Silence Italie, Japon, Mexique, Taïwan, Etats-Unis 2016 – 161min.
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Commentaires
Silence fait partie des rare films que l'on oublie pas et qui nous habite longtemps après l'avoir vu. C'est une oeuvre riche à plusieurs points de vue. La construction narrative impeccable repose sur une mise en scène foisonnante, inspirée et une thématique passionnante.
Martin Scorcese qui est l' un des plus grands cinéastes vivant ne s'est pas facilité la tache. Il s'essaie au cinéma naturiste à la Kechiche.
Du coup, rien n'est épargné au spectateur et l'empathie avec les prêtres catholiques portugais est total. Le spectateur perçoit la confrontation désastreuse des deux civilisations, la foi incroyable et l'ignorance des occidentaux, la cruauté, le pouvoir et l'intelligence des bouddhistes et le cheminement intérieur du héros principal.
Seul bémol, Scorcese aurait pu ramasser un brin son histoire. La longueur de certaines scènes et leur répétition peuvent lasser une grande partie du public.… Voir plus
“Chemin de croix”
En mission dans le Japon de 1633, le père Ferreira n’a plus donné signe de vie. Ses disciples, les prêtres Rodrigues et Garupe, se lancent à sa recherche. Ils quittent le Portugal pour s’engager dans un douloureux périple au sein d’une terre hostile au catholicisme.
La dernière tentation du pieux Martin Scorsese a tout d’un long chemin de croix physique et spirituel. Une relecture de la Passion du Christ mettant à l’épreuve Andrew Garfield, déjà bien malmené dans le Tu ne tueras point de Mel Gibson. Trahison, arrestation, jugement, humiliation, martyre et crucifixion. Faut-il abjurer sa foi pour sauver des vies ? Ne serait-ce pas le dû d’un orgueil démesuré que de s’y refuser ? Mais renoncer à ses croyances n’est-ce pas nier qui nous sommes ? Des questions, des appels au secours laissés sans réponse. Le doute s’installe et affecte les âmes. Les joutes verbales entre le prêcheur et l’apostat, l’Orient et l’Occident, captivent le plus. Évoquant la colonisation intéressée d’un territoire et des esprits, elles interviennent après une trop longue mise en place. On regrettera également quelques maladresses fâcheuses telles que le choix abusif de l’anglais en tant que langue commune, un tyran japonais proche de la caricature et la voix pénétrable d’un dieu qui finit par briser le silence.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
Scorsese évoque là une époque, le XVIIe siècle, où la religion, dans tous les pays du monde, était toute puissante, détenant le pouvoir politique et judiciaire. Ce film raconte l’histoire d’un prêtre jésuite ne vivant que pour et par sa foi chrétienne, qui décide de partir au Japon retrouver son mentor disparu, dont on dit qu’il aurait renié sa religion, alors même qu’il a œuvré à developper le christianisme en terres bouddhistes. Il part à sa recherche, convaincu de la noblesse de sa mission, malgré les dangers qui l’attendent.
On sent que le réalisateur a laissé grandir cette histoire en lui pendant de longues années. Peut-être trop longtemps. Les thèmes sont nombreux, les questions soulevées vastes, complexes, avec d’interminables ramifications. On se retrouve à réfléchir sur les multiples mécanismes de défense utilisés par le Pouvoir voyant d’un mauvais œil débarquer des étrangers perturbateurs dont le prosélytisme peut être taxé de dérangeant. Mais on s’interroge aussi sur la notion de foi, et de compréhension d’une doctrine, ou tout simplement d’idées. La barrière de la langue n’aidant pas…
C’est assez bien foutu, comme film, c’est puissant, très puissant, même. Mais on réalise bien vite que ce n’est pas tant l’histoire d’un ou de plusieurs hommes qui compte ici, mais la manière dont sont décortiqués des mécanismes. On en sort finalement sonné, avec plus de questions que de réponses, et ce sentiment de grande inanité qui laisse sans voix. A recommander si vous souhaitez passer plus de deux heures de réflexion, devant une photographie et des atmosphères où la menace est sans cesse présente.
PS : ces temps, pas mal d’inscriptions sur ce site où le 1er et unique avis met 1 étoile avec des mots comme : lent, long, ennuyeux, interminable etc… Je ne parle même pas de ceux qui viennent uniquement pour démollir les avis, et dégueuler sur un film sans que l’on puisse savoir ce qu’ils aiment dans le 7ème art. Alors oui, ce film est d’un ennui mortel (je dirai même carrément chiant, n’ayons pas peur des mots) si vous faites partie de celles et ceux qui consultent leur whatsapp, facebook, twitter et instagram toutes les deux minutes au cinéma, si vos sources d’information se cantonnent à ces 4 sites cités, et si vous êtes incapable de lire un livre ou un article de plus de 10 lignes.… Voir plus
Un film porté pendant 28 ans par Martin Scorsese. Le Maître nous offre une œuvre grandiose, saisissante, puissante. Un film riche et fort mais complexe. Chacun interprétera, selon sa croyance, le grand silence de Dieu.
Le silence des agneaux
XXVIIeme siècle: Rodrigues et Garrupe, jésuites, sont sans nouvelles de leur Maître Ferreira parti depuis de nombreuses années au Japon. Ils convainquent leur supérieur de partir à son secours. Mais dans un pays alors dominé par le bouddhisme, cette Croisade de l'âme pourrait s'avérer bien périlleuse.
Jusqu'où la foi peut-elle perdurer et quelles sont les limites de la croyance? Telles sont les questions que la nouvelle d'Endo pose. Chrétien profond dans l'âme, la rencontre entre l'univers de l'écrivain japonais décédé en 1996 et le réalisateur ne pouvait que paraître évidente, de même que la réflexion suscitée par l'ouvrage.
Une question se pose à présent: sachant que le livre est une pure fiction, cela aurait-il pu réellement se passer tel que nous le voyons, avec ces humiliations à outrance, et dans une certaine mesure, cela ne serait-il pas une sorte de justice face aux colonisateurs? Sans y répondre directement, le film a le mérite de susciter la réflexion profonde, essentielle pour tout chrétien: jusqu'où aller pour annihiler une croyance ou la maintenir.
Le son, ou plutôt l'absence de sons tel que le titre l'évoque, bien qu'ici le silence ait un autre mobile, est absolument remarquable, en témoigne la première minute du film où l'on entend sans rien voir une certaine ambiance brusquement interrompue. La photographie est admirable et lorsque l'on connaît la biographie de Endo, l'on ne peut que reconnaître la signature chrétienne illustrée par l'ultime image. Ici pas de musicalité si ce n'est des chants et airs traditionnels.
Reste une petite ombre peut-être: malgré une importante participation nippone au projet, c'est à Taïwan que le film a été tourné. Ce qui aurait tendance à confirmer la thèse de l'écrivain et la conviction de Scorsese. Et la torture souvent évoquée, tant physiquement que spirituellement, peut en rebuter (néanmoins personne ne quitta la salle durant la projection).
A vous de voir si votre âme est prête...… Voir plus
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