Critique17. Juli 2020 Sven Papaux
Netflix: «Cursed» - Arthur et Merlin sous un nouveau jour
Netflix repart dans une aventure heroic fantasy. Avec «Cursed», place au conte arthurien, où sorcellerie et batailles peuplent une série basée sur la bande dessinée de Tom Wheeler et Frank Miller, également co-créateurs du show.
Nimue (Katherine Langford) est la Dame du lac, sorcière choisie par Les Invisibles pour être l’Invocatrice. Elle croise le chemin d’Arthur et sa fameuse quête de l’épée Excalibur. La légende d’Arthur revue et dépoussiérée, tout comme celle de Merlin (Gustaf Skarsgard). Aussi, le conflit entre les Faë et les Paladins ne fait qu’enfler pour déborder vers une guerre cruelle.
Après le succès de «The Witcher», Netflix rempile dans une veine semblable. L’univers sombre et incertain, à la violence parfois exacerbée quand les Paladins - incarnés par Peter Mullan, l’inoubliable James Delos dans «Westworld» - décident de mettre à feu et à sang des tribus païennes. Nimue, une Faë, est l’élue, celle dont la magie noire coule dans ses veines. Rien n’a été facile pour elle, malmenée durant son enfance et rejetée par les siens, même par son père.
Nimue la maudite, la chassée, campée par la star de «13 Reasons Why», Katherine Langford. Et bien que le récit soit centré sur l’actrice australienne, c’est l’interprète de Merlin qui lui vole la vedette : Gustaf Skarsgard - encore un membre de la famille Skarsgard. Un Merlin un peu débraillé, fin connaisseur des bitures à la vinasse. Un magicien rockstar distribuant une vraie dynamique à une histoire qui parfois verse dans un rythme pantouflard.
«Cette fois-ci c’est une relecture plus sombre...»
Rappelez-vous, Guy Ritchie s’était amusé à revoir la légende arthurienne dans un film amusant et dopé au montage survitaminé. Cette fois-ci c’est une relecture plus sombre, fonctionnant par intermittences; des fulgurances par-ci, par-là. Freiné par de nombreuses faiblesses rythmiques, « Cursed » revient à cette production de fantaisie plutôt kitsch s’adressant à un public adolescent. Là réside une petite erreur de gestion : miser sur le récit pour adolescents ou viser un public plus adulte avec une histoire sombre et vile? La série paie un lourd tribut à chercher sa cible et cherche une tonalité satisfaisante, délaissant des sous-intrigues intéressantes sur le bas-côté.
Et bien que cette course à l’épée Excalibur soit un peu boursouflée, l’histoire évite la noyade grâce aux différentes performances. Si nettement moins exigeante et réussie que «The Witcher», dans sa combinaison finale, «Cursed» comble ses défauts - surtout ses innombrables longueurs - grâce à un sens du divertissement plutôt acéré.
3/5 ★
«Cursed» est disponible sur Netflix.
Ceci peut aussi vous intéresser:
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement