Une grande épopée mais un peu décevant

Plus de 2 heures de pur spectacle ! L'action ne s'arrête que rarement pour faire place à d'intéressantes scènes de stratégie militaire. Si John Woo use et abuse des ralentis (c'est sa signature), il parvient sans peine à nous emporter dans son tourbillon historique... Dommage que la version longue ait été réservée à la Chine uniquement !… Voir plus

Des batailles en veux-tu en voilà. Des gens qui sautent en tous sens tout le temps. Du "sang" (liquide rouge) qui jaillit sans relâche. Vous aimez-ça, vous allez être servi. Bien moins réussi que "Hero", par exemple, sur quasiment tous les plans, ce film n'est pas sans intérêts cependant. C'est un John Woo quand même. Alors, 2h et demi à perdre....
<br>:bow:… Voir plus

Ce film se situe entre Gladiateur, la Guerre des étoiles et le Seigneur des Anneaux. Un peu de tout mais en nettement moins bien....lol.
<br>En ce qui concerne les combats, ils m'ont fait penser à ceux que l'on voyait dans les films Karaté des années septantes (il saute et pendant qu'il est dans l'air il arrive à tuer un grand nombre d'adversaire. En bref, louer le film plus tard est suffisant...… Voir plus

Tout d'abord une remarque: c'est une fresque chinoise et pourtant le récit est limpide. Même si l'on n'est pas familier avec l'histoire de Chine.
<br>Si le récit est limpide, le projet de John Woo l'est aussi. Après ses années en Chine, à Hong Kong, ou il alterna des adaptations de récits classique chinois, déjà, avec, surtout, des polars urbains. Après ses années à Hollywood, voilà John Woo de retour en Chine. Bien, qu'est-ce qu'il raconte? Un Royaume dominant et sur-puissant s'attaque à d'autres territoires. Deux d'entre d'eux décident de se défendre, malgré leur infériorité évidente (en moyen, en hommes). Que peuvent-ils?
<br>Ils n'ont pas les dernières techniques modernes de combat. Ils n'ont pas assez d'armes. Et celles-ci sont peut-être désuètes. Que peuvent-ils? Pourquoi et comment résister à cette domination? Le film s'attache moins à nous montrer pourquoi qu'à nous démontrer comment. Si la démonstration de l'intrigue est limpide, et jubilatoire si l'on se prend au jeu, celle, formelle est partiellement un échec.
<br>Reprenons: John Woo rentre chez lui faire un film chinois après avoir profiter de la toute puissance d'armes de l'industrie ultra-dominante dans le cinéma qu'est Hollywood. Hollywood qui chaque semaine nous montre qu'elle n'en a jamais assez (de part de marché, comme ils disent). Pour le meilleur parfois et le pire souvent.
<br>Les personnages des Trois Royaumes utilisent peut-être "des techniques démodées", mais "avec les coeur". Et ça marche. John Woo film avec son coeur souvent mais ne va peut-être pas au bout de son rêve: trop de technique moderne!
<br>Le coeur de John Woo se sont ces motifs récurrents: ralentis utilisé avec grâce pour décomposer les mouvements, pour un figé un instant le temps. Ralentis rare mais précieux. Le coeur de John Woo c'est évidemment l'insensée sensualité avec lequel il film ces deux icônes masculine que sont Takeshi Kaneshiro et Tony Leung, ce n'est pas de la séduction ce sont des danses d'approches. Idem dans les combats ou toujours on s'appuie sur son "copain". Et encore: cette attention aux petites histoires, la présence des colombes, des mouvements de caméra pas systématiques mais signifiants, etc.
<br>Le coeur de Woo est là et c'est magnifique. Mais on sent aussi la présence, la persistance (?) de la grosse machinerie. C'est évident dans ces plans de démonstration technique 3D. Ok il y a six milles bateaux, et alors? Si le cinéma chinois doit singer le pire d'Hollywood alors merde! Si le cinéma chinois film avec son coeur, joie (et le coeur de Woo n'est pas celui de Jia Zhang-ke ou Hou Hsiao-hsien, tant mieux!).
<br>C'est une lecture schématique?, ok, pardonnez-moi.
<br>Néanmoins pas de raison de bouder son plaisir, en vo bien sûr. Et ce d'autant qu'on peut être certain que John Woo fait tout cela en toute conscience. Il prouve qu'il peut faire un grand film. Ne doutons pas que ces prochains seront plus "profond" (oui, profond). Ces premiers films à Hollywood, sans être indigne, n'atteignent pas la profondeur de The Killers par exemple. Puis il y eut l'immense Face/Off. Ah!
<br>Allez voir ce Woo, qu'on aie une chance de voir le prochain. On en est là, soyons malin, stratégie de la tortue. cqfd
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Très beau film, tout en finesse, avec des décors splendides et de belles batailles.