Taxi Téhéran Iran 2015 – 82min.
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Commentaires
Mes préopinants ont déjà tout dit: film fait avec trois bouts de ficelle, sur une idée simplissime, et passionnant de bout en bout. Quant on pense aux millions mis par Hollywood dans des navets...
C'est fou ce que l'on peut créer de bons films avec peu de moyen et des idées toutes simples. Ici le réalisateur s'est donné quelques contraintes de mise-en-scène, sensées et non simplement gratuites, qui apportent une vraie valeur ajoutée au long métrage. Une caméra fixe posée sur le tableau de bord d'un taxi, qui regarde parfois la route et parfois les occupants. Une vision apparemment confinée de l'Iran et de Téhéran, mais une image toute symbolique de la société iranienne, confrontée à des règles de vie strictes, à une théocratie régissant les aspects les plus intimes de la vie de chacun. En arrière toile de chaque client et de la brève rencontre avec le chauffeur et sa voiture, les iraniens, avec qui on s'identifie pleinement, louvoient, s'accommodent, s'adaptent à la morale imposée en y ajoutant chacun son excipient. L'arrivée de la petite fille modèle, fraiche et intelligente, qui veut faire un film "commercial" selon les règles édictées par la maîtresse et qui se rend très vite compte que ce n'est pas possible (sans rien dévoiler...) est une superbe mise en abîme du cinéma ou de la représentation de la vie.
Comme disait un critique, ce film a coûté moins cher que le budget "café" d'Avengers. Le vrai cinéma ne demande pas nécessairement beaucoup de moyen. Quel bonheur !… Voir plus
On ne peut qu'être admiratif du courage et de la persévérance de Jafar Panahi, réalisateur interdit de faire de films en Iran. Et pourtant, son cinéma sort allègrement des frontières, remporte des prix dans les festivals prestigieux, et est diffusé dans de nombreux pays.
Je me réjouissais dès lors de découvrir ce Taxi Téhéran, avec un sujet qui m'inspirait particulièrement. Je ne suis hélas rentré à aucun moment dans ce film. Jafar Panahi incarne son propre rôle, jouant un chauffeur de taxi fictif (annoncé dès les premiers instants), et mettant en scène des acteurs (ou des connaissances) de manière pas toujours convaincantes. On sent les textes récités, le côté artificiel des situations, chaque situation étant au service d'un message : la peine de mort, la violence, la difficulté de voir et tourner des films, l'éducation des enfants à l'école, très orientée. Pas grand chose de nouveau à se mettre sous la dent côté thème. Et la manière de les illustrer pouvant laisser de marbre, je suis sorti avant la fin, n'en pouvant plus de sa nièce qui a considérablement alourdi le sujet.
Le temps cumulé passé dans les 'petits' taxis et les taxis collectifs au Maghreb doivent se chiffrer en jours. J'y ai vécu des moments pittoresques, poétiques, touchants, compliqués parfois, aussi. Mais le côté 'vivant' des tous ces instants ont fait que je m'attendais, en allant voir ce film, à y trouver des similarités. Alors oui, avec le vendeur de DVD, j'ai retrouvé un peu de cela. Mais c'est tout. Taxi Téhéran manque pour moi de souffle, de vie, et surtout d'âme.… Voir plus
Beau condensé sociétal que le taxi de Jafar Panahi, où se croisent et se décroisent un vendeur de DVD à la sauvette, un blessé agonisant, une fillette espiègle, une avocate engagée et… un poisson rouge. De quoi évoquer le sérieux et l’absurde, entre sourires et drames. De quoi s’interroger aussi et surtout sur ce que peut être le cinéma dans un pays où le gouvernement interdit au réalisateur même de tourner. Derrière son volant, l’Iranien s’en joue avec astuce et créativité, s’amusant à emmêler le réel et le joué, le vrai et l’illusion. Dans ce contexte hors-norme, on lui pardonnera les limites de son dispositif, l’interprétation appuyée de certains protagonistes et l’aspect égocentré de l’ensemble pour mieux se laisser étourdir par cette mise en abyme vertigineuse dans laquelle un faux taximan enregistre sa nièce en train de filmer un caméraman immortalisant des jeunes mariés.
4.75/6
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Quel régal que ce taxi Téhéran auréolé d'un bel Ours d'Or berlinois...
La première séquence annonce la couleur : un homme et une femme ne se connaissant pas nous livrent un débat politique et religieux. Jusque là, rien d'ordinaire si ce n'est une voix-off qui interpelle. Et dès que cette voix-off s'identifie comme étant Jafar Panahi lui-même au volant du taxi dans lequel se trouve tout ce petit monde, son premier regard est un véritable rayon de soleil.
Et ce rayon perdure tout du long par tous les passagers qui montent dans ce taxi et qui représentent divers faciès et niveaux de la vie iranienne. Ce qui est incroyable, c'est qu'à une seule exception (une avocate également censurée), on a l'impression d'être en Occident dans n'importe quel taxi si l'on s'en tient uniquement à l'intérieur du véhicule.
Pas de rushes ou d'exploits photographiques particuliers, mais l'exploit est d'avoir pu mettre ce film à jour et l'explicatif est démontré par la dernière séquence (aucun générique mais un message personnel du réalisateur qui fait réfléchir bien après la sortie).
Je ne peux vous en dire plus si ce n'est vous le recommander vivement et votre opinion sur le nouveau pouvoir iranien risque d'être peut-être quelque peu chamboulée...… Voir plus
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