Les meilleures nouvelles séries de 2023

La Beyhive, des automobilistes enragés et un Pedro Pascal que l'on voit partout, les séries sont légion et le choix était cornélien. Voici notre liste des nouvelles séries les plus appréciées (à ce jour) par notre rédaction en 2023.

(Mis à jour le 28 juin)

Pour leurs qualités narratives et esthétiques - à l’image de «Beef» - le charme de leur discrétion, la pertinence de leurs scénarios ou tout simplement pour avoir affolé les foules, à la manière de «The Last Of Us», voici une sélection des meilleures nouvelles séries sorties à ce jour en 2023 . Cet article (subjectif et non exhaustif) inclut les contributions de nos journalistes - Maria Engler, Maxime Maynard, Théo Metais, Emma Raposo, - et sera évidemment affiné et complété au fur et à mesure des nouvelles sorties.

«Acharnés» («Beef»)

(Netflix)

• Créée par Lee Sung-Jin
• Avec Steven Yeun, Ali Wong, Patti Yasutake

Pour son scénario original, le récit d'une étonnante vengeance entre deux automobilistes, pour son hommage à l'héritage asiatique et puis aussi pour avoir été produit par la société A24, après le sacre d’«Everything Everywhere All at Once» aux Oscars, la série «Acharnés» («Beef» en VO) était attendue comme le messie. Débarquée en avril sur la plateforme au nez rouge, les 10 épisodes n’ont cessé de cartonner. Steven Yeun et Ali Wong s’y sont révélés formidablement fragiles et brillants, capables de nous surprendre et d’émouvoir. Jouissive, grinçante et jubilatoire ; «Acharnés» nous a bluffé jusqu'à la fin. Le temps nous dira si la série deviendra culte, mais il y a là le sel d’un petit chef-d'œuvre sériel. - TM

«The Last Of Us»

(Sky Show / HBO Max)

• Créée par Neil Druckmann, Craig Mazin
• Avec Bella Ramsey, Pedro Pascal

C’était indéniablement l’une des séries, si ce n’est LA série la plus attendue de l’année. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le contrat avec l’audience a été amplement rempli. Pedro Pascal et Bella Ramsey, l’alchimie de nos deux héros à travers ces paysages de désolation a ému bien au-delà de la promesse post-apocalyptique, et un peu geek, initiale. Rafraichissement d’une franchise de jeux vidéo qui en avait bien besoin, la presse s'est emballée, les spectateurs et les spectatrices aussi. Un carton public et critique. - TM

«Le Changelin»

(Apple TV+)

• Réalisation Kelly Marcel
• Avec Lakeith Stanfield, Clark Backo et Victor LaValle

En 2017, Victor LaValle présentait «The Changeling» un roman flottant, rêveur et glaçant, véritable succès en librairie : un récit si particulier méritait une adaptation de qualité. Avec soulagement, les adeptes du genre ont pu découvrir la superbe série d’Apple TV+. Tout commence par une romance. Dès le premier regard, Apollo (LaKeith Stanfield) tombe sous le charme d’Emma (Clark Backo). Un bonheur complété par la naissance de leur fils. Mais le comportement d’Emma change étrangement. Après un terrible drame, elle disparaît. Désemparé, Apollo se lance à sa recherche dans les recoins sombres de New York. - MM

«Swarm»

(Amazon Prime Video)

• Créée par Donald Glover, Janine Nabers
• Avec Dominique Fishback, Nirine S. Brown, Chloe Bailey

Donald Glover et Janine Nabers ont inventé une satire complètement folle du culte de la célébrité. Dominique Fishback, absolument phénoménale dans ce rôle, incarne Dre, obsédée par la plus grande pop star du monde qui entame un voyage à travers les États-Unis, prête à tout pour défendre son artiste. Plus ou moins inspirée par la Beyhive, la véritable et gigantesque communauté, ou «ruche», des inconditionnel.le.s de Beyoncé, la série «Swarm» propose une vision explicite, éreintante, bigrement subversive, violente et viscérale des dérives de ces fanbases. A (re)voir ou à rattraper sur le champ. - TM

«Poker Face»

(Sky Show / Peacock)

• Créée par Rian Johnson
• Avec Natasha Lyonne, Adrien Brody, Benjamin Bratt

Pour sa première série, Rian Johnson («Knives Out» et «Glass Onion»), - nouveau maître du whodunnit - a proposé à la fabuleuse Natasha Lyonne (croisée notamment dans «Russian Doll») une excellente partition. Ancienne joueuse à Las Vegas, elle est dotée d’un précieux pouvoir : celui de détecter immédiatement quand quelqu'un ment. Une sorte de «Working Class Columbo» qui, dans «Poker Face», doit résoudre un mystère à chaque nouvel épisode. À l’instar de ses films, le déroulement du crime, et les personnes responsables, sont directement révélés au début de l'histoire. Dans cette série, l'accent est mis sur la résolution du crime. Le public ayant ainsi plus de temps pour se concentrer sur les protagonistes, leurs motivations, leurs conflits et leurs émotions. La capacité de Charlie à démasquer immédiatement les mensonges a donné à cette approche narrative une force de frappe particulière. L’une des très belles surprises sérielles de l’année, tout simplement. - ME

«La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé»

(Canal+)

• Créée par Xavier Dolan
• Avec Julie LeBreton, Patrick Hivon, Xavier Dolan

Le petit prodige du cinéma québécois était de retour en 2023 avec une série librement inspirée de la pièce de théâtre éponyme de Michel Marc Bouchard. Dans «La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé», Xavier Dolan raconte un drame familial dans lequel Mireille Larouche (Julie Le Breton), thanatologue émérite, revient après 25 ans d’absence à Val-des-Chutes, sa bourgade québécoise natale. Tout juste décédée, sa mère Mado (Anne Dorval), lui avait demandé de procéder à son embaumement. Mais le retour au bercail ne se fait pas sans encombres. Hommage aux séries qui ont bercé sa jeunesse, Xavier Dolan déballe un drame psychologique tout en construisant un thriller avec des clins d’œil à l’horreur. La variation des genres porte le récit à un niveau émotionnel intense, la caméra braquée sur les visages détruits. Formidable! - ER

«The Big Door Prize»

(Apple TV+)

• Créée par David West Read
• Avec Chris O'Dowd, Gabrielle Dennis, Ally Maki

Une petite ville est bouleversée par l'apparition de «Morpho», une mystérieuse machine qui promet de révéler le véritable potentiel de ses habitants. Bientôt, ils et elles commencent à changer de travail, à repenser leurs couples, leurs relations et à remettre en question leurs croyances. Adaptée du livre de M.O. Walsh, la série, développée par David West Read, a, elle aussi, révélé tout son potentiel. Portée notamment par les excellents Chris O'Dowd et Gabrielle Dennis, et exploitant à bon escient les sempiternelles «Et si…?», «The Big Door Prize» a dévoilé une réflexion existentielle passionnante, pleine de sens et à la morale crépusculaire. «Black Mirror» n’aurait pas mieux fait. - TM

«I'm a Virgo»

(Amazon Prime Video)

• Créée par Boots Riley
• Avec Jharrel Jerome, Olivia Washington et Brett Gray

Cootie (interprété par Jharrel Jerome, croisé notamment dans «Moonlight» ou «When «They See Us»), mesure près de quatre mètres. Élevé par sa tante Lafrancine (Carmen Ejogo) férue d’astrologie, et après une enfance sans aucun contact avec le monde extérieur, le jeune homme de 19 ans découvre enfin la vie sous toutes ses facettes : l'amour, l'amitié, la peur, la haine et l'injustice. La création du rappeur et activiste Boots Riley (qui passait derrière la caméra pour la première fois en 2018 avec «Sorry to Bother You») est une œuvre à la saveur singulière, unique, original et qui fourmille d'idées. ME

«Faux-semblants» («Dead Ringers»)

(Amazon Prime Video)

• Créée par Alice Birch
• Avec Rachel Weisz, Britne Oldford, Jennifer Ehle

Adaptée du roman «Twins» et du classique au cinéma de David Cronenberg sorti en 1988, la série «Faux-semblants» révélait une Rachel Weisz époustouflante et hyper convaincante dans la peau des deux sœurs Mantle. La créatrice Alice Birch nous a embarqué dans un voyage féroce et exaltant au cœur de la maternité et de l’embryologie. Maelstrom scientifique en territoire inconnu, la série, au contenu explicite, analyse aussi les problèmes de classe et de racisme. Les implications sociologiques, médicales et philosophiques de «Faux-semblants» sont inépuisables. Du fait de sa thématique complexe, «Faux-semblants» s'adresse sans doute à un public restreint, or Alice Birchmais a révélé probablement l'un des scénarios les plus exigeants de l’année. - TM

«Platonic»

Apple TV+

Sylvia (Rose Byrne) est mère au foyer dans la banlieue de Los Angeles. Ses journées sont faites d’allers-retours à l’école, de tâches ménagères et administratives, et de soupers familiaux, entourée de ses enfants et de son mari (Luke Macfarlane). Will (Seth Rogen), quant à lui, est un éternel ado qui brasse de la bière dans son bar branché en plein cœur de la métropole californienne. Hipster un peu loser, sa vie sentimentale est chaotique après un divorce qui l’a laissé sur les dents. Créées par Francesca Delbanco et Nicholas Stoller, les retrouvailles platoniques de ces deux quarantenaires sont tout bonnement hilarantes. C'est un programme au ton léger, certes, mais qui permet néanmoins d'évoquer des sujets tels que la crise de la quarantaine et du statut de femme au foyer ou la perte de confiance et d’estime de soi qui en résulte. Une série qui tient aussi et surtout à la bonhommie de ses deux protagonistes. - EM

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