À plein temps France 2021 – 85min.
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Elle court, elle court Julie, haletante, inquiète, souvent courageuse, parfois cynique ; on a presque envie de lui proposer de garder ses enfants, juste pour l’aider un peu …
La musique est parfaitement rythmée, excellente, le bruit, le bruit tout le temps, des transports en commun, des cafés, le bruit de la ville, des autres. Mais c’est un bon film, et peut-être pas tant que cela exagéré. C’est aussi une bonne représentation de la « charge mentale » d’une jeune femme seule qui cherche un bon travail adapté à ses capacités et diplômes, une nourrice idéale pour garder ses enfants, et rêve d’un semblant de vie sociale juste pour décompresser un peu …… Voir plus
Ce film est "épuisant" et ça commence par l'affiche qui résume parfaitement la vie de cette femme ayant choisi de vivre à la campagne avec ses deux enfants et de travailler à Paris. Elle court en permanence.
Accompagné d'une musique à la hauteur du rythme effréné de cette mère, j'ai ressenti ce stress qui donne envie d'envoyer tout balader, mais voilà... Laure Calamy est excellente dans ce rôle. (G-24.03.22)… Voir plus
“A bout de souffle”
Première femme de chambre dans un palace parisien, Julie quitte tous les jours sa banlieue lointaine pour la capitale. En pleine grève des transports, arriver à l’heure à son travail devient une véritable gageure.
Une respiration lente et sereine accompagne les premiers mots du générique. La sonnerie du réveil, matinale et quotidienne, retentit comme un couperet. Le compte à rebours a commencé sur les notes d’une musique électronique intense. Enfants, salle de bains, petit-déjeuner, pique-nique, nounou, train, métro. La course d’obstacles prend les allures d’un marathon à la vitesse d’un sprint. Un lacet à dénouer, le chauffe-eau en panne, un vase tombé, une panne et un incident de personne sont autant de haies à franchir sans flancher. On achève bien les chevaux. Une fois sur place, le rythme ne ralentit pas et rappelle la cadence imposée aux équipes de Ouistreham. Nettoyer la « merde des riches » ne pardonne aucune approximation. A cela s’ajoutent l’ex qui ne paie pas sa pension, la banque qui attend un versement, un entretien important à l’autre bout de la ville. Le seul instant de répit silencieux intervient lors de l’inspection d’une suite qu’elle ne pourra jamais s’offrir. Et quand arrive enfin le soir, débute la galère du retour. Sans oublier l’anniversaire du petit qu’il faut organiser pour samedi.
Charge physique et mentale quasi insupportables sur ses seules épaules, Julie n’est pourtant pas une super-héroïne sans peur et sans reproche. Elle ment, triche, contraint ses collègues, vide la tirelire de ses enfants. « Tu es une tueuse », lui dit-on. C’est avant tout une mère célibataire surqualifiée qui se démène pour exister. Garder cet emploi ingrat devient un sport de combat, une folie, une exigence vitale. Au bord du gouffre et du quai, à l’annonce d’un train, il ne faut pas perdre pied.
Laure Calamy tient le rôle avec force et conviction. La mise en scène, sèche et cadencée, transforme son parcours plus que banal en thriller épuisant, nous imposant une boule au ventre dès les premières minutes. Il ne manquerait plus qu’une explosion pour combler le genre. Mais comme ce manège symbole dans le plan final, la roue peut aussi tourner. Il est permis à l’héroïne, comme à nous, de retrouver un second souffle.
(7/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 ans
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