Adjani, Cluzet fait du Cluzet, le décor et l'atmosphère faussement glamours de la vie des super riches sur la Côte d'Azur prend des airs de déjà-vu, et le regard féministe semble surfait. Quant à la méthode de drague de Marine Vacth envers Pierre Niney («Now I'm going to kiss you» trente secondes après leur rencontre), aux scènes de sexe à peu près partout où ils peuvent, en passant par une masturbation surréaliste dans une voiture volée, difficile d'y croire. Il n'empêche, même si l'on a légèrement honte de l'avouer; on se laisse prendre par les péripéties de ces deux antihéros, aussi insupportables que captivants.

2,5/5 ★

Le 2 novembre au cinéma

Plus d'informations sur «Mascarade».

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