CH.FILM

Annette Belgique, France, Allemagne, Japon, Mexique, Suisse, Etats-Unis 2021 – 141min.

Cineman Movie Charts

Exclusivité Cineman: Rejoignez le plus grand jury cinéphile de Suisse et avec un peu de chance, vous irez bientôt au cinéma gratuitement!

  • chef-d'oeuvre
  • bon
  • moyen
  • passable
  • consternant

5

4

3

2

1

7

2

6

2

4

3.3

21 Avis des internautes

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 3 ans

“Big Bazar”

Ils ont tout pour être heureux, Ann et Henry. Elle est une cantatrice adulée et lui un humoriste à succès. Annette, fillette unique, va bientôt naître et couronner leur amour. Mais le ver est dans le fruit.

Attention, mesdames et messieurs, dans un instant, ça va commencer. Si vous voulez rire, pleurer, vibrer, bâiller ou péter, faites-le de manière discrète… Retenez votre souffle et plongez dans un univers à la folie des grandeurs. Le chef d’orchestre Carax est aux commandes et se met en scène pour nous accueillir : « So, may we start? »

Cette entrée en matière méta réjouit. A la partition, au micro et à l’initiative du projet, les Sparks entonnent un opéra glam rock qui tiendra 139 minutes, sauvant le film d’un possible naufrage. En un plan-séquence, les comédiens principaux les accompagnent avec simplicité dans les rues d’un « La La Land » proche d’Hollywood et de Broadway. Mais le couple star se sépare, moto contre limousine, et part dans une direction opposée. Adam Driver a pour mission de nous faire mourir de rire par ses bons mots ou des chatouilles. Impossible pour l’excellent acteur. Plombé par l’échec, il remet son masque de Dark Vador pour qu’Angèle lui balance son quoi en quelques notes. A l’opposé, Eve Cotillard croque la pomme en agonisant tous les soirs sur scène et sous les applaudissements. Ne pouvant être la hauteur, la Française appliquée est doublée pour les parties lyriques. Le décalage déçoit et maintient à distance. Opposition entre art élitiste et populaire, affres de la célébrité, besoin de reconnaissance, violences faites aux femmes, baby blues et exploitation des enfants marionnettes…, le roi Leos varie les thèmes, mais ne fait que les survoler. Mélange des genres entre tragédie musicale, romance appuyée, Titanic, le fantôme de l’opéra, concert pop assombri de meurtres et d’un procès. Ce big bazar conceptuel et visuel jongle avec la beauté et le grotesque. Quand cette scène touchante apparaît enfin, le temps pour une fillette de faire la leçon à son père vaincu. « Stop watching me », implore-t-il alors. Le rideau se referme, le spectacle est terminé, bonne nuit !

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 ans


Watchlist