Résumé
Classiques du cinéma pour enfants réalisés par Albert Lamorisse en 1953 et en 1956, réédités dans des copies restaurées.
Date de sortie
Romandie: 10 octobre 2007
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Commentaires
Si on évoque 'Crin Blanc', on parlera inévitablement du noir et blanc ; l’œuvre en est indissociable. Celui-ci, dans son utilisation présente, confère au cheval ainsi qu’au jeune pêcheur une beauté indéniable ; ils dégagent une pureté merveilleuse. L’enfance et l’animalité, étroitement liées, sont mises en exergue. L’enfance incontrôlable, en quête de rêve ; l’animalité indomptable, assoiffée de liberté. On voit bien leur proximité harmonieuse, pour ne pas dire passionnée. C’est donc en toute logique qu’ils se retrouvent. Dramatique : l’enfant inconscient et le cheval aveuglé bondissent dans les flots – marquant ainsi d’un sceau indélébile leur union, et, sur un plan général, l’union enfant-animal ; un symbole fort –. Dramatique, mais onirique dans le drame, comme en témoignent les mots qui achèvent l’œuvre : le cheval est puissant ; sa puissance portera loin et longtemps l’enfant – on imagine volontiers, dans cette fuite d’un monde brutal, qu’ils trouveront, au bout des mers, un havre joyeux.
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<br>Dans 'Le Ballon rouge', au contraire de 'Crin Blanc', les couleurs tiennent une place capitale ; plus précisément celles des ballons, qui apportent fraîcheur et gaieté à un Paris engourdi ; la fraîcheur et la gaieté des enfants : les ballons ne sont rien d’autre, on le pense, que l’extériorisation, la matérialisation simpliste de l’âme des enfants, ou, plus exactement, la matérialisation effectuée par un enfant de sa propre âme.
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<br>Le héros du court métrage – un enfant, cela va sans dire – va tenter une intrusion dans le monde des adultes – c’est-à-dire approcher les adultes ainsi que le monde qu’ils ont façonné – : en déambulant dans les rues, en glissant son ballon sous les parapluies. Cependant, la tragédie gronde tantôt : son monde présent le rattrape ; la cruauté des enfants – cette innocence métamorphosée – se fait entendre. On s’attaque à l’amitié toujours plus solide entre l’enfant et son ballon. On en vient au meurtre : le ballon est crevé. On le confesse : il n’y a jamais eu ballon plus touchant que dans cette œuvre – tant qu’on évoque les termes « amitié » et « meurtre » – ; bien qu’absolument inexpressif, muet ou encore uniforme, par ses danses, ses jeux ou ses mouvements, enfin par son comportement ! il a su toucher le cœur même. C’est une prouesse en soi. Mais notons l’épilogue sublime : l’enfant, après le décès de son compagnon, se voit rejoint par une nuée de ballons. Il s’envole alors avec eux, échappe à la mesquinerie, respire, triomphe. C’est une belle victoire ; mais une victoire éphémère si l’on y réfléchit. J’y viens ci-après.
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<br>Le parallèle est fait de suite avec 'Crin Blanc' : quand là enfant et animal prenaient la voie de l’eau, ici enfant et ballon prennent celle des airs. Tout autant onirique ici, non par des mots, mais par les images. La différence fondamentale est que là on imaginait l’onirisme dans le drame, tandis qu’ici on devine le drame dans l’onirisme : l’enfant dans le ciel s’écrasera tôt ou tard – fugace victoire !
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<br>Maintenant, malgré le côté quelque peu désuet des œuvres, malgré leur âge incontestable, qui se lit aisément sur l’écran, elles demeurent riches et puissantes ; c’est la fable qu’il faut retenir, le conte, le rêve, enfin ce délicat alliage de poésie et de rudesse.… Voir plus
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