Jeune et jolie France 2013 – 95min.
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Commentaires
Ce film se penche avec intelligence sur la difficulté d'être une jeune femme en devenir. Et il a l'audace de réclamer un droit à se prostituer. Malgré l'apparente invraisemblance de l'histoire, force est d'admettre que celle-ci est totalement plausible. Comme de nombreuses adolescentes, Isabelle ressent un besoin féroce à connaître sa capacité de séduction. Et à cela s'ajoute apparemment une envie irrésistible de s'assurer que son corps a de la valeur, une valeur financière. Alors se prostituer se dessine comme la trajectoire idéale. Isabelle joue en plus de sa candeur. Cela lui permet d’assouvir un autre besoin adolescent : faire comme les grands tout en rappelant qu’elle n’est qu’une enfant : de quoi se valoriser encore plus. Ozon nous rappelle que pour être d’accord de s’aimer, il faut d’abord briser les limites et se surpasser soi-même, quitte à perdre la valeur de toute chose… Une conclusion certes glaciale, mais certainement juste.… Voir plus
Le côté le plus intéressant du film est sans doute l'absence totale de ton moralisateur. La caméra suit Isabelle, qui ne semble ni aimer ni regretter ce qu'elle fait. Elle recommence pourtant, et je trouve que le film est une réflexion intéressante sur ce qu'on désire vraiment, et la façon dont nos choix peuvent être perçus par notre entourage. Je rejoins le commentaire de Toscane, et je trouve qu'il est difficile de se sentir impliqué par ce qui arrive au personnage principal. Mais cela semble être un choix du réalisateur. Un film intéressant, mais qui n'est pourtant ni distrayant, ni drôle, ni véritablement profond.… Voir plus
Belle est troublante est Isabelle. Jeune fille un peu perdue et absente, encore fragile, mais déterminée, qui semble chercher à exister en s'autorisant des expériences dérangeantes. La caméra de Ozon filme avec délicatesse et talent ce passage périlleux entre adolescence et âge adulte.
J'ai beaucoup aimé ce film, comme presque tous les films de F.Ozon. Certes je n'ai pas réussi à "entrer" dans le mystère de cette jeune femme, cependant cela m'importe peu. Je relève juste que pour mieux la cerner, j'ai relevé quelques points "clé" : sa colère lorsqu'elle n'a pas reçu la totalité du prix demandé, son désir de payer le psy avec l'argent de ses "passes" (il fallait y penser ! la tête du psy à cet instant, excellent moment de cinéma). A ses yeux, le psy représente un homme de plus à séduire ... Bref, j'ai aussi été très touchée par les accompagnements poétiques et les chansons de F. Hardy.… Voir plus
Voilà un film sans âme (à l'image du personnage principal), sans réelle direction. Les faits se juxtaposent (se répétant de manière stérile), et la lecture colle constamment à un 1er degré ouvrant rapidement les portes de l'ennui. Seul moment intéressant : lorsque l'on voit Isabelle au milieu de jeunes de son âge dans le cadre d'une party. Elle a soudainement l'air tellement 'vieille' par rapport à eux, alors qu'elle faisait jusque-là 'gamine' dans un monde d'adultes. Film qui s'oubliera très vite tant il fait, sur le fond et la forme, l'éloge du vide.… Voir plus
Je préfère voir dans cet excellent film un drame de l'incompréhension où une jeune adolescente, qui se sent incomprise par sa famille, part à la dérive après une expérience traumatisante (l'épisode en question n'est pas forcément propice à la promotion de l'amitié franco-allemande). Beaucoup d'explications semblent possibles concernant la dérive de l'héroïne vers une activité honnie par la société compromettant sa dignité voire sa sécurité mais si ses raisons paraissent difficiles à cerner, son choix assurément peu commun ne semble pas si étrange.
Le véritable mystère du film semble résider dans les rapports qu'entretiennent les personnages avec leur nature profonde, leurs émotions et aspirations, et on a l'impression que non seulement Isabelle/Léa mais chacun ignore qui il (ou elle) est vraiment ce qui, en conséquence, ne lui permet pas de comprendre l'autre. En tout cas, sur ce plan là, François Ozon nous montre surtout du vide et laisse au spectateur le soin de spéculer sur ce qui se trouve au fond des protagonistes. Les chansons de Françoise Hardy et un poème de Rimbaud forment toutefois de jolis contrepoints et donnent peut-être un éclairage sur ce qui fait défaut à Isabelle. Dû à sa culture du mystère, le film soulève de nombreuses questions dont les réponses restent évasives et de plus, vers la fin, Ozon joue avec les attentes du public qui aspire à une résolution claire de l'histoire mais celle-ci viendra-t-elle vraiment ? Une œuvre réussie.… Voir plus
Ozon filme d'une manière limpide, sur une structure narrative quasi parfaite. Le casting est adéquat et l'actrice principale joue impeccablement son rôle. Cette limpidité laisse peu de place à la découverte ou à l'interprétation, peu de place à l'imagination du spectateur. Le réalisateur nous livre toutes les clés sur un plateau. On ressort du film content, mais sans imprégnation particulière. Un bon film. Pas un chef d’œuvre.… Voir plus
"Jeune et Jolie", un film considéré par Jacques Mandelbaum du Monde comme sans doute le meilleur film d'Ozon. On le suit volontiers. Incontestablement, Ozon aime à travailler autour du thème de la transgression, du pouvoir féminin sur les hommes et de la rivalité entre des clans féminins pour s'accaparer du pouvoir. Bien souvent, c'est aussi la mort (d'un homme!, comme dans "8 femmes"), qui va déclencher les rouages du drame.
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<br>Le sujet de l'adolescence était sur ce plan plus que fécond pour lui pour développer tous ses thèmes chéris, et ce long-métrage en est un exemple brillant. Car transgresser, même inconsciemment, comme le fait la jeune et jolie Isabelle (Léa) -remarquable Marine Vacth- à la fois les normes des rapports enfant-parent et celles de la société par la rebellion adolescente et la prostitution, permet d'accéder au pouvoir, d'où cette domination incontestable de Léa -prouvée au spectateur- à la fois sur les mâles rencontrés obnubilés par leurs coïts seuls ou encore ses propres parents. Des parents, notons le, non seulement bien incapables de comprendre leur fille, mais surtout incapables de lui donner un modèle parental sérieux malgré leur condition aisée - à ce titre, on note la remarquable Géraldine Pailhas incarnant la mère de Léa.
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<br>Bref, tout ce que l'on constatait admirablement dans "8 Femmes" ou encore dans "Potiche" (où la femme du patron transgresse son rôle de mère au foyer pour prendre en main une entreprise qui a enfermé son patron) transparait magnifiquement dans ce "Jeune et Jolie", au travers de ce suivi filmé (parfois érotique) d'une adolescence rebelle au comportement déviant, accompagné du regard plus que sévère qu'Ozon porte sur la faiblesse des personnages masculins qui l'entourent (beau père, premier amour, hommes rencontrés etc).
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<br>Le vrai pouvoir sur le monde, pour Ozon, ce sont les femmes qui le détiennent, surtout quand elles transgressent leur rôle initial donné (et non choisi). "Jeune et Jolie" en est plus que jamais la brillante et provocante démonstration!xD… Voir plus
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