Critique21. November 2023 Theo Metais
«The Crown» saison 6, les derniers jours bouleversants de Lady Di
Les quatre premiers épisodes de la série Netflix évènement sont disponibles depuis le 16 novembre. Elizabeth Debicki y est absolument déchirante dans le rôle de Diana. On décrypte.
Le mariage de la princesse Élisabeth, la crise du canal de Suez, les années Thatcher ; après 5 saisons fleuves au cœur de la famille royale britannique, les quatre premiers épisodes de cette saison 6 nous plongent dans l’intimité des évènements qui précèdent le drame du Pont de l'Alma. Mariée en 1981 au Prince Charles, Diana, absolument prodigieuse sous les traits d’Elizabeth Debicki, répond à nouveau au nom de Spencer. Tentant de reprendre sa vie en main, ces quatre épisodes (entre 50 et 40 minutes) lui sont (presque) essentiellement consacrés.
Intitulé «Persona non grata», le premier épisode nous ouvre les portes de l’épisode tropézien de la vie de Diana Spencer. Alors que le Prince Charles prépare, non sans mal, les festivités prévues pour les 50 ans de Camilla (Olivia Williams), la voilà invitée par Mohamed Al-Fayed, homme d’affaires d’origine égyptienne propriétaire des magasins Harrods et du Ritz, dans le faste de sa propriété du sud de la France. Au chaud d’un yacht, sur le calme de la méditerranée, bientôt une orchestration minutieuse se présage pour cristalliser le destin de la jeune Diana et de son fils, Dodi Al-Fayed (touchant Khalid Abdalla), pourtant déjà fiancé.
Peter Morgan, créateur de la série, met en scène le marasme royal autour de la compétition médiatique entre Camilla et Diana, et l’animosité vénéneuse des paparazzis. Des épisodes éprouvants à Paris et dans les ruelles de Monaco - les moteurs des scooters y bourdonnent comme des essaims d’abeilles - qui contrastent avec le calme apparent offert par la villa Al-Fayed. Dans cette saison 6, la responsabilité de Mohamed Al-Fayed est clairement pointée du doigt.
Le père y est en effet présenté comme la source de tous les maux et l’instigateur du drame à venir, une version contestée. Il en va de même pour la photo du baiser sur le yacht et pour cette fameuse demande en mariage qui aurait justifié le détour par Paris en août 1997. Diana et Dodi étaient-ils véritablement fiancés ? Biographes et experts divergent ; les scénaristes ont en effet emprunté quelques détours narratifs propres à la fiction.
Fresque historique passionnante et reconstitution édifiante entre Saint-Tropez, le château de Balmoral ou encore un champ de mines en Bosnie, si l’exercice de fiction appuie le drame, il n’en reste pas moins une prouesse d’actrices et d’acteurs. Elizabeth Debicki, immense tragédienne à la barre d’un personnage périlleux, la précision de son interprétation ne manquera pas d’émouvoir au plus haut niveau. Entre réalisme et plaisir sériel du samedi soir, il se décante aussi de cette série l’omerta de la famille royale et la gestion administrative réservée à celle qui fut une fois leur «princesse des cœurs».
Une première partie qui présage d’une deuxième partie tout à fait fascinante. Prévue pour le 16 décembre prochain sur Netflix, les rendez-vous sont pris. D’ici là, nous vous recommandons de faire un tour du côté de «Spencer», excellent film de Pablo Larraín avec Kristen Stewart dans le rôle de Lady Di.
4/5 ★
La première partie est disponible depuis le 16 novembre sur Netflix.
Bande-annonce de «The Crown» saison 6 (partie 1)
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