Tehran Taboo Autriche, Allemagne 2017 – 96min.
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Le cinéma iranien produit régulièrement des œuvres de grandes qualités, intelligentes, modernes et d'auteurs. Téhéran Tabou se situe indéniablement dans le haut du panier. Filmé en rotoscopie, beaucoup le compare avec "Valse avec Bachir" produit aussi par une maison allemande en 2008. Pourtant les techniques d'animation sont différentes, et le résultat "rotoscopé" n'affaiblit en rien le jeu des acteurs et leurs expressions. Une séance photomaton des différentes personnages et leur portraits montre à quel point la couche de couleurs refaite sur la photographie apporte réellement une autre perception utile et pertinente de nos héros. Choix artistique réussi et d'à propos, qui reflète une société iranienne vivant publiquement et en permanence sous un masque oppressant de conventions sociales et dont les conséquences, lors de manquement, sont cruelles..
Film chorale où nous suivons essentiellement trois femmes et leur entourage dans la vie quotidienne sur 1 semaine, Téhéran Tabou comme beaucoup d'autres productions de ce pays nous décrit un état impitoyable avec la gente féminine avant tout, représenté par des religieux hypocrites et corrompus et où la peur de se dévoiler est une constante quotidienne.
Le message est claire, le propos passe très bien. Bien que toutes les situations présentées soient certainement authentiques, j'ose espérer que les drames dans la vraie vie sont par des répits et que des êtres humains osent prendre du recul face à l'idéologie confessionnelle.
Quoiqu'il en soit le film est une vrai réussite à tout point de vue.… Voir plus
Version non-édulcorée de la décadence de la société iranienne sous la république islamique.. Pas très loin de la réalité. Si vous vous intéressez au sujet, à voir absolument. Excellent travail.
Dernière modification il y a 6 ans
Epoustouflant. Le cinéma iranien nous a déjà donné sa dose de chefs d'œuvres, mais celui est d'un autre ordre. Réalisé par un cinéaste exilé, il nous met la tête en plein dans ce que ses confrères restés au pays ne peuvent que suggérer : le sexe, la prostitution, l’alcool, la drogue, l’hypocrisie, le mensonge, la corruption, grâce à une intrigue millimétrée digne d’Ashgar Farhadi. Je l’ai vu hier soir, j’y retourne ce soir.… Voir plus
4.5: Les ailes de l'enfer
Sarah, Pari, Donyah: 3 femmes éprises de liberté ayant chacune un tort: vouloir travailler, être enceinte à la suite d'un adultère ou vouloir élever un enfant sans aide paternelle. Ces 3 femmes vivent à Téhéran, ville où leurs droits sont aussi bafoués.
Bienvenue en Iran, terre des plus accueillantes pour une gente masculine machiste dont toute dérive peut s'avérer néfaste pour sa propre vie. L'idée de montrer le tout en animation pouvait paraître à la base gentillet, mais le traitement s'avère bien plus réel que la réalité et le rendu est assez stupéfiant.
La performance des comédiennes est assez marquante et le regard désabusé du cinéaste interpelle au plus haut point.
Mais c'est avant tout l'animation exceptionnelle rappelant Folman qui marque, notamment un jeu de couleurs fort de symbole et surtout une ultime séquence angélique qui rappelle que l'enfer peut se dérober sous ses propres pieds.
Le regard enfantin est également illustré et l'on en sort avec une innocence perdue et un amer constat sur les droits des femmes iraniennes.
A recommander vivement, surtout à vous Mesdames...… Voir plus
“Sous le voile des apparences”
Dans les allées sombres de Téhéran, errent des âmes en peine. Corruption, trafic ou prostitution cadencent leur combat quotidien pour la survie.
Pari arbore un foulard rouge vif quand elle se prostitue dans les voitures, son fils muet à l’arrière. Depuis sa prison, son mari toxicomane lui refuse le divorce. Après une nuit de ferveur, la jeune Donya se doit de recoudre son hymen afin de rester pure aux yeux de son futur mari. Quant à Sara, enceinte, elle refuse son statut de mère au foyer. Sous le voile vertueux de la République islamique se dissimule une société gangrenée par l’hypocrisie, l’injustice et la frustration. La police des mœurs traquent les couples non mariés, mais laissent les vils se maintenir au pouvoir. La misère serait-elle moins pénible sous le soleil de l’ailleurs ? Oui, selon l’un des personnages, car « au moins là-bas, on ne se fait pas prendre pour un rien. » Premières victimes, les femmes, marionnettes aux mains du patriarcat, et les enfants, témoins silencieux. Un constat cru que la technique de l’animation désamorce quelque peu. Filmés sur fond vert, les attitudes des comédiens sont ensuite réinterprétées par le dessin. Malgré quelques saccades, l’esthétique choisie impressionne par son degré de vérisme.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
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