Critique17. Mai 2022 Cineman Redaktion
«Un talent en or massif» - Nicolas Cage dans le rôle de Nick Cage
Dans «Un talent en or massif», Tom Gormican offre un miroir parodique de la réalité qui fait mouche grâce à l’autodérision acérée de Nicolas Cage.
(Initialement publié en allemand par Walter Rohrbach et librement adapté en français par Damien Brodard.)
Tout le monde connait Nicolas Cage. L’acteur américain a atteint son pic de popularité dans les années 1990, grâce, entre autres, au road-movie «Sailor et Lula» (1990) du réalisateur David Lynch, ou encore au film d’action «Les Ailes de l’Enfer» (1997). C’était il y a déjà bien longtemps et Maria (Katrin Vankova) regarde encore avec admiration ce film culte lors d’une soirée entre amis. Mais la séance est soudainement interrompue lorsque la mafia espagnole fait irruption à son domicile et kidnappe la jeune femme. Bientôt, elle rencontre Nick Cage en personne.
Nick Cage (interprété par Nicolas Cage lui-même) est une star déchue, dont les plus grands succès ne semblent être que de lointains souvenirs. Comme l’égocentrique qu’il est, l’acteur ne fait que tourner en rond dans sa bulle en se débattant avec ses petits problèmes de riches, sans assumer son rôle de père ou d’ex-mari. Ayant accumulé une montagne de dettes, il est temps pour lui de se reprendre en main.
Mais lorsqu’un rôle qu’il désirait tant décrocher lui est refusé, il se voit contraint d’accepter l’offre du milliardaire Javier Gutierrez (Pedro Pascal) : Cage doit, moyennant une généreuse rémunération, apparaître comme invité de marque à la fête d’anniversaire de ce dernier. La visite n’est tout compte fait pas si accablante et une camaraderie commence à se développer entre Javier, le passionné de cinéma, et son idole.
Une bonne dose d’ironie et de second degré...
Mais peu de temps après, la CIA prend contact avec le comédien et interrompt brusquement cette amitié grandissante : le milliardaire serait un redoutable baron de la drogue. Cage doit donc profiter de sa relation privilégiée avec Gutierrez afin de mener l’enquête sous couverture pour la CIA. «Un talent en or massif» brosse le portrait d’une version fictive du véritable Nicolas Cage, acerbe et outrageusement exagérée, mais diablement rafraîchissante.
Après «Célibataires... ou presque» (2014), Tom Gormican rédige le scénario de son deuxième film avec Kevin Etten, tous deux étant probablement de grands fans de Cage, au vu de la myriade de références cinématographiques au comédien. Mais attention, nous ne sommes pas face à une représentation de la réalité, mais à une version caricaturée, d’où la légère nuance dans le prénom de l’alter-ego de la star. Il en résulte un film plein d’humour, à mi-chemin entre la comédie d’action hollywoodienne et le thriller d’espionnage.
Les aficionados de Cage ne seront pas les seuls à prendre du plaisir. Les néophytes qui apprécient les enchevêtrements entre authenticité et fiction, doublés d’une bonne dose d’ironie et de second degré, devraient, eux aussi, y trouver leur compte. Si le film fonctionne si bien, ce n’est pas seulement du fait de cette proposition narrative tout à fait singulière, mais surtout grâce au duo Cage-Pascal qui brille grâce à leurs interactions cocasses et leurs escapades délirantes.
On pardonnera donc volontiers à cette comédie réflexive quelques séquences maladroites, tant le spectacle en vaut la chandelle. En somme, le film propose une virée réjouissante en compagnie de l’atypique Nicolas Cage, questionnant la limite entre fiction et réalité. Car comme il le disait si bien dans «La Cité des Anges» (1998) : « Certaines choses sont vraies, que vous y croyiez ou non ».
4/5 ★
Le 18 mai au cinéma
Plus d'informations sur «Un talent en or massif».
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