Article8. Januar 2021 Theo Metais
Les 9 meilleurs films de 2020
Et voilà qu’une année s’est achevée dans les arcanes d’une pandémie mondiale. Et à l’heure où les conditions de la réouverture des salles sont encore assez floues, on a presque oublié qu’au-delà de 2020 et son scénario apocalyptique, on était un peu allé au cinéma. Alors à la rédaction on vous a concocté une sélection, non exhaustive, de peut-être les 9 meilleurs films vus en 2020.
1 - «The King Of Staten Island»
On commence en douceur avec «The King Of Staten Island». Long-métrage de Judd Apatow avec Pete Davidson qui incarnait en juillet dernier un sympathique loser et aspirant tatoueur de Staten Island. Une histoire d’un genre coming-of age ou où les errances de ce trublion de 24 ans endeuillé par le décès de son père servaient une nonchalance poétique et une fresque existentielle brutale. Pete Davidson croisait le fer avec sa propre histoire, lui dont le père, pompier, a disparu lors des incendies du 11 septembre. À la fois drôle, insolent et réconfortant, «The King Of Staten Island» a offert un moment d’accalmie en 2020.
Plus d'informations sur «The King Of Staten Island».
2 - «Jojo Rabbit»
Au rayon des comédies en 2020 il aurait été dommage de passer à côté de l'excellent Taika Waititi et son impitoyable «Jojo Rabbit». L’histoire du jeune Jojo, embrigadé dans les jeunesses hitlériennes et parfaitement en accord avec l’idéal nazi au point qu’Adolf Hitler (incarné par Taika Waititi) lui-même, lui sert d’ami imaginaire. Charmant! Mais le jour où il découvre que sa mère (incarnée par Scarlett Johansson) cache une adolescente juive, un monde s’effondre pour Jojo. La satire avait presque un gout de trop peu, mais Taika Waititi a dévoilé une écriture cinglante.
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3 - «1917»
Une prouesse cinématographique signée **Sam Mendes*** qui nous a plongé mi-janvier dans les tranchées de la Grande Guerre. L’histoire, était celle de Schofield et Blake, deux jeunes soldats qui sont appelés à délivrer un message pour stopper une attaque qui conduirait à la mort de plus de 1600 soldats. Couronné de 3 Oscars dont celui de la meilleure cinématographie pour le légendaire Roger Deakins. «1917» était cette course contre la montre orchestrée avec maestria, et qui s’est imposée dès sa sortie comme un classique du genre.
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4 - «Un pays qui se tient sage»
Continuons avec «Un pays qui se tient sage» de Davis Dufresne. Un documentaire sorti en octobre dernier qui se proposait de faire l’autopsie des violences policières qui éclatent pendant la crise des gilets jaunes en France en 2018. Des images abjectes, une répression policière dystopique; dans «Un pays qui se tient sage», Davis Dufresne, journaliste ayant notamment contribué à la création de Mediapart, convoque intellectuels et victimes pour disséquer les images de ces bavures diffusées sur les réseaux sociaux et comprendre l’escalade de la violence. Un documentaire édifiant.
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5 - «La Communion»
Changement de registre avec une perle du cinéma polonais, le film «La Communion» a fait l’effet d’un uppercut cette année. L’histoire est celle d’un jeune délinquant qui exorcise son passé dans un centre de redressement, et alors que le hasard le porte à la tête de la paroisse, le voilà prêtre au milieu d’un gigantesque mensonge. Porté par l’époustouflante aura de son acteur principal, «La Communion» invoque la gaillardise, les classes sociales, l’autorité religieuse et notre intériorité au milieu d’une fable radicale à la cinématographie magnifique.
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6 - «Été 85»
Après «Grâce à Dieu», François Ozon semble avoir mis tout le monde d’accord avec «Été 85», son 19ème long-métrage et librement inspiré du roman «La Danse du Coucou» sorti en 1982. Sur une plage de Normandie, un navire chavire, à son bord Alexis, 16 ans, secouru par Benjamin, de deux ans son aîné. Dès lors, les deux garçons se lient d’une amitié passionnelle bientôt tourmentée par les vents d’un amour hystérique. Sublimé par les prestations formidables de Benjamin Voisin et Félix Lefebvre, «Été 85» assume les codes du teen movie au milieu d’une histoire sans scrupule. Ozon déploie un amour universel. Un brin de nostalgie aussi pour ce film entièrement tourné en pellicule et porté par la musique des «Cure», «Écran total 80» et «Rod Stewart».
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7 - «Never Rarely Sometimes Always»
Présenté à Sundance et lauréat du prix du jury à Berlin cette année, «Never Rarely Sometimes Always» nous embarquait dans les arcanes d’une Pennsylvanie rurale et conservatrice alors que la jeune adolescente Autumn découvre sa grossesse. Empêtrée dans un discours «pro-vie» et une désinformation autour du stade réel de sa grossesse, la réalisatrice et scénariste Eliza Hittman embarque la jeune Autumn et sa cousine dans un périple vers New York pour y subir une interruption de grossesse sans accord parental. «Never Rarely Sometimes Always» est alors cette ode au voyage, à l’émancipation, au libre arbitre, à l’adversité et à la délivrance, le tout servi dans un écrin en 16mm des plus admirables. Miroir sensible et pudique d’une réalité violente, «Never Rarely Sometimes Always» est l’un des gros coups de cœur de l’année.
Plus d'informations sur «Never Rarely Sometimes Always».
8 - «Drunk»
Peut-être l’un des meilleurs films de Thomas Vinterberg, cette année le réalisateur nous a littéralement rincé avec «Drunk», son nouveau long-métrage. Le réalisateur convoque son acteur fétiche Mads Mikkelsen dans une fable autour de 4 enseignants névrosés en proie à la dépression. Dès lors il s’agit de conjurer l’anxiété en suivant les écrits d’un philosophe norvégien qui affirme qu’un taux léger et contrôlé d’alcoolémie rend plus détendu. En apparence un peu potache sous couvert d’un gros film de copains, Vinterberg est finalement chirurgical. Une force se dégage, l’envie de vivre, une promesse d’éternité à la Dorian Gray, et une bienveillance réconfortante à l’égard de ces quatre comparses à l’aube d’un futur sclérosé. Pour le dire simplement, cette année «Drunk» nous a fait beaucoup de bien!
Plus d'informations sur «Drunk».
9 - «Da 5 Bloods»
Enfin pour terminer, une légère incartade sur Netflix avec «Da 5 Bloods : Frères de sang» signée de l’emblématique Spike Lee. Une ruée vers l’or au milieu des ruines de la guerre du Vietnam; 4 vétérans Afro-Américains retournent dans la jungle de leurs batailles pour exorciser démons et trésors; Spike Lee a dévoilé cette année une impressionnante leçon de cinéma et d’histoire afro-américaine. Un film d’anthologie, après «BlacKkKlansman», qui rayonnait de la présence fantomatique de Chadwick Boseman et la partition magistrale de Delroy Lindo. Sorte de croisement «Apocalypse Now» et «Le Trésor de la Sierra Madre», «Da 5 Bloods» est tout bonnement prodigieux!
Plus d'informations sur «Da 5 Bloods»
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