Critique19. November 2024

Critique de la série «Dune : Prophecy», space opera aux sources du Bene Gesserit

Critique de la série «Dune : Prophecy», space opera aux sources du Bene Gesserit
© 2024 Warner Media, LLC. All Rights Reserved

Dévoilée le 17 novembre, la série «Dune : Prophecy» nous plonge aux origines de l’organisation matriarcale du Bene Gesserit. Un programme immanquable pour les fans de l'univers «Dune».

(Un texte de Michael Gasch, adapté de l'allemand)

Tirée du roman «La Communauté des sœurs» de Brian Herbert (fils de Frank Herbert) et Kevin J. Anderson, paru en 2012 et qui précède la saga originelle de 1965, «Dune : Prophecy» nous emporte dans la Genèse de cet ordre mystique et matriarcal, 10 000 ans avant la naissance de Paul Atréides et des évènements des films de Denis Villeneuve.

Après le Jihad Butlérien, qui vit les hommes l’emporter sur les Machines Pensantes, et alors que Raquella Berto-Anirul (Cathy Tyson), fondatrice et première mère de l'ordre du Bene Gesserit, décède, le pouvoir se retrouve aux mains de Valya Harkonnen (Emily Watson) et Tula Harkonnen (Olivia Williams). Afin d’assouvir le désir de domination et d'éviter la réalisation d’une terrible prophétie, elles poursuivent l'alliance avec l'Empereur Javicco Corrino (Mark Strong) et renforcent peu à peu leur pouvoir.

Tout commence dans un monde glacial, où rôdent le désespoir et les menaces les plus lointaines. Bientôt «Dune : Prophecy» laisse entrevoir une architecture somptueuse, une mise en scène à fleur de peau, des designs de décors époustouflants, et un récit préliminaire qui relate la fin d'une Grande Guerre. Tout ça vous semble familier? Et bien oui, HBO semble appuyer sur le même bouton et nous resservir ce qui fit le succès du mastodonte sériel, le bien nommé «Game of Thrones» et ses déclinaisons («House of Dragon» notamment).

Mark Strong dans «Dune : Prophecy» © 2024 Warner Media, LLC. All Rights Reserved

Créée par Diane Ademu-John et Alison Schapker, «Dune : Prophecy» n’en reste pas moins palpitante, notamment lorsqu’elle réunit des idées presque antagonistes: la science-fiction, d'une part, aux confins de l'espace, et la fantaisie - haut lieux des prophéties - se rejoignent ici dans une danse où l'archaïsme - notons les traditionnels combats à l'épée - et le futurisme - la technologie de protection du corps - se répondent à leur tour.

Tout est en perpétuel métamorphose, l'antique et l’ultra-moderne conversent et dessinent un monde qui jamais ne choisi son camp. Une écriture à double hélices qui permet justement d’injecter une énergie singulière aux épisodes et qui laisse de l’espace à une troisième, et précieuse, composante: la spiritualité, fondamentale à l'ordre du Bene Gesserit.

Au lieu de combats spectaculaires, l'accent est mis sur les personnalités les plus intéressantes de ce monde: les Sœurs, à la fois ambassadrices, forces politiques, conseillères, enquêtrices et espionnes. «Dune : Prophecy» arrive à point nommé alors que leur destin n’avait jamais fait l’objet d’une véritable exploration à l’écran. Si l’émergence de Paul Atréides avait déclenché des bouleversements incommensurables dans l’univers «Dune», le parcours de cette organisation reste à la fois fidèle à ses propres règles et dessine un cycle de science-fiction passionnant. Après des années de développement mouvementé, la qualité de cette première saison présage de déclination futures tout aussi passionnantes.

3,5/5 ★

À découvrir depuis le 17 novembre sur Max, Sky Show et Canal+.

Bande-annonce de «Dune : Prophecy»

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