Festival de Gérardmer 2024, les vampires étaient à la fête

Le Festival du film fantastique de Gérardmer s'est achevé dimanche, décernant son Grand prix au long métrage «Sleep», du Coréen Jason Yu. Cineman a choisi de décerner une mention spéciale - et totalement fictive - aux buveurs de sang.

(Un article de Marine Guillain depuis le Festival de Gérardmer 2024)

Le «Nosferatu» de Friedrich Wilhelm Murnau, le «Dracula» de Francis Ford Coppola, «Dark Shadows» de Tim Burton... Quelle joie de voir le Festival de Gérardmer programmer ces films cultes pour son édition 2024! Les vampires ont fait les joies de la station des Vosges, puisqu'en plus de cette rétrospective de classiques incontournables, des œuvres toutes fraîches ont été projetées. Drôles, mystérieuses ou émouvantes, ces histoires de vampires modernes nous ont régalés. La preuve par quatre.

«Vampire humaniste cherche suicidaire consentant»

Primé au GIFF à Genève en novembre dernier et présenté hors compétition à Gérardmer, cette comédie réjouissante de la Canadienne Ariane Louis Seize est notre grand coup de cœur de cette édition. À lui tout seul, le pitch était déjà prometteur: Sasha, une jeune vampire, souffre d'un excès d'empathie qui l'empêche de tuer. Cela la met en danger, car le sang est sa seule façon de se nourrir et sa mère en a marre de chasser à sa place. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Paul, souffre-douleur aux tendances suicidaires, qui consent à lui offrir sa vie... Bourré de tendresse et d'humour noir, «Vampire humaniste cherche suicidaire consentant» est une comédie romantique et décalée qui fait mouche grâce à sa singularité.

«La Morsure»

Pensionnaire d’un lycée catholique, Françoise est persuadée qu’il ne lui reste qu’une seule nuit avant sa mort. Elle convainc son amie Delphine de faire le mur afin de se rendre à une fête costumée et de pouvoir vivre pleinement cette dernière nuit. On n’a pas tout compris dans ce premier long métrage de Romain de Saint-Blanquat, mais l'atmosphère mystérieuse et rétro des années 1960 et le charme hypnotique de deux comédiennes principales (Léonie Dahan-Lamort et Lilith Grasmug, vue dans «Foudre» de Carmen Jaquier) font tout leur effet.

«Transylvanie»

Récompensé du Grand Prix, ce court métrage du Français Rodrigue Huart suit Ewa, 10 ans, persuadée d’être une vampiresse. Elle est prête à tout pour le prouver au monde et, se sentant seule, cherche un compagnon qu’elle pourrait transformer. Un récit atypique, amusant, charmant et touchant.

«En attendant la nuit»

Philémon est un garçon normal dans une famille normale… À l’exception qu’il ne se nourrit que de sang. Il déménage dans une banlieue très tranquille avec ses parents et sa sœur, et tous les quatre tentent de se fondre dans le décor. Mais comment rester cachés, alors qu’il tombe sous le charme de sa voisine et que sa mère vole des poches de sang au centre de dons du sang où elle travaille…? Mettant en avant le rejet et la peur de la différence, ce premier film de fiction de la Française Céline Rouzet embarque du début à la fin, questionne, émeut, et repart avec un prix du jury amplement mérité.

Palmarès:

• Grand Prix: SLEEP de Jason Yu (Corée du Sud)
• Prix du Jury: AMELIA’S CHILDREN de Gabriel Abrantes (Portugal)
• Prix du Jury: EN ATTENDANT LA NUIT de Céline Rouzet (France & Belgique)
• Prix de la Critique: WHEN EVIL LURKS de Demián Rugna (Argentine)
• Prix du Public: WHEN EVIL LURKS de Demián Rugna (Argentine)
• Prix du jury jeunes de la Région Grand Est: THE SEEDING de Barnaby Clay (Etats-Unis)
• Grand Prix du court métrage: TRANSYLVANIE de Rodrigue Huart (France)

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